Redpilleur57
2024-10-22 14:28:08
Le 22 octobre 2024 à 14:24:00 Saladebovine a écrit :
Parce-que sans l'Afrique la France n'est pas une puissance influentes
Faut en finir avec ce sophisme du pillage de l’Afriquehttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/13/5/1648806705-cash.png
Les ressources que possède l’Afrique (y compris le capital humain) n’ont aucune valeur intrinsèque. Rien n’a de la valeur en soi. La valeur se crée selon l’utilité marginale que l’on accorde à un bien ou service. L’uranium nigérien ne vaut rien si l’on n’est pas capable de l’extraire et de l’utiliser à des fins nucléaires. La main d’oeuvre éthiopienne a une valeur extrêmement faible tant que l’on ne « l’enrichit » pas d’un apport intense en technologie/industrie (p. ex. manufactures chinoises s’implantant en Afrique de l’Est).
Dès lors, certes, nous nous enrichissons du commerce avec l’Afrique. Mais eux aussi. Même si l’on part du présupposé (pas entièrement faux) selon lequel l’Afrique voit ses ressources être non pas échangées librement, mais extraites par la force/corruption par le post-colonialisme, nous contribuons tout de même à leur enrichissement puisque ces ressources ont une valeur proche de 0 sans les Occidentaux.
Le seul raisonnement permettant de contrer ce qui précède est de considérer l’actualisation de la valeur/rentabilité des ressources africaines. Il apparaît en effet évident que dans 10/20 ans ces ressources auront bien plus de valeur, et que dans 10/20 ans l’Afrique sera plus développée technologiquement. Donc, à ce moment, l’Afrique aura une productivité supérieure et la valeur de ses ressources augmentera substantiellement. Par voie de conséquence, les ressources extraites aujourd’hui ne feraient pas sens, il faudrait attendre plus tard pour les extraire.
Plusieurs contre-arguments : déjà, il n’est pas donné que l’Afrique soit capable de développer, même après plusieurs décennies, cette technologie sans l’aide occidentale. Plus tard la rentabilité sera plus grande, certes, reste que pour l’instant les devises qui entrent en Afrique permettent de financer le peu d’infrastructures qu’ils ont et de financer l’alimentation d’urgence/de soutien dans les pays africains.
Enfin, dans quelques décennies, les terres rares (principalement situées en Corée du Nord, Chine, Bolivie et Russie) seront bien plus importantes que les ressources africaines, donc l’argument de l’actualisation de la rentabilité de l’utilisation des ressources naturelles africaines tombe à l’eau.
En fait, tout le raisonnement « anti-post-colonialisme » vient non pas de la haine de l’Occident en soi, mais d’une profonde méconnaissance de l’économie. Si l’on croit à la valeur-travail et que l’on sanctifie les ressources naturelles, on peut alors dire tout et n’importe quoi sur ce qui se passe en Afrique et ce surtout quand on essaie de culpabiliser les Européens.
Le mensonge de la « colonisation pillage »
Alors qu’on vient de décapiter, en France, un professeur d’histoire, acte horrible mais aussi symbolique puisque l’histoire, c’est la mémoire d’un pays et de son peuple, l’historien Bernard Lugan, spécialiste de l’Afrique, démonte le mythe de la « colonisation pillage ».
Jules Ferry s’est lourdement trompé. Les colonies furent, en effet, loin d’être « une bonne affaire », sauf pour quelques secteurs, le plus souvent moribonds, de l’économie française.
Le mensonge de la « colonisation-pillage » repose sur l’idée que ce serait grâce aux colonies que l’Europe se serait enrichie. Si ce postulat était vérifié, la richesse se mesurerait alors à l’aune des immensités impériales de jadis. Le Portugal, qui n’a décolonisé qu’en 1975, devrait donc être une grande puissance industrielle mondiale et l’Allemagne, qui a perdu ses colonies en 1918, une sorte de pays du tiers-monde...
Or, jusqu’à ces dernières années, les pays les plus riches et les plus développés étaient au contraire ceux qui n’avaient jamais eu d’empire colonial, comme les Etats-Unis, la Suède et la Suisse, ou ceux qui avaient eu la « chance » de le perdre « tôt » comme l’Allemagne en 1914-1918 ou la Hollande au lendemain de la seconde guerre mondiale. En revanche, la Grande-Bretagne et la France, qui étaient les deux principales puissances coloniales étaient à la traîne. Elles l’étaient car des sommes colossales avaient été dilapidées outre-mer, ce qui avait freiné la modernisation et la mutation des industries et des équipements métropolitains.
Les colonies étaient un gouffre financier!
Contrairement à ce que postulait Jules Ferry, les colonies furent, en effet, loin d’être « une bonne affaire », sauf pour quelques secteurs, le plus souvent moribonds, de l’économie française.
En France, ce fut un journaliste, Raymond Cartier, qui osa le premier, en 1956, enfreindre le tabou de l’unanimisme colonial en écrivant dans l’hebdomadaire Paris Match : « La Hollande a perdu ses Indes orientales dans les pires conditions et il a suffi de quelques années pour qu’elle connaisse plus d’activité et de bien-être qu’autrefois. Elle ne serait peut-être pas dans la même situation si, au lieu d’assécher son Zuiderzee et de moderniser ses usines, elle avait dû construire des chemins de fer à Java, couvrir Sumatra de barrages, subventionner les clous de girofle des Moluques et payer des allocations familiales aux polygames de Bornéo. »
Après le second conflit mondial, les colonies étaient devenues à la fois un poids économique insupportable pour les métropoles et un frein à leur redéploiement politique. Voilà pourquoi la décolonisation se fit.
Dans ses Mémoires d’espoir, le général de Gaulle a posé le problème quand, dans son style si particulier, il parlait à la fois du tonneau des Danaïdes colonial et de l’incompatibilité des cultures : « En reprenant la direction de la France, j’étais résolu à la dégager des astreintes désormais sans contrepartie que lui imposait son Empire (…) des charges que nous coûtaient nos colonies (…) et de ce qu’il nous fallait dépenser pour entretenir et encadrer (la) vie lente et reléguée (de ses populations) (…) gageure où, pour ne rien gagner nous avions tout à perdre ». (De Gaulle, Mémoires d’espoir, T.I, 1970, p.41).
La manière avec laquelle le général de Gaulle donna l’indépendance à l’Algérie est une autre question...
Pour aller plus loin, études chiffrées à l'appui, je vous recommande la lecture de cet aricle:
Le mythe persistant du pillage de l’Afrique par l’occident : https://lacavernedeplaton.blogspot.com/2017/10/le-mythe-persistant-du-pillage-de.html?m=1