Le 20 octobre 2023 à 21:58:53 :
Le 20 octobre 2023 à 21:43:50 :
Résumé?
Je supporte pas l'interviewer qui a 0 respect pour les invités
Pour une fois, c'est l'invité qui ne laisse pas Bertrand Sky en placer une.
Pour résumer (j'en suis à 80% de l'interview) :
- le développement de l'IA, et en particulier des IA génératives, constitue un nouvel embranchement technologique
- l'IA développe à la fois des compétences organisationnelles et cognitives, mais aussi intellectuelles
- il y a deux horizons, à savoir la marchandisation progressive des activités humaines et l'influence croissante des IA sur les comportements, en ce qu'elles nous incitent à adopter des comportements prétendument optimaux, ou du moins rationnels
- l'homme perd sa liberté en s'en remettant aux IA et en leur prêtant une prétendue supériorité
- l'IA développe le pouvoir de nuisance de l'homme, en lui permettant à des abrutis de produire des horreurs
- les gens applaudissent, trouvent que c'est "cool"
- il n'y a pas de complémentarité homme-machine, c'est un mythe inventé par le capital pour justifier a posteriori le développement de l'IA
La partie la plus importante selon moi :
- les LLM (large language models) sont à l'opposé de ce qu'est le langage, à savoir qu'ils constituent une représentation probabiliste du langage (parce qu'ils cherchent à deviner le mot suivant le plus probable), alors que la parole humaine est imprévisible par essence
- comme les IA génératives se basent sur des corpus qui se veulent exhaustifs et totalisant, elles anéantissent la possibilité de référentiels communs particuliers, d'une culture particulière à une société, qui constitue le fondement et le ciment d'une communauté
- la production d'images, vidéos ou textes à la demande contribuent à une atomisation de la société, où chacun ne voit que ce qu'il veut voir et que ce qu'il souhaite entendre
- pire encore, les individus ne sont plus confrontés à des œuvres susceptibles de les bouleverser, de changer leur vision du monde, puisqu'ils ne consomment plus que ce qu'ils souhaitent consommer
Il poursuit ensuite sur la régulation, en expliquant que l'arbitrage ne devrait pas se situer entre risques et avantages, mais au niveau de l'autodétermination, d'avoir le choix ou non.
Il développe sur la régulation en parlant de Thierry Breton et des commissions de réflexion, qui seraient minées par les conflits d'intérêt, et qui ne saisissent absolument pas les enjeux de l'IA. Selon lui, ces commissions et en particulier l'EU Act mettent d'abord l'accent sur la possibilité d'un crédit social à la chinoise, qui est impensable en Europe selon l'invité, et sur la répartition des gains économiques de l'IA.
L'invité reconnaît des bénéfices à l'IA, comme par exemple la disparition progressive de métiers pénibles, mais globalement il adopte un diagnostic très sombre, et entrevoit une évolution assez funeste de la société, dont il souhaite que les individus et les institutions prennent conscience.