DavaySuka
2023-09-23 08:49:38
Abdallah Malide et Faikidine Said, 22 ans et 23 ans, sont jugés depuis mardi 19 septembre 2023, à Rennes, par la cour d’assises, pour tentative de meurtre, enlèvement, séquestration et extorsion avec torture ou acte de barbarie en récidive.
Dans la nuit du 25 au 26 juin 2020, avenue des Gayeulles, à Rennes, un couple est agressé par deux hommes surgis d’une voiture. L’homme est gravement blessé au bras en esquivant un coup de hache porté, selon lui, en direction de la tête.
La jeune femme est enlevée par les agresseurs qui lui feront subir de multiples sévices au cours de la nuit : simulacre de mort par étranglement, menace de noyade, brûlure à la langue… « Toute la nuit, il n’a été question que de savoir comment la tuer », résume Me Pierre-Yves Launay, l’avocat de la jeune femme.
Pendant tout le procès, les débats ont porté sur une dette de stupéfiants qui serait à l’origine du différend entre Faikidine Said, l’un des accusés, et l’homme agressé à la hache. « Cette dette, même si elle existe, ne justifiera jamais ce qui s’est passé cette nuit-là », remarque Me Thibault Normand, en partie civile.
« Une vengeance brute »
L’avocat général, Jean-Marie Blin, emprunte au vocabulaire employé par un policier à propos des deux accusés : « Ce sont « deux furieux » qui s’en prennent à tous ceux qu’ils rencontrent ce soir-là. » Il ne croit pas aux pressions dont auraient fait l’objet les accusés, contraints de récupérer de l’argent. « Tant de brume autour de cette dette donne le sentiment que tout cela paraît bien irréel. »
Pour lui, la tentative de meurtre ne fait aucun doute. « Le coup de hache est une vengeance brute qui n’a d’autre but que de tuer. » De même, « la durée et la nature des sévices, leur répétition caractérisent les faits de torture et de barbarie ». Aux yeux du ministère public, les deux accusés sont coresponsables de l’ensemble des faits. Il ajoute cependant : « Si Abdallah Malide a certes participé aux horreurs, il a aussi contribué à freiner les ardeurs de Said. » Il requiert quinze ans de réclusion criminelle à l’encontre de ce dernier et onze années contre son complice.
« Kalach est resté en retrait »
Gwendoline Tenier, l’avocate d’Abdallah Malide, regrette que les enquêteurs n’aient pas « étudié les liens entre l’accusé et la victime », agressée à la hache. Dans cette affaire, « il n’est question que de stupéfiants, le mobile il est là ».
Son client ne conteste qu’une seule chose, la tentative de meurtre. « La victime lui-même dit : « Kalach (surnom de son client) est resté en retrait. Et cette hache, il ne la tient pas, donc l’acte matériel n’existe pas. » Elle plaide l’acquittement pour les faits de tentative de meurtre et de violence « parce que l’on ne paie que pour la faute que l’on a commise ».
« Faikidine Said, je l’assiste depuis sa première garde à vue et il ne se résume pas, évidemment, aux actes qu’il a commis, indique Me Valérie Castel-Pagès. Il reconnaît avoir imposé des souffrances aiguës et prolongées. Mais il nie avoir eu l’intention de tuer. »