Le 30 avril 2022 à 22:30:49 :
Je vais la donner à quelqu’un, qui lui remettra si le Destin le veut bien.
Julie,
Je viens de rêver de toi. De notre rencontre. Ou plutôt, de nos retrouvailles légères. Assise, jambes croisées, à une tablée à laquelle je me joins, je t’aperçois, tu me reconnais, on se sourit. La conversation s’engage, la tension s’installe. Le monde autour de nous s’efface. La rencontre a lieu. Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi maintenant ?
Je t’ai toujours eu dans un coin de ma tête, depuis quelques années, et je me réveille, en plein milieu de la nuit, dégoûté que tout ça ne soit pas réel. j’étais sûr de l’avoir vécu, mais ce n’était pas réel. J’essaye tant bien que mal de me rendormir pour continuer cette conversation avec toi dans la voiture, mais impossible. Et plus le temps s’écoule, plus je m’éloigne de la beauté de ce moment. J’essaye en vain de replonger dans le sommeil, de rattraper les bribes de ce rêve qui m’échappent. Ça me fait un peu penser à Inception, où le mec plonge dans ses rêves pour retrouver l’amour de sa vie.
Ce rêve était incroyable. Il semblait tellement vrai. Un film en accéléré, deux singularités qui se croisent.
Je ne sais même pas si je t’enverrai un jour ces mots, ni comment d’ailleurs. J’ai toujours senti qu’il y avait quelque chose entre nous mais que ça n’était jamais le bon moment. Quand alors ? A 40 ans ? Ou maintenant ? Après avoir vécu belles histoires et déceptions amoureuses, des espoirs avortés, des mensonges éhontés, aux autres mais surtout à soi. Je pense qu’il faut faire ses erreurs, pour en être assuré, que c’en étaient effectivement.
J’ai trouvé notre rencontre, la vraie, assez extraordinaire. Je m’en souviens très bien, hasardeuse certes, mais amusante. Tu m’as dit que j’avais le cul pointu, alors je me suis permis de t’écraser une deuxième fois pour que tu me le répètes moins fort. Quel cul lo !
Et puis on s’est recroisé quelques fois par hasard, mais toujours cette envie mutuelle revenait. La première fois, c’est moi qui suis venu à toi, toi en couple et moi non. Ça ne nous a pas empêché de parler longuement, de rire doucement, de s’observer mutuellement. Ni nos mains de se frôler timidement quand je t’ai tendu un verre aux senteurs houblonnés, ta peau effleure mes doigts humides. Plus tard, c’est toi qui me tapote sur l’épaule, m’arrachant à la piste de danse et à ma moitié, moi à deux et toi seule. Encore une fois, ça n’a pas arrêté tes lèvres, que tu déposes délicieusement sur ma joue, ni tes grands yeux bleus de me lorgner. La loi de l’attraction. Tu parles.
Je me fie à mon instinct, à ce que j’ai pu ressentir en échangeant avec toi, en voyant tes réactions face à moi. Je peux me tromper, et au moins je passerai à autre chose. Mais je crois qu’il y a quelque chose entre nous. Entre nous. J’y crois depuis le début. J’ai besoin d’en être sûr. Alors comment faire ?
J’ai une idée : et si on se donnait rendez vous ? Rendez vous où ? Ou ? Où ? Avec ou ? Avec moi ?
J’ai peur. Alors je me dis, ce serait bien de se retrouver dans ce bar où tout a commencé. Où l’on a échangé un peu plus, où l’on s’est découvert un plus.
Tu vois lequel ? Je l’espère.
Je t’y attendrai, tous les samedi soirs du mois de juillet.
A.
100% no cake, j’ai 27 ans, j’ai eu plusieurs meufs, je crois en l’âme sœur