« Se taire équivaut parfois à mentir, car le silence peut s’interpréter comme un acquiescement. Je ne saurais survivre à un divorce entre ma parole et ma conscience qui ont toujours fait un excellent ménage. Je serai bref. La vérité est davantage vraie quand elle se manifeste sans ornements et sans périphrases inutiles.»
Miguel de Unamuno (Recteur de l’Université de Salamanque, octobre 1936)."
Chers collègues, chers étudiants,
Depuis de nombreuses décennies, notre université accueille, chaque année, plus de 3000 étudiants internationaux originaires de 122 pays, qui ont fait le choix de poursuivre leurs études dans notre université. Par ailleurs, la politique de solidarité internationale s'est encore récemment manifestée par l'accueil d'étudiants réfugiés syriens après le soutien aux étudiants et collègues de Haïti. Grâce à l'engagement professionnel de chacune et chacun d'entre vous, notre université est internationale, solidaire et citoyenne.
Le dimanche 7 mai, nous serons appelés à voter pour le deuxième tour des élections présidentielles. Nous aurons le choix entre deux projets de société. En m’adressant à vous, en tant que Président de l’Université, le devoir de réserve ne peut contenir mon indignation face aux menaces qui pèsent sur les fondements et les valeurs de notre Université.
Je pense qu’en tant que Président d’université, il est de mon devoir de dénoncer l’idéologie délétère que véhicule l'extrême droite (repli sur soi, intolérance, peur de l’autre, refus des différences) et qui résonne comme autant de menaces sur ce qui fait l’essence même de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, à savoir des valeurs d’humanisme, d’ouverture, de pluralisme et de liberté d’expression.
Au regard de cela, il est évident qu'il faut faire barrage à la candidature de Marine Le Pen dont le projet est totalement à l'opposé des valeurs et traditions universitaires, au sein desquelles la tolérance et la diffusion des connaissances au plus grand nombre occupent une place essentielle.