SalleDesTrophee
2022-04-09 14:50:40
La question de la biodégradabilité des polymères en milieu marin reste ouverte. Comme toute surface solide immergée en mer, les plastiques sont rapidement colonisés par des bactéries qui vont progressivement former un biofilm à leur surface allant jusqu’à constituer une plastisphère, habitat pour une grande variété d’organismes aquatiques. Dès les premières minutes après immersion, avant même la colonisation microbienne, les plastiques se recouvrent d’un "film conditionnant" de quelques nm à quelques dizaines de nm d’épaisseur de substances organiques et inorganiques, nommé "éco-corona". La présence de ce film pourrait constituer une source de nutriments pour un grand nombre d’espèces bactériennes et/ou favoriser l’adhésion de populations capables de le biodégrader. Il a par ailleurs été montré, en utilisant des approches génétiques, biochimiques et de biologie moléculaire couplées aux outils de la génomique, que l’évolution des colonies bactériennes à la surface d’un plastique en mer était influencée par la nature chimique du polymère. Il reste à déterminer si les bactéries sélectionnées par un matériau donné sont de fait capables de le biodégrader. […] [https://streamable.com/res9qp] (enlevez le ] à la fin)
De nombreuses études attestent de la fragmentation et/ou la dégradation d’un matériau, mais ne démontrent pas sa bio-assimilation, qui est la preuve ultime nécessaire pour confirmer la conversion du polymère en biomasse. Évaluer et démontrer la biodégradation de façon fiable et sans équivoque dans le milieu aquatique est de fait complexe et demande de lever un verrou technique spécifique, qui est de pouvoir travailler en milieu fermé sur une échelle de temps relativement longue compte tenu de la lenteur des mécanismes dans ce milieu. Les méthodes éprouvées en conditions standardisées pour attester de la biodégradabilité d’un matériau ne sont pas applicables directement pour l’océan.