Qu'ils aillent chercher à l'étranger des marchés en expansion, un environnement professionnel plus porteur ou une fiscalité plus accueillante, ces expatriés vont là où ils estiment que leurs talents se développeront le mieux. La France perd ainsi des jeunes entrepreneurs, des chercheurs, des cadres dirigeants, faute de leur proposer un environnement équivalent.
Symptôme d'une moindre attractivité du territoire français, cette nouvelle vague d'émigration est d'autant plus préoccupante qu'elle est à sens unique. L'émigration de chercheurs, d'ingénieurs ou de créateurs d'entreprises français à l'étranger ne s'accompagne pas, en effet, d'un mouvement inverse en direction de la France, comme c'est le cas pour les investissements directs des entreprises qui font l'objet de flux croisés entre la France et l'étranger.
La quasi-totalité des entrepreneurs implantés à l'étranger depuis plus de cinq ans n'envisage pas de revenir en France. Bien intégrés dans leur pays d'accueil, ces entrepreneurs affirment avoir adopté des méthodes de travail anglo-saxonnes qu'ils n'envisagent pas de pouvoir transposer en France. En outre, pour ceux qui ont réussi, le fait d'être imposé à l'ISF sur leur patrimoine, ou à 40 % sur les plus-values des stock-options qu'ils ont obtenues à l'étranger, exclut toute perspective de retour.
Lorsque certains de ces Français qui ont réussi aux Etats-Unis souhaitent, après avoir revendu les parts de la société qu'ils ont créée, regagner l'Europe, ils s'installent souvent, pour des raisons fiscales, à Genève, à Bruxelles ou à Londres.