Le 27 juillet 2021 à 01:02:02 :
Dès 1990, un journaliste britannique Edward Hooper mène un long travail d'investigation pour démontrer que le passage du VIS à l'homme aurait eu lieu à l'occasion d'une trentaine de campagnes de vaccination anti-polio pratiquées dans le Congo belge ainsi qu'au Rwanda-Burundi entre 1957 et 1960. Il est soutenu dans son enquête par William Donald Hamilton, un biologiste reconnu. L’enquête d’Edward Hooper est publiée en 1999 sous le titre The River : a journey to the source of HIV and AIDS.
Hooper s'appuie sur une coïncidence temporelle et géographique liant les premiers cas de sida avec les campagnes de vaccination avec un vaccin polio oral (OPV) expérimental « Chat »38 qui fut administré à environ un million d'Africains. Hooper suggère que 64 % des cas de sida observés en Afrique avant 1981 et 87 % des échantillons testés HIV-1 positifs avant 1981 viennent des villes et des villages mêmes où ce vaccin aurait été utilisé vingt ans plus tôt.
Selon Hooper, pour produire ces vaccins à virus vivants atténués, le virus de la polio aurait été cultivé sur des reins de chimpanzés potentiellement porteurs du VIS, et non sur des reins de singes asiatiques, comme l'assure Hilary Koprowski, le scientifique à l'origine du vaccin anti-polio. Hooper a mis en évidence l'existence, près des laboratoires de Stanleyville (aujourd'hui Kisangani), dans le camp de Lindi, d'une ménagerie ayant accueilli entre 1957 et 1960 près de six cents chimpanzés et ce, dans des conditions favorisant l'éventuelle contamination des singes entre eux. Toutefois, comme le note Jacques Pépin, les chimpanzés capturés étaient ceux se trouvant à proximité de Stanleyville. Il s’agissait de bonobos et de chimpanzés d'Afrique de l'Est (en) (Pan troglodytes schweinfurthii) et non de chimpanzés d'Afrique centrale de l'Ouest (Pan troglodytes troglodytes). Or jusqu’à preuve du contraire, le VIH-1 de type M à l'origine de la pandémie est issu uniquement du VIS du chimpanzé Pan troglodytes troglodytes39.