Le 20 avril 2021 à 11:47:05 :
Je pense que la plupart des HPI qui ratent leur parcours sont les fils du prolétariat.
C'est assez déprimant d'être absolument déconnecté de ses parents qui ont des préoccupations triviales.
De ne pas pouvoir être aidé dans son parcours scolaire, aiguillé afin de pouvoir exploiter pleinement son potentiel car les parents n'ont même pas pu aller au lycée.
De plus, pouvoir développer ses passions et occuper son esprit est extrêmement ardu car les parents n'ont évidemment pas assez d'argent.
Résultat des courses on s'ennuie à l'école, on a le potentiel de toujours faire beaucoup plus que les autres mais on ne le fait pas car on manque de perspectives d'avenir. On reste à la maison à rêvasser à des questions sans réponses, à faire des maths ou écrire des poèmes sur un cahier de brouillon pour éviter de trop réfléchir en rond.
Puis le temps fait son affaire on devient à la ramasse à partir de l'université, dans un cursus mal choisi car personne ne pouvait nous guider nous pousser, sans méthodes de travail car jamais eu le besoin, avec quelques lacunes car il était aisé de décrocher le bac S mention très bien sans faire ses devoirs une seule fois de toute sa scolarité en dehors de ceux à rendre.
La dépression vient toquer à ta porte, un sentiment de gâchis, toi qui avais tout le potentiel du monde, qui aurait pu finir astrophysicien, généticien, mathématicien ou géologue tu perds espoir.
Puis vient la dépression et son cortège de traitements chimiques qui couplés à l'ingestion d'alcool, une fuite du vrai monde via une consommation excessive de jeux vidéos et un rythme de vie minable vont t'enlever facilement 15 points de QI sur le cours de quelques années.
Mais cette perte de QI n'est pas suffisante à faire en sorte que tu n'aies plus conscience du gâchis et de l'échec qu'aura représenté ta scolarité.
Alors que Jean-Eudes qui est lui aussi HPI a eu accès à la bibliothèque bien fournie de son père dès son plus jeune âge.
A eu des cours du soir pour approfondir ces cours qui auront été facilement maîtrisés, lui donnant un avantage certain.
Des parents qui lui apprennent à faire fructifier son argent à l'âge de 10 ans.
Qui lui payent sa licence de tennis, ses colonies de vacances aux USA, ses cours de planche à voile, le set complet de petit chimiste, un magnifique téléscope Schmidt-cassegrain à 2500 balles dont toi petit prolo ne pouvait que rêver avec tes jumelles en plastoc Pif-Gadget.
Il passe toutes ses épreuves avec brio, et à l'issue de ses études supérieures dans un cadre merveilleux (comme l'X, Sciences Po+Ena, HEC) il aura profité pleinement de ses années étudiantes grâce au soutien de papa et maman.
Il incarnera l'élite de la nation et passera même sur TF1 dans un futur plus ou moins proche en affirmant que sa réussite est dûe à son travail acharné, à ses talents naturels et que le succès est à la portée de tous, devant des centaines de milliers de téléspectateurs admiratifs.
Ce même Jean-Eudes qui sera brandi par des petits cons sur internet qui ont lu deux articles de psycho sur Marie Claire et vu l'interview de Jean-Eudes en direct et vont t'affirmer qu'être HPI te conditionne automatiquement au succès.
Que tu n'es qu'un raté se cherchant des excuses, comme un moyen de garder un minimum de superbe, alors que tu aurais tout donné pour naître avec un potentiel dans la moyenne, même un peu inférieur, pour faire des études une filière pro et réussir ta vie un tout petit peu mieux que tes parents.
Un potentiel intellectuel adapté à ta condition sociale initiale.
Pour voir la fierté dans leurs yeux plutôt que la déception d'avoir un gamin qui a toujours été brillant mais n'a jamais rien réussi ni accompli.
La voilà la dure réalité des HPI, ils sont infiniment plus confrontés à la reproduction sociale et au plafond de verre que les individus normaux.
Ils seront nés avec une Ferrari mais n'auront jamais eu les moyens de payer l'essence pour la faire fonctionner ni les moyens de payer l'assurance du véhicule. Cela aura eu pour seul effet de provoquer la frustration, l'ennui.
Ainsi que les foudres de ses pairs prolétaires, qui lui auront rendu la vie difficile, jaloux de cet engin de rêve alors qu'il aura été impossible pour le HPI de s'en servir.
Je donnerais tout pour devenir un génie.
