Le bonapartisme est une forme modernisée de la vieille formule "tyrannique", c'est-à-dire l'alliance du chef charismatique et de la masse contre l'aristocratie et les notables (Pisistrate, César, etc). Ca a beau se référer à la légende napoléonienne, c'est surtout lié au règne de Louis-Napoléon Bonaparte.
C'est une tendance politique qui admet le grand principe de la souveraineté nationale (mais contrôlé par le plébiscite et la candidature officielle), Il accepte et garantit définitivement l'œuvre de la Révolution (la suppression des privilèges, l'égalité devant la loi, le Code civil, le transfert des biens nationaux, etc ). Il y a aussi une volonté de faire du progrès technique un slogan (beaucoup de scientifiques saint-simoniens ont rejoint le Second empire de Napoléon III), et c'est un monarchisme qui fait régner l'ordre moral.
Donc oui le Bonapartisme a vraiment existé, maintenant il faut préciser qu'il est spécifique à Napoléon III.
Le 29 janvier 2021 à 15:57:40 AssClown a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 15:52:54 farglory88 a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 15:46:19 AssClown a écrit :
Le Bonapartisme est une attitude, comme le Royalisme est une école. Sa substance même est tirée des circonstances. Le Bonapartisme est un césarisme opportuniste, un despotisme jacobin et militariste tendu vers le tempérament d'un homme du siècleLes politiques se sont emparés de la figure de Napoléon, le Bonapartisme est une pensée (si elle existe) qui ne vient pas de Napoléon. c'est un non sens de l'appeler comme ça, car au fond si l'on s'en tient à l'origine du mot et à la relation que les mots en -isme entretiennent généralement avec leur radical, le bonapartisme serait "une lecture politique fortement et majoritairement inspirée par la pensée Napoléonienne"." Hors ce n'est pas le cas.
On l'a dit Libéral, intervensioniste, Économiquement, à droite, à Gauche..
Le Bonapartisme est une construction Politique, un fantasme, une récupération et une fausse interprétation des idées de Napoléon.
Effectivement, Napoléon se voyait "César", pas "Bonaparte". Lui avait la conviction de faire la synthèse de Rome, des Mérovingiens et de 1789. Si on lui demande, il ne faisait pas du bonapartisme, il renouait avec les racines de l'histoire de France et lui donnait une actualité.
Mais il reste que cette synthèse est unique, et que c'est cela qu'on appelle bonapartisme : le Concordat, les Départements et les Préfets, la restructuration de l'Armée, les Concours et les Grands Corps, le Conseil d'Etat impérial, etc... Ils ne trouvent leur explication unique ni dans l'Antiquité, ni dans l'Ancien Régime, ni dans la seule Révolution
Je suis d'accord, le problème est que aujourd'hui le Bonapartisme est toujours de la continuité de la fausse interprétation qui a été faite. Le manque cruel de Théoricien du Bonapartisme fait défaut.
Le 29 janvier 2021 à 16:01:00 AssClown a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 15:57:48 YvesVernal a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 15:54:33 ApeXrion a écrit :
Si ca vient pas de Napoléon c'est déja pas légitime de la nommer Bonapartiste alorsNapoléon a juste essayé gérer son empire au jour le jour en exploitant les tendances de son époque. Le tout en augmentant son statut social et en en retirant tout les avantages possibles. C'était un politicien.
C'est comme si on parlait de Macronisme aujourd'hui.
On dote pas la France d'une réforme territoriale et administrative, ainsi que de deux constitutions, sur 16 ans de règne, sans avoir un minimum de vision et de cohérence
Si mais bon. Je le vois plus comme un pragmatique. J'imagine qu'il voulait avant-tout régler le bordel en France. Donc, il a basé ses décisions politiques sur des compromis qui pouvaient contenter tout le monde.
Il a regardé ce que les gens voulaient autour de lui et essayé de contenter tout le monde plutôt que de faire comme la monarchie avant lui et de décider tout seul ce qui devait être fait.
Pour moi, c'est une théorie politique centré sur un mode de gouvernance plus que sur une idéologie ou une vision du monde.
Pour moi le dernier exemple de bonapartisme en France, c'est le gaullisme.
Un chef autoritaire, gouvernant par plébiscite, se réclamant plus du pragmatisme que de l'idéologie.
Le 29 janvier 2021 à 16:02:33 farglory88 a écrit :
Le portrait idéologique que vous brossez du XIXe siècle est contrasté. Napoléon devient le héros des partisans de la liberté quand le bonapartisme, sous le Second Empire puis aux débuts de la IIIe République, est plutôt un courant conservateur, garant de valeurs qu’on pourrait qualifier de bourgeoises. Finalement, quel rôle attribué à Napoléon et à son règne dans la construction de l’identité politique française et de son clivage entre la gauche et la droite?Au risque de me répéter, la politique menée par Napoléon, approximativement jusqu’en 1810, partage nombre de points communs avec celles des dernières assemblées révolutionnaires. A tout le moins les prolongent-t-elles. L’égalitarisme est au cœur de son projet. Les mesures de cette nature ne manquent pas. Si la Révolution française, ce qui est discutable mais pas inepte, est l’acte fondateur de la gauche républicaine, alors Napoléon ne peut pas en être exclu. Sa récupération par ce qu’on pourrait appeler «la droite» vient en partie de l’abandon de la gauche de certains de ses principes fondateurs, le militarisme par exemple, où se mêlent l’apprentissage de la citoyenneté, le service sous les drapeaux et la guerre au nom des droits de l’homme, tout ça est au au cœur du discours des jacobins, y compris Robespierre, puis d’illustres républicains. C’est Léon Gambetta qui déclare, en 1871: «Que pour tout le monde il soit entendu que quand en France un citoyen est né, il est né soldat.» L’ordre et l’organisation conservatrices de la société, convictions évidentes de Napoléon, n’en sont pas moins des valeurs qu’on pourrait qualifier de droite. Disons qu’il y avait, dans l’aventure impériale, pour tous les goûts ; et qu’un seul courant a su s’en saisir et l’exploiter. C’est Louis-Philippe qui ordonne la fin de l’érection de l’Arc de triomphe en 1836 et le rapatriement des cendres de Sainte-Hélène en 1840…
Arthur Chevallier https://twitter.com/FigaroVox/status/1354127410539716608?s=19
A mon sens et sans répondre totalement à la question, le grand leg bonapartiste, au-delà même des institutions, est sociologique. Ce sont les Grands Corps sur le modèle des Grandes Écoles, et particulièrement Polytechnique, et aujourd'hui l'ENA, donc le Conseil d'Etat. Ils forment toujours aujourd'hui la colonne vertébrale de l'Etat français, nos templiers du temps républicain. Et ce au-delà de la personnalité impériale, de ce que l'on a à dire sur le césarisme, ou sur la simple existence d'un Empereur à la tête de la France.
Si l'on y réfléchit, les Grands Corps n'auraient pas pu être des produits de l'Ancien Régime, et n'auraient pas pu être des idées de la République. Ils relèvent proprement de la pensée napoléonienne et structurent la vision bonapartiste de la société française
Le 29 janvier 2021 à 16:05:54 Orascrib1 a écrit :
Le bonapartisme est une forme modernisée de la vieille formule "tyrannique", c'est-à-dire l'alliance du chef charismatique et de la masse contre l'aristocratie et les notables (Pisistrate, César, etc). Ca a beau se référer à la légende napoléonienne, c'est surtout lié au règne de Louis-Napoléon Bonaparte.C'est une tendance politique qui admet le grand principe de la souveraineté nationale (mais contrôlé par le plébiscite et la candidature officielle), Il accepte et garantit définitivement l'œuvre de la Révolution (la suppression des privilèges, l'égalité devant la loi, le Code civil, le transfert des biens nationaux, etc ). Il y a aussi une volonté de faire du progrès technique un slogan (beaucoup de scientifiques saint-simoniens ont rejoint le Second empire de Napoléon III), et c'est un monarchisme qui fait régner l'ordre moral.
Donc oui le Bonapartisme a vraiment existé, maintenant il faut préciser qu'il est spécifique à Napoléon III.
Ce que tu dis semble défier la logique et le bon sens. L'un n'aurait pas existé sans l'autre, ne serait-ce que la candidature puis l'élection de Louis-Napoléon qui furent d'abord le fait de son patronyme. Et je ne crois pas que le Bonapartisme se revendique énormément de Napoléon III ou alors il existe plusieurs Courant du Bonapartisme.
Le 29 janvier 2021 à 16:13:13 farglory88 a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 16:05:54 Orascrib1 a écrit :
Le bonapartisme est une forme modernisée de la vieille formule "tyrannique", c'est-à-dire l'alliance du chef charismatique et de la masse contre l'aristocratie et les notables (Pisistrate, César, etc). Ca a beau se référer à la légende napoléonienne, c'est surtout lié au règne de Louis-Napoléon Bonaparte.C'est une tendance politique qui admet le grand principe de la souveraineté nationale (mais contrôlé par le plébiscite et la candidature officielle), Il accepte et garantit définitivement l'œuvre de la Révolution (la suppression des privilèges, l'égalité devant la loi, le Code civil, le transfert des biens nationaux, etc ). Il y a aussi une volonté de faire du progrès technique un slogan (beaucoup de scientifiques saint-simoniens ont rejoint le Second empire de Napoléon III), et c'est un monarchisme qui fait régner l'ordre moral.
Donc oui le Bonapartisme a vraiment existé, maintenant il faut préciser qu'il est spécifique à Napoléon III.
Ce que tu dis semble défier la logique et le bon sens. L'un n'aurait pas existé sans l'autre, ne serait-ce que la candidature puis l'élection de Louis-Napoléon qui furent d'abord le fait de son patronyme. Et je ne crois pas que le Bonapartisme se revendique énormément de Napoléon III ou alors il existe plusieurs Courant du Bonapartisme.
Non j'ai dit qu'il se revendiquait de Napoléon via la légende napoléonienne, pas de Napoléon III. Simplement le bonapartisme a réellement été appliqué sous Napoléon III.
Il y a une différence entre la légende napoléonienne et l'application réelle d'un programme bonapartiste.
Il y a eu des trucs qui en sont sortis par la suite, mais ce n'était plus le bonapartisme : boulangisme, nationalisme barrésien, ligue des Patriotes de Déroulède, gaullisme...
Le 29 janvier 2021 à 16:09:45 AssClown a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 16:02:33 farglory88 a écrit :
Le portrait idéologique que vous brossez du XIXe siècle est contrasté. Napoléon devient le héros des partisans de la liberté quand le bonapartisme, sous le Second Empire puis aux débuts de la IIIe République, est plutôt un courant conservateur, garant de valeurs qu’on pourrait qualifier de bourgeoises. Finalement, quel rôle attribué à Napoléon et à son règne dans la construction de l’identité politique française et de son clivage entre la gauche et la droite?Au risque de me répéter, la politique menée par Napoléon, approximativement jusqu’en 1810, partage nombre de points communs avec celles des dernières assemblées révolutionnaires. A tout le moins les prolongent-t-elles. L’égalitarisme est au cœur de son projet. Les mesures de cette nature ne manquent pas. Si la Révolution française, ce qui est discutable mais pas inepte, est l’acte fondateur de la gauche républicaine, alors Napoléon ne peut pas en être exclu. Sa récupération par ce qu’on pourrait appeler «la droite» vient en partie de l’abandon de la gauche de certains de ses principes fondateurs, le militarisme par exemple, où se mêlent l’apprentissage de la citoyenneté, le service sous les drapeaux et la guerre au nom des droits de l’homme, tout ça est au au cœur du discours des jacobins, y compris Robespierre, puis d’illustres républicains. C’est Léon Gambetta qui déclare, en 1871: «Que pour tout le monde il soit entendu que quand en France un citoyen est né, il est né soldat.» L’ordre et l’organisation conservatrices de la société, convictions évidentes de Napoléon, n’en sont pas moins des valeurs qu’on pourrait qualifier de droite. Disons qu’il y avait, dans l’aventure impériale, pour tous les goûts ; et qu’un seul courant a su s’en saisir et l’exploiter. C’est Louis-Philippe qui ordonne la fin de l’érection de l’Arc de triomphe en 1836 et le rapatriement des cendres de Sainte-Hélène en 1840…
Arthur Chevallier https://twitter.com/FigaroVox/status/1354127410539716608?s=19
A mon sens et sans répondre totalement à la question, le grand leg bonapartiste, au-delà même des institutions, est sociologique. Ce sont les Grands Corps sur le modèle des Grandes Écoles, et particulièrement Polytechnique, et aujourd'hui l'ENA, donc le Conseil d'Etat. Ils forment toujours aujourd'hui la colonne vertébrale de l'Etat français, nos templiers du temps républicain. Et ce au-delà de la personnalité impériale, de ce que l'on a à dire sur le césarisme, ou sur la simple existence d'un Empereur à la tête de la France.
Si l'on y réfléchit, les Grands Corps n'auraient pas pu être des produits de l'Ancien Régime, et n'auraient pas pu être des idées de la République. Ils relèvent proprement de la pensée napoléonienne et structurent la vision bonapartiste de la société française
André Malraux "les chênes qu'on abat" : "L'instituteur n'appelle pas héros le général de Gaulle, parce qu'il approuve sa politique. Le personnage qu'il appelle héros appartient à l'imaginaire. Son action ne vient pas des Résultats qu'il atteint, mais des rêves qu'il incarne et qui lui préexistent. Le Héros de l'histoire est le frère du Héros de Roman. Si la défaite de Napoléon ne détruit pas sa légende, c'est que sainte Hélène fait de lui le compagnon de Prométhée. Il était devenu Napoléon quand il avait cessé d'être Bonaparte, comme Michel-Ange était Michel-Ange lorsqu'il avait cessé d'être M.Buonarotti."
Le 29 janvier 2021 à 16:18:36 Orascrib1 a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 16:13:13 farglory88 a écrit :
Le 29 janvier 2021 à 16:05:54 Orascrib1 a écrit :
Le bonapartisme est une forme modernisée de la vieille formule "tyrannique", c'est-à-dire l'alliance du chef charismatique et de la masse contre l'aristocratie et les notables (Pisistrate, César, etc). Ca a beau se référer à la légende napoléonienne, c'est surtout lié au règne de Louis-Napoléon Bonaparte.C'est une tendance politique qui admet le grand principe de la souveraineté nationale (mais contrôlé par le plébiscite et la candidature officielle), Il accepte et garantit définitivement l'œuvre de la Révolution (la suppression des privilèges, l'égalité devant la loi, le Code civil, le transfert des biens nationaux, etc ). Il y a aussi une volonté de faire du progrès technique un slogan (beaucoup de scientifiques saint-simoniens ont rejoint le Second empire de Napoléon III), et c'est un monarchisme qui fait régner l'ordre moral.
Donc oui le Bonapartisme a vraiment existé, maintenant il faut préciser qu'il est spécifique à Napoléon III.
Ce que tu dis semble défier la logique et le bon sens. L'un n'aurait pas existé sans l'autre, ne serait-ce que la candidature puis l'élection de Louis-Napoléon qui furent d'abord le fait de son patronyme. Et je ne crois pas que le Bonapartisme se revendique énormément de Napoléon III ou alors il existe plusieurs Courant du Bonapartisme.
Non j'ai dit qu'il se revendiquait de Napoléon via la légende napoléonienne, pas de Napoléon III. Simplement le bonapartisme a réellement été appliqué sous Napoléon III.
Il y a une différence entre la légende napoléonienne et l'application réelle d'un programme bonapartiste.
Il y a eu des trucs qui en sont sortis par la suite, mais ce n'était plus le bonapartisme : boulangisme, nationalisme barrésien, ligue des Patriotes de Déroulède, gaullisme...
Le Bonapartisme ou plutôt le phénomène ne né pas de légende Napoléonienne. Il puise ses éléments dans la "doctrine" du Premier Empire. Ce sont deux phénomènes indépendant.
Le Phénomène est réellement populaire, l'idée s'est diffusé dans les masses, il existe bel est bien un Bonapartisme, mais il ne vient pas de Napoléon.
Le Bonapartisme n'est pas censé être un autoritarisme les pouvoirs contre pouvoirs n'ont, sous l'Empire, jamais disparu. Des assemblées et des individus ce sont toujours opposés au Premier consul, puis à l'Empereur. Pourtant on appelle le "Bonapartisme" la droite autoritaire.