Le 31 décembre 2020 à 16:17:28 zoorglub a écrit :
Le 31 décembre 2020 à 16:15:12 demain5heures a écrit :
La prostitution est interdite, à partir de là osef de cette fille et son argent sale.
Mais bordel, c'est horrible ce que tu écris.
As tu lu ça ?
Lis le et dis moi si tu es toujours d'accord avec ce que tu as écris
Alaïs, 18 ans, a été tuée le 10 février dans le studio où elle se prostituait. Deux suspects ont été libérés. Stéphanie, sa maman, assistée par Me Iris Christol, en parle pour la première fois.
Qui était Alaïs, votre fille, qui a été battue à mort le 10 février dernier à Montpellier ?
Ma fille a eu une enfance choyée et heureuse, dans une famille où on a toujours cru que la vie était belle et qu’il fallait la prendre avec une grande joie. Je suis éducatrice en région parisienne, je travaille dans des foyers où on accueille des fratries venant de familles en difficultés. Alaïs a été marquée par notre séparation, avec son papa, qui s’est dégradée par la suite, avec une rupture pendant des années de ses liens avec son père.
Alaïs était une gamine qui pulsait, très souriante, avec beaucoup d’humour, et qui voulait grandir plus vite que les autres. Elle faisait de la compétition en natation, elle était heureuse, et il y a eu un drame dans sa vie.
Que lui est-il arrivé ?
Alaïs a subi un viol lorsqu’elle n’avait que 12 ans, de la part d’un garçon de son collège qui avait 16 ans. Ça a été un tsunami, un bouleversement terrible pour elle et pour nous. Ma fille a été hospitalisée, elle a appelé une copine à elle pour lui en parler, et elle l’a mis sur haut-parleur avec les copines qui écoutaient autour. Du coup, au collège, les rumeurs ont commencé, et la mauvaise, c’était ma fille. Elle a plongé dans un mal-être extrême, elle me disait qu’elle avait envie de mourir, et a été hospitalisée en psychiatrie. Elle a eu des traitements médicamenteux très lourds, et a transformé son mal-être en rébellion.
La justice est-elle intervenue après ce viol ?
Oui, l’auteur a tout de suite été interpellé, mais il n’a pas été incarcéré, et le procès a eu lieu longtemps après. Ça a été très violent, on avait l’impression que c’était elle la coupable et non la victime. Pour elle, il devait faire de la prison, mais il n’a eu qu’une peine avec sursis. Ça a été dur à entendre, ce qu’elle a retenu, c’est : "C’est quoi, cette justice ?" Elle a perdu toute confiance en les adultes, et petit à petit, elle est entrée dans un refus de tout.
Comment s’est poursuivie son adolescence ?
Elle s’est mise à fuguer, mais elle m’appelait tous les jours. Il y a eu des signalements, des mesures éducatives, on me disait que c’était ma responsabilité, mais que faire ? Je ne pouvais pas l’attacher au radiateur. J’aurais dû casser quelque chose, partir un an avec elle autour du monde, mais j’avais mes autres enfants… Elle était en décalage total avec les gens de son âge, son malaise était tel qu’elle ne supportait pas d’être avec des gens qui allaient bien. Et puis, on a eu l’impression que les choses se posaient.
C’est-à-dire ?
Elle est revenue vivre à la maison, elle était moins électrique, on échangeait beaucoup, on passait des bons moments. Elle avait des projets, des envies, elle avait même l’air heureuse. Elle me disait qu’elle gardait des enfants, faisait du secrétariat. C’était crédible, mais c’était peut-être du bluff. En janvier, elle me dit qu’elle part en vacances avec des copines à Montpellier, pour moi, tout ça, c’était du positif. Et puis le 10 février, la police municipale vient à la maison, me dit d’appeler le capitaine de la PJ à Montpellier, qui me dit qu’elle a été agressée, puis l’hôpital, où on me dit de venir vite.
Que découvrez-vous alors ?
J’ai pu voir ma fille, voir ce qu’on lui avait fait, l’embrasser. C’était surréaliste. Les médecins me disent ce que je n’arrive pas à entendre, que son cerveau est touché, que tout est plat et qu’il n’y a plus rien à faire, et ils me parlent du don d’organes. J’avais envie de tuer tout le monde.
Et puis, c’est le deuxième choc, on me dit qu’elle vendait son corps, on me parle de l’argent. Alaïs est tombée dans un guet-apens, avec des gens pour qui la vie d’autrui n’est rien. Je n’arrive pas encore à lire ce qu’ils ont dit, ce qu’elle a subi. Mais personne n’a à mourir comme ça.
Rapidement arrêtés, deux des trois suspects ont été remis en liberté. Quelle est votre réaction ?
Eh bien je me dis que ce n’est pas grave d’être impliqués dans la mort de quelqu’un, puisqu’ils sont dehors. Ils vont pouvoir s’arranger pour que leur version tienne bien au procès. Le gars était dans la pièce, la fille a participé à l’organisation, puis à effacer les preuves, les traces de sang. Elle a été un maillon de cette chaîne. Quand on est avec des gens qui se préparent avec des armes, on n’a pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour savoir qu’il va y avoir de la violence.
Je ne comprends pas les juges. Ils ne se rendent pas compte de l’impact humain, avec cette décision le 22 décembre. Ben voilà. Joyeux Noël. J’ai passé une journée à pleurer toutes les larmes de mon corps. C’est irrespectueux. J’ai du mal à croire en cette justice qui envoie ce message à ces jeunes, dans les cités : ce n’est pas grave d’être impliqué dans la mort de quelqu’un. Je suis atterrée de la banalisation de cette ultraviolence, de toute cette jeunesse qui est en perdition totale.
Qu’attendez-vous maintenant ?
Il faut qu’ils assument la responsabilité de leurs actes ignobles. C’est quand même très lâche, tout ça. Celui qui l’a tuée savait très bien ce qu’il faisait. Il n’a aucune excuse. Ma fille avait un caractère fort, elle n’était pas en mode midinette. C’était une très jolie fille, mais elle avait un caractère de bonhomme, elle s’imposait. Je pense qu’il a aussi voulu faire taire cette femme qui osait l’ouvrir, se rebeller et dire : "C’est pas toi, l’homme, qui va me dicter ma vie." C’est un tel gâchis. Pourquoi ils ne lui ont pas laissé la vie sauve ?
Quel regard portez-vous sur le choix qu’avait fait Alaïs de se prostituer ?
Je ne lui en veux pas. Je n’ai pas honte de ce qu’elle a fait. J’ai mal pour elle, mais je sais qu’elle voulait faire quelque chose de son existence. C’était une belle personne, ma fille, elle était intelligente, rayonnante. C’est tout un enchaînement qui l’a mise à mal, et ça a été sa manière de survivre. Comme ces autres filles, ses copines qui, j’imagine, faisaient la même chose qu’elle. Elle me disait : "Avec elles, on se comprend parce qu’on a eu les mêmes blessures."
Maintenant, ça me fait écho. Je ne suis pas psy, mais je pense qu’elle avait un rapport au corps totalement différent. On lui avait fait du mal à son corps, il avait été tellement meurtri qu’elle n’arrivait pas à en avoir une belle image. À l’adolescence, elle se scarifiait. J’imagine qu’elle s’est dit : "Tant qu’à faire, autant que je m’en serve de ce corps, mais pour moi." Elle se faisait du mal, à faire ça, mais c’était peut-être aussi pour elle une manière de se réparer, une sorte de revanche dans la vie.
y'a des gens qui ont vraiment des vies de merde bordel. Qu'elle repose en paix maintenant.