La proposition de consultation en ligne a le mérite de la clarté. Elle évoque la possibilité de « s’introduire au CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) et égorger tous ces sales juifs ». Deux réponses sont possibles : « Oui, il faut égorger tous ces sales juifs qui sèment la discorde », ou « Non. Je suis une p… à juifs ».
Raide à la barre, chevelure ondulée à la d’Artagnan et teint blême, O. E. doit maintenant s’expliquer face à des juges. Ce jeune Roubaisien de 28 ans sera interrogé sur un chapelet de sondages postés sur le Net en septembre et octobre derniers. Un autre concerne l’animateur de télévision Cyril Hanouna, qualifié de « sale juif ». « Je le tue ?, suggère le questionnaire. Je le tabasse ? C’est un juif dans sa forme la plus pure, physiquement et mentalement. »
Sur un forum
O. E. paraît s’intéresser particulièrement aux chaînes d’information continue. « Faut-il rafaler Ruth Elkrief et les locaux de BFM ou de CNews ?, questionne, en ligne, le solliciteur d’opinion. Faut-il égorger Cyril Hanouna et les juifs de C8 et CNews ? » Ces sondages sont apparus sur le forum d’une plate-forme web visiblement très fréquentée.
Le suspect a semble-t-il été démasqué après avoir négligé d’utiliser un bouclier ayant permis, jusque-là, d’empêcher les limiers de cyberespace de remonter jusqu’à lui. Ce célibataire défendu par Charles-André Lefebvre et vivant chez ses parents a reconnu les faits. Rejetant cependant toute démarche « à caractère terroriste ou raciste », il met en avant une « vacuité », un vide moral, intellectuel et le désir de « créer du buzz sur Internet ».
Ruth Elkrief et BFMTV parties civiles ?
À l’audience, le dossier sera justement victime d’un bug. Réalisée le 15 novembre dernier, une expertise psychiatrique d’O. E. est arrivée trop tard dans le dossier. « Les délits sont graves, souligne le procureur Olivier Agnus. Nous avons besoin de cette expertise. » D’où un renvoi des débats.
BFMTV ou encore Ruth Elkrief comptent visiblement se constituer partie civile. Le prévenu est, lui, maintenu sous contrôle judiciaire.