Le 05 mai 2024 à 17:35:47 :
Je suis très sceptique vis-à-vis de cette pratique, pour plusieurs raisons :
- Ça fait dalleux : on aborde la personne juste parce qu'elle passait par là et qu'elle nous a plu, sans qu'il y ait un échange préalable où une situation où on serait mis en relation avec la personne. Par exemple, je connais un mec qui a rencontré sa femme via une annonce de vente de voiture : là, c'est différent car la phase de séduction a été précédé d'une situation préalable qui les a fait se rencontrer. Mais draguer dans la rue, c'est littéralement dire : "Ouga ! Moi vouloir toi ! Moi excité ! Ouga !". C'est réagir à travers ses pulsions.
- Contrairement à ce que les coachs en carton pâte prétendent, cela n'a rien à voir avec la masculinité traditionnelle et la séduction telle qu'elle se pratiquait jadis. Déjà, il était rare qu'une jeune fille célibataire sorte sans chaperon (eh oui, la France traditionnelle avait plus en commun avec l'Iran qu'avec la Californie). Et il était assez mal vu d'approcher une femme comme ça sans raison, non pas au nom du fém***sme, mais justement au nom de l'honneur des jeunes filles et de leurs familles. La drague de rue actuelle est précisément le fait de l'effondrement de la tradition et du triomphe de l'individualisme et des pulsions.
- Quand on aborde une fille comme ça, on ne sait rien sur elle, sur sa disposition. Peut-être qu'elle est déjà en couple et on introduit donc la tentation dans sa relation. Peut-être qu'elle n'a pas la tête à répondre à nos avances car elle va à un rendez-vous médical ou qu'elle revient de l'enterrement de sa grand-mère. Ou peut-être qu'elle a déjà été abordée par plusieurs mecs et qu'elle veut juste se promener tranquillement sans être arrêtée à chaque minute.
Après, malgré toutes ces raisons, je ne suis pas favorable à une interdiction légale, car cela donnerait encore plus de pouvoirs coercitifs à l'Etat. Il faut plutôt une révolution des mentalités, pour que cette pratique tombe en désuétude.