Le 06 octobre 2021 à 01:21:56 :
Le 06 octobre 2021 à 01:19:58 :
Tellement hâtetant que ce couillon de troglo s'excuse pas je raconte pas
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/48/1480610914-jesuspensif.png
dans un hotel en espagne une 10/10 se baladait toutes nues puis elle a disparu d'un coup
Déjà raconter ici sur un autre topic paranormal mais je rebalance
Pour commencer, dès l'enfance j'ai vécu des trucs, que ce soit chez moi ou chez d'autres personnes.
Y a pas mal d'histoire liées à une sensibilité à ressentir les choses "paranormales" dans la famille de mon père.
Bon il serait plus simple d'utiliser le terme "médium" mais je ne suis pas à l'aise avec ça.
Il m'arrive souvent d'être dans un état différent lorsque je pénètre dans un lieu supposément "hanté" .
Petite anecdote, mes amis proches/familles veulent que je participe à la visite de maison/appartement à chaque déménagement
J'ai l'impression d'être le Warren du pauvre
Je vais commencer par la maison d'enfance de ma compagne.
J'allais en week-end chez elle à la campagne dans les Deux-Sèvres, chez son père.
Elle m'a toujours dit qu'elle détestait cette maison, sa mère, sa sœur et elle ont toujours eu des expériences bizarres là-bas : bruit de pas qui courent dans les escaliers, bruits de coups sur les murs, ombres. Une fois, alors que ma compagne avait une douzaine d'année, et était seule à chez elle, elle a vu une serviette dans la salle de bain qui a bouger toute seule. Elle s'est surélevé et a flotté dans la pièce avant de retomber.
Elle a eu une peur bleue et est sortie dehors en vitesse en attendant que sa famille rentre de course.
Quand ils sont rentrés, elle a tout raconté. Et aujourd'hui il n'a plus aucun souvenirs de cette événement, à part le témoignage de sa famille. Son cerveau a effacé ça de sa mémoire.
Voilà pour la mise en contexte
On allait les week-end là bas, et d’emblée, je ressentais des trucs très fort une fois sur place. J'sais pas comment décrire cette sensation avec des mots. C'est comme un "spider sens" ou une petite antenne qui s'active. Comme un étau qui serre ma tête et qui me met dans un drôle d'état.
Dans cette maison, ma compagne, sa sœur et moi on a vécu un truc tous les trois (don't feed cette phrase ).
On était dans le salon, on discuté, elles étaient sur le canapé et moi sur un fauteuil à côté. Elles me parlaient de la maison, des choses qui s'y passe. Pour en "rire" et détendre l'atmosphère, ma compagne a dit cette phrase très cliché "esprit si tu es là manifeste toi" ou un truc du genre.
La seconde d'après, un truc a cogné très fort sur un meuble à côté de nous. Et c'est pas le bois qui travail hein
C'était un coup puissant, on a vu le meuble bougé et tremblé.
On s'est vite barré dehors
Ensuite on a eu des cas plus isolé, un jour j'étais seul dans la salon et j'entendais quelqu'un courir dans les escaliers, faire des allers retours.
Dans la chambre où on dormait, ma meuf et moi on a voulu utiliser une application qui enregistre les bruits la nuit.
Bon, au début on s'entendait ronfler
Et après, pendant de longs moments, on pouvait entendre comme quelqu'un faire les 100 pas autour de nous
Une nuit j'ai fait un rêve. Je me tenais dans la chambre mais à une époque plus ancienne. J'étais assis au centre de la pièce, et des moines m'encerclaient et me regardé
Quelques temps après, ma belle mère qui a vécu aussi durant des années dans cette maison, me dit qu'elle a fait des recherches sur son histoire, et qu'avant il s'agissait d'un ancien monastère.
C'est pas la seule fois où je fais un rêve de ce genre.
Voilà pour cette histoire de maison, j'en ai pour d'autres lieux que je vous partagerai si vous aimez
J'ai eu une expérience spécifique une nuit vers mes 13, 14 ans, je commençais à m'endormir dans ma chambre et au moment de perdre conscience, j'ai entendu une voix d'un vieil homme qui m'appeler (j'ai vraiment flipper, j'ai toujours grandis avec ma grand mère et ma tante alors entendre une voix si grave). J'ai sauté du lit et j'ai couru jusqu'à l'interrupteur pour allumer la lumière et regarder mais rien, je me souviens clairement de mes genoux qui trembler, j'ai finalement rush jusqu'en bas tout raconter à ma tante.
En parlant de ma tante, elle avait sa chambre collé à la mienne, tout au fond de l'étage, le seul accès étant ma chambre. À sa chambre était collé une salle de bain, le seul accès etant de passer par la chambre de ma tante.
Et à chaque putain de fois que je rentrais dans sa chambre, dans cette salle de bain, je me sentais mal, quelques choses me pousser à fuir. Je haïssait devoir y'aller. Le fait le plus marquant qui s'est passé dans cette chambre, c'est la fois où ma tante s'est réveillé un matin avec trois plaie dans le dos, sur l'ensemble du dos, comme si un tigre l'avait griffé, c'était rouge sang mais aucune trace de sang dans le lit. La seul explication c'est les troènes quand elle desherber mais c'était si grand et assez profond, impossible qu'elle le ressente pas.
Je passerai le fais qu'elles kiffaient les poupées en porcelaine qui était omniprésente dans la maison encore aujourd'hui, quand j'en vois une, j'ai envie de l'eclater
Le 06 octobre 2021 à 10:46:41 :
J'ai eu une expérience spécifique une nuit vers mes 13, 14 ans, je commençais à m'endormir dans ma chambre et au moment de perdre conscience, j'ai entendu une voix d'un vieil homme qui m'appeler (j'ai vraiment flipper, j'ai toujours grandis avec ma grand mère et ma tante alors entendre une voix si grave). J'ai sauté du lit et j'ai couru jusqu'à l'interrupteur pour allumer la lumière et regarder mais rien, je me souviens clairement de mes genoux qui trembler, j'ai finalement rush jusqu'en bas tout raconter à ma tante.En parlant de ma tante, elle avait sa chambre collé à la mienne, tout au fond de l'étage, le seul accès étant ma chambre. À sa chambre était collé une salle de bain, le seul accès etant de passer par la chambre de ma tante.
Et à chaque putain de fois que je rentrais dans sa chambre, dans cette salle de bain, je me sentais mal, quelques choses me pousser à fuir. Je haïssait devoir y'aller. Le fait le plus marquant qui s'est passé dans cette chambre, c'est la fois où ma tante s'est réveillé un matin avec trois plaie dans le dos, sur l'ensemble du dos, comme si un tigre l'avait griffé, c'était rouge sang mais aucune trace de sang dans le lit. La seul explication c'est les troènes quand elle desherber mais c'était si grand et assez profond, impossible qu'elle le ressente pas.
Je passerai le fais qu'elles kiffaient les poupées en porcelaine qui était omniprésente dans la maison encore aujourd'hui, quand j'en vois une, j'ai envie de l'eclater
Cette sensation de ne pas vouloir rentrer dans une pièce ça m'est arrivé plus d'une fois, et ça peut -être puissant !
Comme si on était de trop et qu'il fallait absolument partir, un comme quand 2 aimants peuvent pas se rencontrer
J'ai vécu une autre histoire, je l'écris dans la journée et vous la poste. C'est du lourd
Rien de ouf mais quand j'étais en BTS j'avais de sales horaires, ça va en période de printemps et d'été mais après avec le froid et la neige (je faisais 60km pour y aller et je traversais des longues routes sans voitures avec plein de forêt autour + des forêts avec des petits chemins perdus pour rentrer à la maison) Une nuit d'ctobre avant les vacances et après la réunion parents profs (j'avais fini a 22h) sur le trajet j'ouvre la fenêtre et j'entends un putain d'hurlement ayaaaa, comme si on torturait une gamine c'était strident et grave à la fois je sais pas comment expliquer, le son était proche, ça a duré longtemps et ce qui était bizarre c'est qu'il variait pas. Quand on s'éloigne le son s'éloigne et la non... Ça a duré comme 2 longues minutes Sauf qu'il y avait pas de maison autour Autant vous dire que j'ai chié dans mon froc et j'ai fermé la fenêtre vite fait. J'ai tremblé et frissonné jusqu'au retour, je transpirais de partout + je faisais tout pour oublier en chantant fort par dessus la musique, je me claquait le visage . J'ai mis ça sur le compte du sommeil mais la nuit j'ai vraiment pas dormi du tout. Je sentais qu'on m'observait. J'y repense souvent et je sais pas ce que c'était. C'était pas un animal c'est sur c'était autre chose. Depuis je déteste rouler la nuit, seul du moins.
En ce moment je travaille de nuit () dans un magasin de station service en rase campagne, rien a signaler mais l'ambiance est vraiment angoissante... les arbres dansant avec le vent, les gens bizarres parfois bourrés qui viennent, les amoureux transis qui hurlent, les sales gosses qui vont fêter Halloween, les chiens qui aboient a la mort... Le temps maussade et la France en plein déclin, ça donne une ambiance apocalyptique un peu
Le 06 octobre 2021 à 23:05:53 :
Up
Troglonaute is back ! J'ai lu quasiment tout le topic paranormal de 2020. J'ai lu le pdf que tu avais dans ta signature l'entretien avec Maria Simma, merci mon khey c'était une super lecture !
https://distributout.file
s.wordpress.com/2013/04/maria-simma-les-dern
ic3a8res-rc3a9vc3a9lations.pdf
el famoso pdf
Le 07 octobre 2021 à 13:40:32 :
https://distributout.files.wordpress.com/2013/04/maria-simma-les-dernic3a8res-rc3a9vc3a9lations.pdfel famoso pdf
Le 07 octobre 2021 à 20:43:48 :
Il fait nuit, c'est le moment de se raconter des histoires étranges
ssssssssssssssssssssssss
J'ai déjà posté ça ailleurs il y a quelques mois. C'est pas vraiment une histoire paranormale mais bon ça va up le topic en espérant que ça le fera repartir
J'ai vécu dans la campagne bien profonde de l'ouest de la France, il y a encore pleins de gens qui pratiquent plus ou moins la sorcellerie dans les villages paumés nofake. Des rebouteux, des gens qui prétendent guérir les brûlures ou les verrues etc.
Dans la famille d'un pote ils se transmettent une sorte de prière uniquement de mère à fils et de père à fille qui est censée soigner les brûlures. Il m'a dit que sa grand mère l'avait utilisée sur lui quand il était petit et que ça marchait, mais bon c'était peut être l'effet placebo
Une fois le père d'une amie qui est vétérinaire a ordonné l'abattage d'un troupeau de vaches pour raisons médicales et dans les jours qui ont suivi il a trouvé des lettres avec des incantations chelou dans sa boîte aux lettres
Le grand père d'un autre ami avait une ferme et une vieille du village voulais qu'il la lui vende. Un jour de marché le grand père était venu vendre des veaux. La vieille était à côté du stand d'en face et le regardait fixement. Le grand père n'a rien vendu de la journée.
Un autre jour il a vu des inscriptions sur le mur de sa grange écrites avec du sang ou de la peinture rouge
J’ai grandi à Beaune, en Bourgogne. La ville est principalement connue pour ses vignobles et ses hospices qui apparaissent notamment dans La Grande Vadrouille avec Bourville et de Funès. Jusqu’à mes onze ans et mon entrée au collège, ma famille et moi vivions dans le quartier des Échaliers et j’allais à l’école primaire du même nom. Celle-ci était littéralement à cinquante mètres de chez moi, et je n’oublierai jamais le petit bateau pirate installé dans la bibliothèque, une attraction qui faisait la jalousie des autres établissements de la ville. À cette époque, j’adorais l’école, et nos professeurs étaient extraordinaires. Nous avons eu régulièrement droit à diverses sorties culturelles, ce qui ne manquait pas d’animer nos journées. Surtout que nous étions trop heureux de troquer nos cours contre une activité en extérieur. C'était tantôt une visite au musée, tantôt un film au Petit Cinéma (qui n'existe plus d’ailleurs). Mais s'il y a une sortie qui m’a plus marqué que les autres, c’est celle au lac Joigneaux. Il se situe à moins de dix minutes à pied de l’école, et d’après mes souvenirs, nous y sommes allés pour observer la faune et la flore autour du lac. Enfin, c’était surtout un prétexte à l’amusement pour nous autres, enfants. Néanmoins, malgré la bonne humeur générale et le temps radieux (c’était le printemps, la période des premières sorties en plein air), quelque chose me dérangeait. J’ai tout de suite su ce que c’était, cela se situait derrière moi, la maison du lac.
Celle-ci ressemble à un cube posé sur une dalle de pierre surélevée, elle comporte un étage avec une grande terrasse et fait très XIXème siècle dans son architecture. À l’époque, il manquait une des rambardes de la terrasse du premier étage et l’édifice semblait abandonné, ce qui me mettait mal à l’aise. Personne d’autre que moi ce jour-là ne semblait prêter la moindre attention à la bâtisse. Et malgré le soleil, la maison semblait rester dans une sorte de pénombre, ce qui aurait très bien pu s’expliquer par son large toit et les grands arbres alentours. Cependant, j’avais la sensation qu’il y avait autre chose.
Quelques années se sont passées avant que la maison ne revienne dans mes pensées. J’étais désormais au collège, et lors d’une discussion "hautement intellectuelle" sur le paranormal, j’ai demandé à mon cercle d’amis si eux aussi connaissaient la maison du lac et son étrange aura. Un seul de mes camarades la connaissait, et forcément, il a ajouté que celle-ci était hantée par le fantôme d’une femme qui apparaîtrait certains jours à la fenêtre gauche du premier étage. L’effet escompté fonctionnait puisqu’on a continué à se faire peur en jouant à qui a mieux en matière de phénomènes étranges et rencontres paranormales. J’étais adolescent et l'existence de la maison ne me reviendrait en tête que bien des années plus tard.
Il y a quelques mois, je suis repassé dans ma région et j’en ai profité pour me rendre à Beaune. Après avoir flâné dans les rues, je me suis naturellement retrouvé devant la Mairie et je me suis alors souvenu de la maison du lac. À cet instant, je me suis décidé à tenter ma chance au service des archives afin de savoir si la ville ne possédait pas quelques informations au sujet du mystérieux bâtiment. J’ai ainsi appris que le lac avait été créé en 1897 dans le but d’y pratiquer la pêche, la baignade en été et le patinage en hiver. Les bords avaient été aménagés, et on avait construit la fameuse demeure pour y accueillir la buvette ainsi que diverses grandes salles. Le déclin des lieux avait débuté dès les années trente, à partir desquelles les propriétaires de ceux-ci s'étaient succédé (toutes ces informations sont d’ailleurs disponibles en lignes avec d'avantages de détails). Mais rien dans tout ça ne semblait indiquer un quelconque événement mystérieux capable d’éclaircir mes souvenirs de jeunesse. Devant mon air quelque peu déçu, une des documentalistes m’a demandé ce que j’espérais trouver dans ces documents. Je lui ai alors parlé de la maison, et du sentiment étrange que celle-ci m’avait procuré étant enfant. Stupéfaite, elle m’a raconté que la maison avait fait l’objet de pas mal de rumeurs dans les années quatre-vingt et qu’elle était prétendument hantée. Là encore, on disait qu’une femme pouvait être aperçue à la fenêtre gauche du premier étage. Mon interlocutrice m’a apporté d’avantages de détails sur la légende en me faisant part d'une histoire que les jeunes de l’époque racontaient. A priori, le lac était auparavant un lieu prisé de l’avant-guerre et beaucoup de familles venait profiter de l’atmosphère festive. Une femme, qui d’après les dires se serait appelée Joséphine, y venait tous les week-ends avec son mari et leur unique enfant. Il n’était pas rare de la voir accoudée à la balustrade de l’étage, faisant de grands signes à son fils qui s’amusait alors sur le lac avec ses amis. Mais ce bonheur s'était assombri lorsque pendant la Grande Guerre, elle avait perdu presque coup sur coup son fils de la tuberculose et son mari sur le champ de bataille. Joséphine avait dépéri en quelques mois avant de mourir à l’hôpital. Et selon la légende, ses derniers mots auraient évoqué les temps heureux passés autour du lac.
Dès lors, l’atmosphère du lac Joigneaux n’a plus été aussi joviale qu’auparavant, la guerre étant aussi passée par là. L’endroit n’attirait plus vraiment, et une succession de réglementations avait fini par mettre à mal l’endroit. De ce fait, les propriétaires ne restaient jamais longtemps les mêmes. Des rumeurs racontent également qu’au début des années cinquante, l’une des balustrades du premier étage se serait effondrée, celle-là même où se tenait Joséphine auparavant, entraînant dans sa chute un petit garçon de dix ans. Par la suite, la propriété du lac a accueilli un centre hippique durant quelques années. Mais là encore, quelques problèmes sont apparus : contre-performance, myosite, teigne… et de nouveau, la maison a changé de propriétaire. On raconte aussi que les portes de l'étage seraient capables de se verrouiller et de se déverrouiller toutes seules, et qu'il y ferait constamment froid. De nos jours, alors que la bâtisse a été entièrement rénovée en 2006, son propriétaire actuel aurait “toutes les peines du monde” à trouver un locataire, aussi bien régulier que saisonnier. Mon interlocutrice a terminé son récit en m’expliquant qu’autrefois, dans les cours d’écoles, on se faisait peur en se disant que l’apparition du spectre de Joséphine à la fenêtre de la maison du lac prédisait la mort d’un être cher.
Nous sommes aujourd’hui le 7 avril 2020, j’habite désormais à Paris et je suis confiné chez moi. J’ai recherché sur Google des images de la maison du lac Joigneaux à Beaune. Il n’en existe que deux, une seule est prise de face avec les fenêtres de l’étage visibles, et les volets de la chambre de gauche sont entrouverts. Nous sommes en pleine pandémie de coronavirus, la photo date du 6 avril (Google a dû en profiter pour prendre de nouvelles images), et je vois quelqu’un à la fenêtre du premier étage.
1/2
D’après mes psys, la première chose à faire pour exorciser ses démons, c’est d'écrire son histoire. Je n’ai jamais eu envie de le faire mais aujourd'hui je me sens prêt. Hormis des formulaires et de la paperasse administrative, j’ai passé ma vie à éviter d’écrire, j’avais bien trop peur que le stylo fuie et qu’une tache d’encre ne se dresse sur la feuille. Personne ne peut se douter de ce qui peut naître à partir d'une simple tache, personne.
Bon, alors voilà. Même si je suis toujours angoissé, je vais me mettre à écrire mon histoire et peut-être que j’arrêterai de voir des fantômes partout. J’avais quatorze ans quand les faits se sont produits. On venait d’emménager dans une maison que mes parents avaient fait construire. Mon père et ma mère étaient du genre très maniaques. Si la plupart des parents emménagent dans une nouvelle maison pour avoir plus grand, eux, c’était pour avoir plus blanc et plus propre. Ma mère avait toujours un maudit chiffon à poussière à la main, et mon père passait l’aspirateur trois fois par jour quand il ne bossait pas.
Moi, ces murs blancs, ce mobilier laqué, ça me faisait mal aux yeux et cela avait fini par me filer de terribles migraines. L’ophtalmo m’avait prescrit des médocs et des lunettes noires pour les atténuer. Si mes parents ont accepté les médicaments à base de codéine, ils ont refusé les lunettes prescrites sous prétexte que je ne pourrais plus admirer la splendeur de leur étincelante maison ! Qui a pensé que j’avais une famille bizarre ?
On avait aussi un grand jardin impeccablement entretenu par monsieur, madame et par moi aussi (plus par obligation que par goût des plantes vertes). Un jour où je grattais la pelouse avec mon râteau, j’ai accroché un truc dans la haie de thuyas encadrant le jardin. Une tige noire dépassait de la terre. Je me suis baissé, j’ai creusé un peu et j’ai découvert une vieille paire de lunettes noires. J’ai été les nettoyer en cachette avec un produit qui se trouvait sur une étagère du garage et j’ai bien fait attention à ne pas faire tomber le moindre grain de terre sur le sol laqué. Malheureusement pour moi, j’ai dû en oublier quelques-uns et j’ai passé le reste de l’après-midi dans le placard à balais avec quelques bleus au corps (mon père ne me frappait jamais au visage, il n’était pas idiot). Heureusement j’avais réussi à cacher mes lunettes dans une poche de mon jean. Je les essayais juste avant de me coucher. À ma grande joie, les murs blancs sont devenus sombres tout comme mon armoire laquée, mon bureau laqué, mon lit laqué car même si j’éteignais la lampe de ma table de nuit, la lumière crue des lampadaires du jardin passait à travers mes fenêtres sans rideaux. Ainsi mes murs n’étaient pas salis par le noir de l’obscurité ! N’étaient-ils pas vraiment cons mes parents ?
J’étais donc allongé sur mon lit, admirant l’atmosphère sombre de ma chambre. Au début, je n’avais pas remarqué une tache plus claire sur le plafond. C’est quand elle a bougé que je l’ai vue ! Elle a glissé jusqu’à l’arête du plafond, a dévalé le mur jusqu’à mon lit ! D’un réflexe j’ai retiré mes lunettes et heureusement, cette maudite tache avait disparu. Inutile de vous dire que je n’ai pas réessayé ces foutues lunettes ce soir-là mais j’ai tout de même regardé sous mon lit, au cas où… Je n’ai pas super bien dormi et même si les taloches de mon père m’avaient considérablement endurci au cours de ces dernières années, on peut dire que j’avais la trouille. Mais ça, je ne l’avoue que maintenant...
Le lendemain mes parents m’ont dit avoir mal dormi et m’ont demandé si j’avais fait des cauchemars ou si j’avais crié. J’ai dit que non. J’ai d’ailleurs été étonné de cette question, car même si je hurlais mes tripes, ils ne pouvaient pas m’entendre puisque ma chambre avait été aménagée au sous-sol. Leur chambre se situait au-dessus de la mienne et un mètre de béton nous séparait.
Plusieurs fois dans la journée j’ai mis mes lunettes et j’ai regardé le plafond, les murs de ma chambre sans revoir cette tâche. Autre chose a cependant marqué ma journée : les violentes disputes entre mes parents. Il y a toujours eu quelques éclats de voix entre eux, mais jamais avec cette intensité. J’ai bien cru que mon père allait étrangler ma mère ou que ma mère allait égorger mon père. Aucune des deux solutions ne m’aurait déplu, mais bon, de nature solitaire, je pensais qu'il valait mieux vivre avec des maniaco-dépressifs qu’à la DASS avec une troupe d’ados en mal de reconnaissance.
Au dîner on entendait juste le bruit des couverts et des mastications. On n’avait pas grand-chose à se dire alors pour « meubler » cette fastidieuse réunion familiale on regardait la télévision. Mais ce soir-là c’était silence radio. On s’observait comme des étrangers. Après le dîner, mon père a refusé que je regarde un film pour me détendre et m’a dit d’aller me coucher et de ne pas crier même si je faisais des « putain » de cauchemar ! Énervé, j’ai pris plusieurs cachets de codéine que l’ophtalmo m’avait prescrits pour les migraines. C’est puissant la codéine, c’est un opiacé qui aide aussi à dormir. Assommé, je n’ai pas essayé mes lunettes, et de toute façon, je n’avais aucune envie de revoir cette tache au-dessus de ma tête. Je préférais nettement m’en tenir à une hallucination qui ne se reproduirait plus.
Dans mon cauchemar, des chuchotements m’ont réveillé en sursaut. Ça hurlait « Meurtrier ! Meurtrier ! » Une odeur de pourriture a empli l’air de ma chambre, ma table de nuit vibrait et l’ampoule de la lampe grésillait. Je n’ai pas eu besoin de mes lunettes pour voir la tache au plafond. Elle s’est aussitôt étirée vers moi comme un énorme ver de sang. La pointe s’est affinée pour venir me toucher. J’étais pétrifié, plaqué contre mon lit, impossible de bouger. Pourtant, dans un réflexe pour sauver la paix de mon âme, j’ai mis les lunettes noires et c’est là que je l’ai vu !
Un corps décharné et décapité tendait un bras vers moi. J’ai été si surpris que je me suis jeté hors du lit mais ma tête a heurté le coin de la table de nuit et j’ai vu 36 chandelles. Vautré sur la moquette, il m’était réellement impossible de faire autre chose que de geindre et de regarder le cadavre sans tête se décrocher du plafond et tomber à mes pieds. J’étais au bord de la crise cardiaque, mon cœur cognait dans ma poitrine, ma gorge, mes tympans. Au moment où j’ai cru que le décapité allait se jeter sur moi, il s’est brusquement tourné vers la porte de la chambre qui s’est ouverte toute seule. En claudiquant il a traversé la salle de jeu, a monté les cinq marches menant au rez-de-chaussée ; la porte s’est encore ouverte toute seule. « Meurtrier, meurtrier ! » a retenti dans le salon. Une poignée de secondes plus tard, autre chose a dévalé les escaliers : mon père furieux. J’ai juste eu le temps de cacher mes lunettes et de grimper sur mon lit. Alors que ce salaud me corrigeait, il me hurlait qu’il n’était pas un meurtrier ! J’ai crié que ce n’était pas moi, que c’était la chose du plafond ! Son poing s’est figé net. Il m’a sondé de son regard exorbité avant de tourner tout doucement la tête vers le plafond. Il est resté une bonne minute comme ça, le nez en l'air, le visage grimaçant, la respiration saccadée. Il a marmonné une bouillie de mots, m’a de nouveau regardé, puis il est reparti sans plus rien dire. C’était l’horreur.
Le lendemain matin, avant le petit déjeuner, j’ai eu le droit à un interrogatoire digne de la Gestapo. Toutes les questions portaient sur ce que j’avais vu, entendu, à quelle heure, quand, comment. Malgré les taloches, je ne leur ai rien dit. Ça me faisait plaisir de les voir paniquer, de voir la peur crisper leur visage. Restait à savoir pourquoi, ce qu’ils savaient, ce qu’ils me cachaient.
Mon père a filé au garage. Il est revenu avec une pioche, a traversé le salon puis s’est enfermé dans sa chambre. Des coups sourds ont commencé à faire vibrer le sol. Ma mère l’a rejoint et le suppliait d’arrêter. Cet enfoiré n’écoutait rien et continuait à frapper, à s’acharner sur le parquet. On a sonné à la porte d’entrée. C’était mon meilleur et seul ami. Je suis parti avec lui, heureux de quitter cette baraque de fous.
Didier, le père de mon pote, a téléphoné au mien pour que je déjeune avec eux. Personne n’a répondu alors je suis resté. Bien que je n’eusse absolument pas besoin d’entendre ça à ce moment-là de ma vie, Didier nous a raconté une histoire effrayante pendant que nous déjeunions : cinq ans auparavant, un riche fermier possédant de nombreuses terres dans la région avait disparu sans laisser de trace. Quelques mois après sa disparition, un pêcheur du dimanche dont la ligne s’était prise dans la vase de la rivière, a remonté… une tête dans un état de décomposition avancée. Les analyses génétiques ont confirmé qu’il s’agissait bien de la tête du fermier. Malgré de nombreuses recherches on n'a pas retrouvé son corps. J’ai cru que cette sordide histoire allait en rester là jusqu’à ce que le père de mon pote me susurre à l’oreille, comme s’il voulait que personne d’autre que moi n’entende la terrible conclusion de son récit : dès la confirmation de sa mort, les terres ont été vendues, sa ferme détruite et l’argent âprement disputé entre les héritiers dont l’un était mon père !
2/2
L’esprit plein de doutes je suis rentré en fin d’après-midi. Qui avait bien pu commettre ce meurtre si atroce ? Pourquoi n’étais-je au courant de rien ? Qui était ce membre éloigné de ma famille ? Avec ce qui s’était passé hier soir je me sentais très mal, mon esprit faisait de terribles rapprochements.
Mon malaise s’est amplifié quand j’ai découvert le salon de notre étincelante demeure sens dessus- dessous, la cuisine retournée, de la vaisselle cassée et des meubles pleins de poussière ! Je me suis dit qu’ils avaient dû se battre mais non, mes parents riaient à gorge déployée ! Ils s’en foutaient royalement et dansaient entre les meubles retournés, s’embrassaient sans aucune retenue ! Quand ma mère a enfin croisé mon regard ahuri, elle m’a même demandé si je voulais jouer avec elle ! Je ne comprenais rien de leur brusque changement d’attitude et je ne suis ressorti de ma chambre qu’après m’être enfilé plusieurs cachets de codéine. Au dîner, j’ai aussi halluciné car ma mère adepte de la cuisine équilibrée venait de faire livrer quatre énormes pizzas ! Je n’avais guère d’appétit mais eux se sont goinfrés comme jamais auparavant, buvaient de grands verres de coca en s’en foutant partout, pétaient et rotaient en se marrant comme des gamins. Entre deux bouchées ils me racontaient des morceaux de leur vie que je ne comprenais pas trop, des bribes incompréhensibles dont je me foutais royalement. Parfois ils s’arrêtaient et m’observaient fixement sans rien dire.
Mon malaise est redescendu de plusieurs crans quand mes parents ont été se coucher main dans la main, en train de pouffer, sûrement à l’idée de baiser. C’est la première fois que je les entendais faire l’amour. Plus tard j’ai appris que pousser des grognements de porc n’était pas faire l’amour. N’ayant aucune envie d’aller me coucher et préférant rester loin de ma chambre, j’ai regardé la télé jusqu’à finalement m’endormir.
« Meurtrier, meurtrier » ! Le seul réflexe qu’on peut avoir quand on se réveille en sursaut c’est de se jeter à terre. Les lumières du jardin qui passaient par les baies vitrées s’éteignaient, s’allumaient, ça faisait comme des flashs dans le salon. J’ai entendu la porte du sous-sol grincer et j’ai aussitôt regardé dans sa direction : une forme sombre boitait vers moi ; « Meurtrier, meurtrier ! », grondait-elle d’une voix caverneuse. Je me suis levé d’un bond et j’ai couru jusqu’à la cuisine où j’ai retiré un couteau de boucher du bloc posé sur le comptoir. Je me suis retourné et la forme était déjà là, face à moi ! C’était le corps décapité entrevu l’autre soir. Il restait là, sans bouger, sans m’attaquer. Ça puait le diable. Les flashs s’étaient accélérés, on aurait dit une nuit blindée d’éclairs avec de très brefs moments d’obscurité. C’est à ce moment que j’ai entendu une voix dans ma tête me demander de mettre mes lunettes. J’ai hésité quelques secondes puis je les ai retirées de la poche arrière de mon jean. Je les ai posées sur mon nez avec une certaine appréhension et ce que j’ai vu m'a sidéré : un vieil homme à l’air sympathique ! Toutefois, son corps couvert d’une salopette maculée de boue était un peu étrange, mal proportionné : des bras longs et maigres, un gros bide et des jambes dont l’une était plus courte que l’autre, formaient sa silhouette. Il s’est brusquement retourné et a traversé le salon en boitant jusqu’à la chambre de mes parents. Les flashs donnaient l’impression qu’il avançait par à-coups. J’entendais des chuchotements dans ma tête, des chuchotements me dire « Tes parents sont des monstres, tes parents m’ont tué, viens voir les monstres ! »
C’était effrayant, mais il fallait percer l’abcès, en avoir le cœur net, car l’attitude de mes parents aujourd’hui n’avait pas été normale, à condition bien sûr qu’un jour mes parents aient été normaux ! Mon cœur battait la chamade quand je me suis approché de leur chambre. Le vieil homme a attendu que je sois près de lui pour baisser la poignée de la porte.
Les gonds ont grincé comme un cri sinistre dans la nuit. Des grognements, peut-être des ronflements, se sont mélangés aux voix dans ma tête. « Regarde, regarde ! », me disaient-elles sans cesse. Et j’ai regardé…
Ce que j’ai ressenti cette nuit-là, c’était de la peur mélangée à de la haine. Ces êtres étaient enlacés l’un contre l’autre et grognaient à chaque respiration. Ils me dégoûtaient et m’effrayaient à la fois ! Les flashs me permettaient d’apercevoir leur peau rougeâtre, leurs bras terminés par trois serres et la maigreur de leurs jambes entourées d’une longue crinière noir jusqu’aux talons pointus. J’ai aussitôt retiré mes lunettes, mais cela n’a rien effacé ! Les monstres étaient là, mes parents étaient toujours là ! J’ai hurlé de peur et de rage et ils se sont redressés d’un seul coup ! J’ai alors vu leurs yeux ronds et laiteux, leur visage décharné, figé sur un large sourire percé de dents pointues d’un rouge éclatant !
Celui de gauche s'est levé et m’a demandé ce que je foutais dans sa chambre. C’était la voix de mon père ! C’était lui, il n’y avait plus de doute ! J’ai alors vu le vieil homme se jeter sur lui et le mordre, le frapper si fort que des bouillons de sang ont éclaboussé mon visage et mes vêtements. L’autre a voulu lui porter secours mais il s’est littéralement fait dépecer devant moi, mis en pièce avec je ne sais quel objet tranchant. C’était déjà trop pour moi, ma raison a vacillé et je me suis enfui le plus loin possible de cet enfer…
Je ne sais plus comment j’ai atterri à l’hôpital. Je suis resté plusieurs semaines en observation. Traumatisé, je n’ai retrouvé la parole que très tard mais je ne sais plus trop quand. Devant la porte de ma chambre, un policier assurait constamment ma protection. Sans doute avait-il peur que d’autres montres viennent se venger, me disais-je.
J’ai passé 22 ans en hôpital psychiatrique et j’ai passé 22 ans à clamer mon innocence. Enfin non, 20, car depuis 2 ans j’admets que c’est moi et que je regrette beaucoup beaucoup. Enfin c'était uniquement pour leur faire plaisir à tous ces monstres en blouse blanche, uniquement pour sortir de l'hôpital. Si on a retrouvé l’arme du crime, un couteau de boucher, on n’a jamais retrouvé les lunettes de mon grand-oncle. Ouais, le fermier était le frère de mon grand-père paternel, un vieil homme excentrique brouillé depuis plusieurs décennies avec sa famille. En société, il utilisait un faux nom pour qu’on lui foute la paix ! Je me demande qui a bien pu retrouver sa trace avant qu’on ne retrouve son cadavre décapité dans le ciment du plafond de ma chambre. On l’aurait mis là alors qu’il était déjà mort depuis 5 ans. Enfin ce n’est qu’un détail, vous connaissez la suite, il s’est vengé des monstres…