Le 10 septembre 2021 à 23:37:28 :
Le 10 septembre 2021 à 23:17:19 Chiassepuante50 a écrit :
Un forum franco canadien de parents dont l enfant sest suicidé
http://www.apprivoiserlabsence.com/presse/vie-de-parent-comment-survivre-au-suicide-de-son-enfant/
"Bonjour,
Je souhaite vous faire part du décès de mon fils Mustapha, il avait 35 ans. Il souffrait de dépression depuis l'âge de 18 ans, je l'ai retrouvé dans la salle de bain pendu avec un pull.
Il n'a pas beaucoup eu de chance dans la vie, depuis son plus jeune âge il était asthmatique, il a connu les médicaments et les vaccins durant toute son enfance et jusqu'à ses 12 ans.
De plus, il a eu un père violent et alcoolique qui le maltraitait avec ses frères. Son père n'a jamais rien fait pour lui, il l'a abandonné au final pour une autre femme, il n'a pas souffert immédiatement car il était trop jeune pour comprendre.
À partir de ce moment, j'ai fait deux erreurs, le considérant du haut de ces 12 ans comme un adulte et lui donnant la responsabilité de veiller sur ses frères et sur la maison durant mes absences, une responsabilité trop importante et stressante pour son jeune âge. Je ne me rendais pas compte qu'il souffrait et qu'il échouait scolairement, de plus avec un frère qui faisait beaucoup de bêtises et sur qui il devait veiller constamment.
La seconde erreur c'est de n'avoir pas déménagé. J'ai préféré le confort d'un appartement HLM dans une banlieue misérable au bien être de mes enfants.
Je suis femme de ménage, je n'ai pas beaucoup de moyens, nous vivons dans une banlieue du 93 où mon fils se sentait très mal à l'aise, des gens n'hésitaient pas à le menacer pour rien, la banlieue ce n'est pas pour les gentils, il faut constamment vous battre. À la maison rien ne s'arrangeait, il avait un frère qui faisait beaucoup de problèmes, il y avait tous les jours des disputes, des bagarres...
À partir de ses 17 ans, il a cherché à s'en aller de cette banlieue et de cet appartement ou il a toujours souffert mais malheureusement sans succès, il a également échoué scolairement, c'est avec ces échecs qu'il a commencé à sombrer, il a découvert sa première hospitalisation à 18 ans, les médicaments l'on changé.
Il était perdu et pas accompagné, il lui manquait la personne le prenant sous son aile comme un père aimant qu'il n'a jamais eu.
Il a lutté durant de nombreuses années pour se débarrasser des médicaments, il ne se nourrissait plus, il était devenu squelettique, il avait tenté de se suicider à plusieurs reprises. Avec les années et voyant que sa situation ne changeait pas, il a eu pour projet de reprendre ses études, il a obtenu son bac à 28 ans et avait repris espoir.
Mais malheureusement, un incident est survenu, son frère qui faisait beaucoup de bêtises a fait venir comme pas mal de fois d'ailleurs, la police, qui a tout cassé dans la maison et tout saisi. C'était la fois de trop. Il était déjà fragile, la police l'a condamné parce qu'ils avaient trouvé lors de la perquisition un ordinateur qu'il avait acheté à son voisin. Il avait encore subit les frasques de son frère.
Alors après cette histoire, il a décidé de partir vivre en colocation et de continuer ses études mais c'était très dur financièrement pour lui, payer une chambre pour 550 € par mois alors qu'il n'avait que le RSA à 500€ par mois + l'apl.
Malgré cette situation difficile et l'échec de sa poursuite d'études, il était hors de question pour lui de revenir à la maison. Cette situation l'a complètement rendu triste, il ne sortait plus et ne se nourrissait plus, il pesait 50 kilos pour 1m80. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises, ces hospitalisations l'ont marqué. Ses dépressions devenaient de plus en plus violentes, il a commencé à perdre ses cheveux, c'était de trop, il ne s'acceptait plus. Ça a duré 5 ans.
Il était revenu finalement à la maison, il n'avait pas de chambre, il dormait dans le salon, très très dur pour lui à 35 ans d'habiter chez sa mère dans l'appartement où il a vécu la misère. Pas marié, pas d'enfants, pas de travail, il ne trouvait pas de travail, avec seulement le bac en poche et une expérience professionnelle quasi inexistante. Il a cherché de nombreux mois.
De plus, la vie à la maison était très difficile, ses frères ne le respectaient pas, l'insultant au moindre prétexte alors qu'il ne parlait pas beaucoup, il était plongé dans sa tristesse et sa prison intérieure, la dépression.
J'ai été dure avec lui, le traitant constamment de gamin, de bête et de faible, je ne prenais pas la dépression comme une maladie mais comme une fainéantise, je lui reprochais de ne pas se bouger, il n'avait pas d'amis, vraiment personne, n'a jamais eu de copine même s'il a déjà connu quelques relations mais sans lendemain. Ça l'a beaucoup affecté : qui voudrait d'un homme de 35 ans vivant chez sa mère au RSA et dépressif ?
Tous mes fils ont échoué dans la vie, ils ne travaillent pas, je crois que j'ai été une mauvaise mère. Mustapha a laissé une lettre d'adieu où il dit qu'il ne pardonnera jamais à son père, à son frère et à moi.
Je n'aurais jamais pensé qu'il passerait à l'acte, j'ai été bête, qu'est ce que je pouvais faire, je n'ai pas fait de longues études, j'ai dû éduquer mes enfants toute seule, son père n'a jamais été là et n'a jamais voulu mettre le moindre centime pour soigner son asthme.
La vie est tellement injuste, mon fils était destiné à ne pas avoir de chance, ce qui me rend encore plus triste c'est qu'il est mort en ayant eu une vie misérable."
Bordel de chiotte http://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png