BabuFrik
2021-01-10 21:24:33
Que le khey qui a posté ce pavé se dénonce
L'homme hétéro (pour me restreindre à ce que je connais dans une volonté de généralisation)
est faible devant la femme qu'il trouve désirable, vulnérabilisé par son propre désir, car elle est sujet et non objet et peut donc, de mille façons et pour mille raisons, se soustraire à son désir a fortiori dans une société moderne post Me-Too ou toute tentative de "forcer la nature" même légère peut être reconnue comme criminelle ou, au moins, immorale. On parle alors de Masculinité Toxique.
Le principe de "forcer la nature" est pourtant consubstantiel de la masculinité comme le démontrent les études récentes (et sérieuses) relevant de l'étude de la composition des bains amniotiques (un peu technique, je mets un lien si vous êtes intéressé, ces chercheurs n'ont semble t'il aucun agenda politique ni féministe ni anti-féministe, leur étude- ou la précédente - cherchait à la base à "dépister l'autisme" et ces découvertes furent un fruit de sérendipité.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2778233/)
Que pouvons nous aujourd'hui théoriser sérieusement sur les différences entre principe masculin et principe féminin sur ces bases biologiques ?
Les "masculins" (j'y incus certaines femmes et en exclus certain hommes) portent dès la naissance leur attention sur les principes d'organisation des forces et de l'influence qu'ils peuvent exercer, on parle des forces naturelles qui peuvent devenir sociales quand ces personnes mûrissent. Plus prosaïquement, ces personnes s'intéressent à la mécanique notamment automobile mais pas que, à l'informatique, à la politique ou au foot et leurs sujets d'intérêt sont invariablement focalisées sur l'aspect technique des choses (la notion d'équipe par exemple ou la puissance d'un processeur), la justification des objectifs étant secondaire. L' "atavique-recherche" tend en outre vers l'excès, le dépassement des limites.
Il va de soi que plus une personne est cultivée, éduquée, moins elle est sujette à de tels tropismes, leur préférant des règles de vie conceptualisées d'après des bases culturelles, intellectuelles et morales.
Les "féminins" (voir ci dessus et inverser) se concentrent sur les rapports d'influence entre individus, empathie, pitié, arrogance, tendresse, liens de domination, charisme, charme, emprise psychologique, etc. qui peuvent devenir des éléments d'organisation sociale. (Ce que l'on retrouve dans les fictions dont elles sont la cible), l' "atavique-recherche" tendant ici vers l'équilibre non seulement social mais émotionnel.
La quête du pouvoir dans un cadre naturel hostile induisant de la compétition non seulement entre groupes d'individus mais entre individus même au sein de ces groupes est un corollaire de la vie organique, il n'est donc pas étonnant de retrouver cette recherche chez les individus humains.
Dès lors, le pur rapport de force étant exclu par la notion de civilisation, il s'installe entre les individus des commerces.
Mais, par nature, la femme échappe à l'emprise intellectuelle de l'homme (pardonnez la simplification mais sinon on y est encore demain) et c'est salvateur sinon elle n'en serait très vite plus que l'outil. (D'autres études comme celles portant sur les destinataires d'appels téléphoniques en périodes d'ovulation montrent des variations de comportement communes à la majorité des femmes par exemple).
Il est indubitable que les femmes, dans leur plus grande représentation au sein de nos sociétés modernes sont appelées à fonder leur pouvoir social sur le charme qu'elles peuvent exercer sur ceux qui s'imaginent volontiers comme leurs partenaires sexuels. Ce qui ne conduit pas à déterminer une tendance forte entre les sexes à être gagnant.e ou perdant.e dans de telles négociations.
Bien sûr, certains hommes également et pas toutes les femmes, c'est implicite.
D'après ce qui est dit ici, il n'est pas tant question d'abus que de maladresse (la notion d'adresse renvoyant aux moyens de fléchir la réalité à ses objectifs personnels) et qui plus est de maladresse par excès de retenue. Et le charme physique évident de "La Vie En Prose" induit dans un contexte ou l'intéressé n'a pas hésité tant dans ses écrits que dans ses apparitions publiques à affirmer ses goûts en matière de gent féminine. Ses goûts (âprement débattus par ailleurs) mais surtout ses frustrations et son vécu affectif compliqué susceptible de l'inciter à une certaine prudence, à une parcimonie dans ses tentatives de séduction, dans les moyens, par craintes de retours violents émotionnellement parlant comme socialement parlant, les objectifs eux n'ayant pas lieu d'être remis en question. Il est désirant, elle est désirable, il se manifeste mais se garde de trop insister, c'est ainsi que je comprends ce qui est exposé sur cette page.
Les préalables n'étant peut être tout simplement pas les mêmes (je spécule ici) : Il veut coucher d'abord pour évaluer l'implication dont il pourrait par la suite faire montre quand elle veut d'abord de la considération sur un plan intellectuel avant que d'envisager lui prêter un concours sensuel (pour appeler ça avec une pudeur toute élisabéthaine pour ne pas dire puritanisme victorien mais l'espace n'est pas à la digression).
Le fait que Moix soit une personnalité publique donne une autre portée à cette vidéo. Car elle s'inscrit dans une dynamique très actuelle replaçant une horizontalité des rapports sociaux, les personnalités publiques n'étant plus (ou de moins en moins) protégées des conséquences de leurs abus et plus spécifiquement encore lorsqu'il est question comme dénoncé ici, de comportements possiblement criminels ou immoraux. Il ne semble pas avoir trouvé en elle un interlocuteur digne d'intérêt à ses yeux tandis que de son côté, c'est manifestement ce qu'elle aurait souhaité. La frustration ayant manifestement atteint un point critique, il devient essentiel pour elle d'en renverser l'équilibre qu'elle analyse comme étant en sa défaveur. Elle a alors cette possibilité de renverser les pouvoirs en s'appuyant sur la mise en cause du comportement vertueux qu'il était supposé observer.
Mais entendait-il réellement respecter une telle ligne de conduite ? Rien n'est moins sûr et à ce titre il s'agirait finalement plus d'un malentendu (reposant sur une idéalisation même partielle ou dans tous les cas une erreur d'évaluation de l'écrivain qu'il est voire du Directeur de conscience dont il se voit attribuer la charge) plus que de tout autre chose.
Il n'en résulte, au final qu'un épisode douloureux mais tel le Marchand de Venise payant son tribut de chair à l'usurier bafoué et méprisé, peut être Moix, dans ce permanent exercice d'humilité qui le caractérise, s'imaginait-il devoir percevoir ce juste tribut, légitimement mérité car réparateur même du reste de sa vie affective accidentée, compensation émanant de ce destin que chacun sait ironique, plutôt que d'un simple individu, une jeune femme elle même convalescente, qui ne demandait surtout que de l'attention et de la considération.
Habitant à Paris, j'ai entendu cette histoire mille fois, de la bouche de femmes que j'ai côtoyées. Remplacer le nom de Moix par celui de célébrités de tous les horizons. J'irais même jusqu'à dire comme Beigbeder (Frédéric , pas son frère) que c'est précisément la raison pour laquelle ils recherchent la célébrité, un moyen pour attirer les femmes et les mettre dans leur lit quand la nature ne les a pas d'emblée dotés du corps d'Apollon qui dispense de tout effort d'ascension sociale comme de tout gage de respect d'ailleurs, soit dit en passant. Ça changera peut être un jour, pas forcément de notre vivant mais il ne faut pas perdre espoir.