Je suis COMMUNISTE en 2024 : posez vos questions

GaryValentine
2024-06-20 00:26:10

Il n’y a pas de “logique pragmatiste” qui pourrait donner une quelconque validité au QI. Quand Binet élabore le test, il cherche un moyen efficace de détecter les élèves qui souffrent d’un retard intellectuel (et le QI, comme n’importe quel autre test que toi et moi aurions pu élaborer, rempli cette fonction) et il le conçoit en se fondant sur les matières et exercices qu’un écolier lambda étudie au quotidien. Depuis, malgré les différentes versions du test, le problème de la circularité mentionné par Taleb perdure : le test est donné par des bureaucrates dans un environnement bureaucratique et mesure la capacité à accomplir des tâches utiles dans une bureaucratie. Par ailleurs, affirmer une “logique pragmatiste” tout en espérant réaffirmer la pertinence de l’usage de ce texte en mentionnant la fameuse littérature scientifique, c’est fallacieux. Soit la logique pragmatiste se suffit à elle-même en dépit des résultats de la littérature scientifique, soit la littérature scientifique atteste la validité du test. Il y a un problème d’inférence quand tu dis qu’un test qui mesure des capacités précisément définies est censé nous indiquer une quelconque capacité à prendre de bonnes décisions dans d’autres environnements… Tu ne peux tout simplement pas le démontrer.

Si le facteur g semble être appuyé par un taux de reproductibilité assez robuste c’est parce que, comme d’habitude, les chercheurs en psychologie se font avoir par leurs propres statistiques. Les corrélations observées ne sont pas expliquées par le facteur g, c’est l’inverse :

http://bactra.org/weblog/523.html

Au-delà de cette absence de validité (même dans une “logique pragmatiste”), il serait aussi judicieux - pour toi - de réfléchir à ce que de telles mesures signifient sur le plan idéologique. Qu’est-ce que ça signifie de réduire les individus à des ressources quantifiables avec des attributs stables, indépendamment des contextes sociaux et historiques, afin de pouvoir déterminer sur lesquels investir et surtout, concevoir lesquels devraient être écartés ? :)

(Je suis sûr que Jeffrey Epstein aurait pu nous répondre.)

Dans tous les cas, on ne me fera pas croire que l'intelligence est déterminée par la culture et l'environnement seuls, si bien qu'il n'y a pas de raison de croire qu'on ne pourrait pas augmenter l'intelligence par l'usage du génie génétique et la mise en place de l'eugénisme (que les gènes existent ou pas, étant pour ma part plutôt instrumentaliste, ce qui m'intéresse est l'efficacité des modèles scientifiques, pas leur validité ontologique, et on constate largement l'efficacité de la sélection artificielle, des OGM, la prédiction que permet le concept de gène à l'égard du dysgénisme qu'on peut observer sur des animaux en laboratoire, etc.).

Là encore, une grossière erreur d’inférence : que des manipulations génétiques dans des environnements contrôlés, des contextes spécifiques et opérés des êtres vivants particuliers puissent fonctionner ne signifie pas que sur le long terme, des problèmes ne se manifesteront pas et surtout, que de telles manipulations soient réellement efficientes, sans risques, sans dangers et n’entraînent pas des résultats imprévisibles.

On ne me fera pas croire non plus que certaines facultés héréditaires (issues ou non de l'évolution, ici encore mon regard est pragmatiste et pas ontologique) ne sont pas responsables du succès de certaines ethnies au niveau planétaire, depuis des millénaires (je parle de la tendance à la domination géopolitique, au progrès techno-scientifique, etc.), d'autant que les institutions de celles-ci se sont trouvées ravagées à certaines périodes (chute de l'empire romain, Chine au 20e siècle...).

Oui, autant dire que t’es raciste et f.asciste quoi.

C’est moins un anathème qu’un constat objectif. Tes élucubrations pseudo-darwiniennes, eugénistes et scientistes résultent d’un changement de paradigme survenu au 19ème siècle et théorisé par toute une classe d’intellectuels britanniques afin d’offrir un support “scientifique” mais surtout idéologique aux ambitions expansionnistes et coloniales de l’Empire anglais. Ce sont idées qui trouveront une résonance particulière et une continuité dans les cercles allemands.

Faudrait m’expliquer comment se manifestent ces « facultés » supérieures, en fait. Genre pendant une période, les Mésopotamiens sont génétiquement supérieurs ? Puis quelques temps après ce sont les égyptiens qui ont soudainement des superpouvoirs génétiques avant d’être rattrapés par les « facteurs héréditaires » surpuissants des romains ? Et que dire de nos amis scandinaves ? « Génétiquement » en retard sur l’Europe méditerranéenne jusqu’au 15ème siècle, j’imagine ?

Ah j’ai capté, tant que l’explication des « facteurs héréditaires » répond à une « logique pragmatiste » (comment ? pourquoi ? qui sait ?), c’est que ça doit être vrai, hein ?

https://youtube.com/shorts/o5tkP5pyxlg?si=6YTbjcZhe003eTg_

Tu peux croire ce que tu veux, l’ami. Ne viens juste pas nous faire avaler que ce que tu crois est autre chose… qu’une croyance.

Classe dominante : C'est évident, une civilisation dominante ne peut rester dominante que si elle s'en donne les moyens (techniques, géopolitiques, économiques, etc.). Et je n'ai encore aucune raison suffisante de penser que le bloc occidental devrait finir par perdre contre les BRICS. D'ailleurs, selon quels critères objectifs estimes-tu que la Chine se développe beaucoup plus rapidement que les USA ? Sur quelles données te bases-tu, si ce n'est une intuition ou une observation générale, qui sont forcément limités ?

À titre de comparaison :

https://www.globaltimes.cn/page/202404/1309933.shtml

Et surtout, à mon sens, le facteur le plus important :

https://www.economist.com/science-and-technology/2024/06/12/china-has-become-a-scientific-superpower

En pensant, soit dit en passant, qu'un changement de cadre normatif (institutions politico-économico-culturelles) et productif (robotisation et abondance) pourrait amener une sorte d'utopie, et que tout autre système causerait foncièrement une forme de malheur et d'aliénation, sans douter que le problème serait aussi d'ordre biologique (nature humaine, par exemple sélectionnée par l'évolution, avec tous les éléments agressifs, dominateurs, de stress constants... Et les neurotransmetteurs sont évidemment de bons indicateurs, il suffit de prendre certaines drogues dépressives ou empathogènes et constater leurs effets sur notre état psychique et nos comportements avec autrui pour s'en rendre compte), si bien que tout système qui reposerait sur les mêmes fondations biologiques causerait inévitablement des conflits (ceux-ci sont loin de concerner seulement les ressources matérielles, mais aussi la réputation, la popularité, la domination des hiérarchies sociales, la suprématie idéologique, la sexualité, la cruauté naturelle pour les individus les plus pervers, etc.) et certaines formes d'aliénation. Il ne faut donc pas s'étonner si le capitalisme génère du malheur social et des aliénations, le système n'en est pas forcément le seul responsable (si les êtres humains étaient tous parfaitement moraux, le capitalisme ne serait-il pas dénué de conflits et d'aliénations ?), et il ne faut pas s'étonner non plus des catastrophes qu'ont engendrées les révolutions léninistes tabula rasa à travers l'Histoire et des échecs des tentatives anarchistes.

J’ai soupiré fort en lisant.

Tu cites « la nature humaine » en l’associant à des traits sélectionnés. Y a déjà un problème. Cette idée des darwinistes sociaux selon laquelle la sélection continuerait, dans des environnements sociaux, à agir comme mécanisme dominant. Darwin se rend lui-même compte que des comportements comme l’altruisme récuse la fonction fondamentale de la sélection.

Si le capitalisme génère des malheurs, ce n’est pas là l’élément clé de la critique de Marx et Engels et c’est d’ailleurs pour ça que le communisme ne saurait être une utopie. La critique marxiste décrit ce mode de production pour ce qu’il est : une étape historique qui finira dépassée. Pourquoi ? Parce que ses contradictions ne lui garantissent pas la pérennité. L’effondrement de la production basée sur la valeur d’échange donnera raison à Marx.

Dernier point :

Il n’y a pas de révolution léniniste « tabula rasa ». Aucune révolution ne surgit tabula rasa. Si les anarchistes échouent, c’est parce que ce sont des idéalistes.

BanDef-Chancla2
2024-06-20 03:17:41

Qu’est-ce que ça signifie de réduire les individus à des ressources quantifiables avec des attributs stables, indépendamment des contextes sociaux et historiques, afin de pouvoir déterminer sur lesquels investir et surtout, concevoir lesquels devraient être écartés ?

J'ai explicitement parlé de néo-eugénisme, et c'est à ce niveau que le QI m'intéresse. En aucun cas j'ai évoqué l'eugénisme négatif ou une quelconque forme de corporatisme ou d'aristocratie naturelle qui trierait la population sur ce critère. À la limite, pourquoi pas réformer le système scolaire pour le rendre plus adapté aux caractéristiques de chacun, l'égalitarisme de celui-ci étant oppressif pour tout ceux qui s'écartent de la norme (les bas QI comme les haut QI, ces derniers étant évidemment importants pour recycler l'élite scientifique). Et ce n'est pas le seul critère qui m'intéresse, je peux aussi parler de la santé, de la beauté, de la prédisposition au bonheur (au contraire des états dépressifs) ou même d'eugénisme moral. Ces éléments ne sont pas facilement quantifiables, pourtant on peut le faire, comme pour l'intelligence. Il ne s'agit pas de réduire ces caractéristiques à des quantités, mais de trouver les proxy les plus fiables possibles, à l'instar d'un utilitariste qui s'essaierait au calcul félicifique. C'est avant tout une démarche rationnelle, il ne s'agit pas de considérer les êtres humains comme des pions interchangeables.

J'ai clairement dit que j'étais favorable à une économie mixte de type modèle nordique, donc sociale-libérale. Je ne crois pas que la mise en place d'un ordre autoritaire et hiérarchique soit réaliste ni désirable (risques d'effets pervers, de dérives autoritaires, de favorisation d'un groupe homogène en défaveur de l'intérêt général...). Par contre, je crois que pour réaliser le projet des Lumières d'une république démocratique, morale et rationnelle universelle et de paix perpétuelle, il est nécessaire de doter tous les individus des meilleures caractéristiques biologiques possibles, répandre et diffuser les attributs aristocratiques naturels.

Par contre, je serais favorable à une fermeture des frontières à l'immigration extra-européenne, ou choisie, et le QI pourrait être un bon critère.

Là encore, une grossière erreur d’inférence : que des manipulations génétiques dans des environnements contrôlés, des contextes spécifiques et opérés des êtres vivants particuliers puissent fonctionner ne signifie pas que sur le long terme, des problèmes ne se manifesteront pas et surtout, que de telles manipulations soient réellement efficientes, sans risques, sans dangers et n’entraînent pas des résultats imprévisibles.

C'est évident, cela n'en reste pas moins spéculatif en l'état. La sélection artificielle est pratiquée depuis des millénaires, et les OGM ne posent toujours aucun problème (si ce n'est des risques probablement mineurs liés à des transferts ou des disséminations de gènes, par exemple, et je doute que cela s'applique de façon préoccupante pour les animaux, contrairement aux plantes donc). En plus, à l'heure qu'il est, nous n'avons pas d'AGI ni d'ASI à notre disposition. Si je suis l/acc, je ne crois pas au post-capitalisme tant que le coût marginal de production ne sera pas tombé quasiment à zéro, et pour cela il nous faut la fusion nucléaire et probablement l'ASI. Si celle-ci ne nous détruit pas, il sera facile de contrôler tous les risques liés aux OGM, à l'eugénisme, et de pouvoir modéliser efficacement le rôle des gènes, de l'environnement et des évolutions plus efficaces du test de QI.

Tes élucubrations pseudo-darwiniennes, eugénistes et scientistes résultent d’un changement de paradigme survenu au 19ème siècle et théorisé par toute une classe d’intellectuels britanniques afin d’offrir un support “scientifique” mais surtout idéologique aux ambitions expansionnistes et coloniales de l’Empire anglais.

Ce changement de paradigme a pris sa source dans le darwinisme et les évolutions de la science et de la génétique, le rapport avec l'expansionnisme colonial est secondaire, même si je ne doute pas qu'une large part de la gauche (c'était elle qui à l'époque était favorable à l'eugénisme) s'en soit servie comme prétexte à ces ambitions impérialistes. Cela n'a rien de nouveau d'ailleurs, ce ne fut qu'une mise à jour scientifique de la logique aristocratique qui a existé durant des millénaires, où les peuples conquérants s'établissaient comme supérieurs par nature et en tant qu'aristocrates par rapport à un peuple conquis et soumis où ils appliquaient la logique de la sélection artificielle qu'ils appliquaient eux-mêmes à leurs troupeaux. Les philosophes (qui étaient à l'origine des aristocrates) justifiaient également l'eugénisme (par exemple Platon dans sa République) et parfois même l'esclavage (comme Aristote). Bref, plaquer une analyse matérialiste sur ce phénomène paraît injustifié ou au moins limité, et ne remet pas en question la légitimité scientifique des travaux de ces eugénistes. Enfin, l'impact du colonialisme fut loin d'être uniformément négatif (voir "The Case for Colonialism" de Bruce Gilley).

Genre pendant une période, les Mésopotamiens sont génétiquement supérieurs ? Puis quelques temps après ce sont les égyptiens qui ont soudainement des superpouvoirs génétiques avant d’être rattrapés par les « facteurs héréditaires » surpuissants des romains ? Et que dire de nos amis scandinaves ? « Génétiquement » en retard sur l’Europe méditerranéenne jusqu’au 15ème siècle, j’imagine ?

Il est évident que l'environnement et les cycles culturels jouent un rôle, je suis moi-même partiellement inspiré par Spengler, qu'on ne pourra pas accuser de hiérarchiser les civilisations ou les ethnies entre-elles. Cependant, on ne peut que constater les récurrences créatives et favorables à l'émergence de grandes civilisations durables et prospères chez les européens et les asiatiques. Les castes supérieures en Inde étaient d'origine indo-européennes (voir les éléments linguistiques, historiques et archéologiques, ajd confirmés par la génétique avec le fort taux d'européanité chez les castes supérieures indiennes), et il y avait une forte proportion d'indo-européens à l'âge d'or de la mésopotamie et de l'égypte.

Cette idée des darwinistes sociaux selon laquelle la sélection continuerait, dans des environnements sociaux, à agir comme mécanisme dominant.

La nature et la culture sont en interaction si étroite qu'on ne saurait déterminer précisément lequel prends vraiment le pas sur l'autre. Je ne crois pas que les explications sociologiques l'emportent sur celles de l'évopsy, même si tu ne prends pas au sérieux cette discipline. Dans tous les cas, le fait est que nous sommes forgés pour être des stressés chroniques, avoir une propension à l'ethnocentrisme, à un certain degré d'égoïsme, à avoir une faible palette hédonique (voir les travaux de David Pearce et de Qualia Computing à ce sujet), etc. Et ce n'est pas forcément un problème, encore aujourd'hui, en cela que ces caractéristiques peuvent favoriser notre survie et notre développement. Cependant, elles entrent en contradiction avec l'émergence d'une société pacifiée et utopique.

Dans tous les cas, je ne suis pas favorable au darwinisme social, c'est une doctrine de décadents, dirait Nietzsche, qui produit des troupeaux stables. Il faut donc corriger la nature.

Darwin se rend lui-même compte que des comportements comme l’altruisme récuse la fonction fondamentale de la sélection.

Nous n'en sommes plus à Darwin, beaucoup de biologistes et de psychologues évolutionnistes expliquent aujourd'hui les comportements altruistes par l'évolution. Après, qu'ils aient raison ou non, peu m'importe au fond, et j'ai tendance à croire, à l'instar de Korsgaard, qu'aucune "morale évolutionniste" ne peut expliquer le problème de la normativité en méta-éthique.

Si le capitalisme génère des malheurs, ce n’est pas là l’élément clé de la critique de Marx et Engels et c’est d’ailleurs pour ça que le communisme ne saurait être une utopie.

Le désir de communisme et le dégoût du capitalisme demeurent prégnants dans leur oeuvre, même s'il est vrai surtout dans des ouvrages tels que le Manifeste qui ne concernent pas le pilier principal de la théorie.

La critique marxiste décrit ce mode de production pour ce qu’il est : une étape historique qui finira dépassée. Pourquoi ? Parce que ses contradictions ne lui garantissent pas la pérennité.

Si je suis l/acc et que j'accepte cette analyse comme étant l'avenir le plus probable en l'absence de déclin des forces productives, rien n'est moins sûr pour autant, une zombification fasciste du capitalisme et un abrutissement généralisé de la population qui maintiendrait le système en état de stase est possible, un effondrement des ressources l'est également et donc le retour à un régime féodal (ou une autre forme de capitalisme), etc.

Il n’y a pas de révolution léniniste « tabula rasa ». Aucune révolution ne surgit tabula rasa.

La révolution bolchévique a détruit les philosophies et la culture de l'ancienne Russie, en sus de renverser totalement les anciennes institutions. Voilà ce que j'entends par la tabula rasa. En plus, les révolutions léninistes se sont produites dans des pays pauvres et encore immatures du point de vue capitaliste et industriel, la bourgeoisie n'était pas encore en place, ce qui donne tort au modèle marxiste. D'autant que ces systèmes autoritaires n'ont pu se maintenir que dans des pays où la culture était propice à l'autoritarisme bureaucratique (voir la tendance à l'absolutisme tartare des russes, ou l'étatisme historique des chinois).

Concernant les liens que tu as partagés, je regarderais cela plus tard.

BanDef-Chancla2
2024-06-20 03:41:40

Quand je parle de la nature humaine, je parle de la partie fixe (qui évolue très lentement, de façon significative sur des dizaines de milliers d'années) de notre nature, de notre psychologie et de nos comportements, qui sont évidemment modulés par la culture et l'environnement, mais ceux-ci ne peuvent avoir qu'un effet limité (et sont eux-mêmes partiellement influencés par notre génétique). Et je ne parle pas des études sur les jumeaux, l'adoption... qui sont édifiantes à l'égard de l'intelligence. Enfin, on ne fera pas d'un trisomique un savant ou d'un chimpanzé un écrivain, et le rejet de la génétique comme "science bourgeoise" par Staline aura coûté à son pays.

Pour revenir sur l'impérialisme, la charge de la preuve te revient pour affirmer que la logique des aristocrates, anciens ou modernes, était uniquement une fabrication pour justifier leurs actions, plutôt qu'une vision au moins partiellement légitime et cohérente (qui pourrait à son tour justifier leurs actes, plutôt que l'inverse). Je rappelle qu'historiquement, sans nier leur brutalité, les régimes aristocratiques sont ceux qui ont produits les plus hautes cultures, et les anglais font partie des peuples ayant fait le plus de découvertes scientifiques et à avoir le QI le plus haut. Pourtant, leur géographie n'est pas la plus favorable de la planète. Peut-on se satisfaire du hasard pour expliquer leur succès ? De même pour le progrès fulgurant de la Chine au 20/21e siècle, alors que le pays avait été ravagé ?

BanDef-Chancla2
2024-06-20 03:47:10

Pour illustrer le problème des révolutions et des réformes tabula rasa irréfléchies : https://youtu.be/qPGbl2gxGqI

Et pour revenir rapidement sur le matérialisme de Lénine, je rappelle que celui-ci fut enseigné obligatoirement en URSS. Personne ne semble avoir pris en compte la remise en question de sa part dont tu parles à l'époque (et encore aujourd'hui). Ce sont des éléments concrets, qui s'ajoutent au caractère dystopique que fut ce système (athéisme d'Etat, collectivisme généralisé, faible liberté d'expression, science fondée sur l'idéologie - les marxistes comme Gould ou Lewontin ne finissaient pas persécutés aux USA -, etc.).

BanDef-Chancla2
2024-06-20 04:15:37

Déjà, je vois rapidement que ton papier sur le QI a été critiqué :

https://humanvarieties.org/2013/04/03/is-psychometric-g-a-myth/

Je creuserais ça plus tard car les deux articles sont assez chargés.

GaryValentine
2024-06-20 22:26:59

Ces éléments ne sont pas facilement quantifiables, pourtant on peut le faire, comme pour l'intelligence. Il ne s'agit pas de réduire ces caractéristiques à des quantités, mais de trouver les proxy les plus fiables possibles, à l'instar d'un utilitariste qui s'essaierait au calcul félicifique. C'est avant tout une démarche rationnelle, il ne s'agit pas de considérer les êtres humains comme des pions interchangeables.

Non. S’efforcer de trouver des proxy, c’est forcer des corrélations, forcer l’extrapolation de résultats qui ne reflètent que ce qu’ils sont (et tu le verras quand tu liras le papier de Yarkoni, c’est là la crise épistémologique qui flingue la psychologie, plus encore que la reproductibilité). C’est donc introduire bien trop de biais au mépris d’une rigueur absolument nécessaire quand on essaye d’étudier des sujets d’une telle complexité et dont les conséquences ont une prédictibilité difficilement établie. C’est se raccrocher à des définitions arbitraires qui dépassent le champ scientifique. Ce que tu préconises se rapproche effectivement de l’utilitarisme et se heurte au même problème fondamental : en essayant d’agir sur la base de résultats établis hypothétiquement, on doit nécessairement s’arrêter arbitrairement à un point dans la projection de ces hypothèses, sans avoir aucun moyen fiable de vérifier si le fait de s’arrêter à ce point nous garantit qu’aucune autre conséquence ne se manifestera. C’est de la divination. Et c’est pour ça qu’il faut s’en remettre à une démarche déontologique. Or la déontologie récuse ton néo-eugénisme justement parce que les conséquences et les effets sont imprévisibles, complexes et impossibles à établir dans leur totalité de manière fiable et rigoureuse. En somme, tout cela est intenable, que ce soit sur le plan épistémologique ou éthique.

Par contre, je crois que pour réaliser le projet des Lumières d'une république démocratique, morale et rationnelle universelle et de paix perpétuelle, il est nécessaire de doter tous les individus des meilleures caractéristiques biologiques possibles, répandre et diffuser les attributs aristocratiques naturels.

Il n’y a rien de rationnel dans le fait de conférer à la génétique des priorités métaphysiques (c’est ce que l’eugénisme implique, élever l’évolution et le social-darwinisme au rang de principe métaphysique). Ce qui garantit la liberté de chacun, c’est la rationalité elle-même. En prétendant que la calibration génétique permettrait d’atteindre un degré de liberté supérieur garanti pour tous, c’est la place déterminante de la rationalité que tu nies puisque tu la subordonnes à des attributs héréditaires. On hérite pas d’une rationalité, on peut l’acquérir et elle peut nous être inculquée de manière limitée. La liberté se manifeste déjà dans la lutte pour la liberté, la recherche pour la liberté - en gros, la volonté et la capacité à s’autodéterminer rationnellement.

Ce changement de paradigme a pris sa source dans le darwinisme et les évolutions de la science et de la génétique, le rapport avec l'expansionnisme colonial est secondaire, même si je ne doute pas qu'une large part de la gauche (c'était elle qui à l'époque était favorable à l'eugénisme) s'en soit servie comme prétexte à ces ambitions impérialistes.

Le darwinisme ne surgit pas ex nihilo, tout comme n’importe quel changement de paradigme idéologique/scientifique. De fait, Darwin élabore ses recherches dans la continuité d’un mouvement d’idées et de systèmes qui entendent appliquer une modélisation et un contrôle des populations et des ressources. Par exemple, l’influence de Malthus - dont tu sais (je l’espère) que ses idées relèvent moins de la science que de l’idéologie - fut déterminante dans l’écriture de son magnum opus.

https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/4/1718909074-image.png

Bref, plaquer une analyse matérialiste sur ce phénomène paraît injustifié ou au moins limité, et ne remet pas en question la légitimité scientifique des travaux de ces eugénistes.

Ah ouais. Mais du coup :

Cela n'a rien de nouveau d'ailleurs, ce ne fut qu'une mise à jour scientifique de la logique aristocratique qui a existé durant des millénaires, où les peuples conquérants s'établissaient comme supérieurs par nature et en tant qu'aristocrates par rapport à un peuple conquis et soumis où ils appliquaient la logique de la sélection artificielle qu'ils appliquaient eux-mêmes à leurs troupeaux.

Ça, c’est pas du matérialisme de haut vol mais c’est quand même une analyse qui s’évertue de mettre en lien des rapports de domination sociale avec des formes d’organisation de production… Comme si finalement… La manière de comprendre et d’organiser la production de ces peuples conquérants auxquels tu te réfères avait bien eu une influence déterminante sur les rapports aux peuples qu’ils subjuguaient. Chaud ! Je crois qu’on tient un truc là ! :ouch:

Enfin, l'impact du colonialisme fut loin d'être uniformément négatif (voir "The Case for Colonialism" de Bruce Gilley).

On coche toutes les cases, là. :rire:

Cependant, on ne peut que constater les récurrences créatives et favorables à l'émergence de grandes civilisations durables et prospères chez les européens et les asiatiques.

Absolument insignifiant, les disparités et les hétérogénéités sont trop marquées sur ces mêmes continents, d’une zone à l’autre, d’un pays à l’autre et parfois même d’une région à l’autre.

Je ne crois pas que les explications sociologiques l'emportent sur celles de l'évopsy, même si tu ne prends pas au sérieux cette discipline.

Tout simplement parce qu’il n’y a rien de sérieux ni de scientifique dans une discipline fondée sur l’élaboration d’hypothèses et d’explications ad hoc sur la base de l’évolution comme principe métaphysique.

La révolution bolchévique a détruit les philosophies et la culture de l'ancienne Russie, en sus de renverser totalement les anciennes institutions.

Non.

En plus, les révolutions léninistes se sont produites dans des pays pauvres et encore immatures du point de vue capitaliste et industriel, la bourgeoisie n'était pas encore en place, ce qui donne tort au modèle marxiste. D'autant que ces systèmes autoritaires n'ont pu se maintenir que dans des pays où la culture était propice à l'autoritarisme bureaucratique (voir la tendance à l'absolutisme tartare des russes, ou l'étatisme historique des chinois).

Non. Marx et Engels ont revu leur position sur le potentiel révolutionnaire de la Russie dans les dernières années de leurs vies :
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/4/1718910919-image.png
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/4/1718910952-image.png
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/4/1718910982-image.png

Une étude approfondie de l’histoire de l’URSS te permettra de comprendre que c’est justement quand l’autoritarisme bureaucratique s’est imposé que le déclin s’est amorcé. Tes présupposés sont trop nombreux, bien trop figés. Tu es en train de tuer ta propre pensée.

Et je ne parle pas des études sur les jumeaux, l'adoption... qui sont édifiantes à l'égard de l'intelligence. Enfin, on ne fera pas d'un trisomique un savant ou d'un chimpanzé un écrivain, et le rejet de la génétique comme "science bourgeoise" par Staline aura coûté à son pays.

https://www.academia.edu/103561594/On_Heritabilty_in_the_Presence_of_a_Stochastic_Environment

https://youtu.be/azdJAHF2Mgw?si=FuafbyZ_g7gI2LyT

Concernant le rejet de le génétique comme science bourgeoise qui serait cause de la chute de l’URSS… No comment. Tu peux mieux faire.

Pour revenir sur l'impérialisme, la charge de la preuve te revient pour affirmer que la logique des aristocrates, anciens ou modernes, était uniquement une fabrication pour justifier leurs actions, plutôt qu'une vision au moins partiellement légitime et cohérente (qui pourrait à son tour justifier leurs actes, plutôt que l'inverse).

Il ne s’agit pas d’une « justification » mais d’une modélisation qui sert de support idéologique. Cette modélisation de traduit aussi par un discours qui vient rationaliser un rapport à la production qui précède la modélisation. L’impérialisme britannique ne s’est pas fait avec un plan préétabli qui englobait et prédisait toutes les possibilités. L’impérialisme britannique s’est construit sur des explorations, des conquêtes, la mise en place de manières différentes et/ou nouvelles d’exploiter des ressources inédites ou auparavant limitées. Tu l’as toi-même admis malgré toi dans ton exemple précédent : c’est parce qu’ils avaient une manière spécifique de gérer leurs troupeaux que les peuples conquérants ont pu traiter des peuples subjugués en se fondant sur la base de cette manière spécifique. Pour aller plus loin - parce que cette discussion commence à me gaver, je vais pas te mentir - écoute ce podcast en guise d’introduction à l’histoire de l’économie politique et la manière dont la littérature a servi à offrir le support idéologique évoqué précédemment :

https://youtu.be/UVGzmQVtkao?si=ynVsEYaouijPV5C-

Déjà, je vois rapidement que ton papier sur le QI a été critiqué

Ouais, cette critique se fonde sur un épouvantail rhétorique.

Personne ne semble avoir pris en compte la remise en question de sa part dont tu parles à l'époque (et encore aujourd'hui).

C’est faux. En 1922, Lénine lui-même appelle à la mise en place d’une « société des amis matérialistes de la dialectique hégélienne » (je paraphrase en français un texte que j’ai lu en anglais, je tiens à le préciser). C’est dans cette même décennie qu’un regain d’intérêt s’amorce pour la pensée d’Hegel (freiné par une critique inexacte de Staline, c’est vrai), toujours en relation avec le marxisme et dans des débats liés au mechanisme des premiers écrits de Lénine. Dans les années 40 via Lukács puis après la mort de Staline, idem. En Chine, dans les années 60, les « Cahiers Philosophiques » inspirent des débats sur des éléments de la dialectique.

Ce sont des éléments concrets, qui s'ajoutent au caractère dystopique que fut ce système (athéisme d'Etat, collectivisme généralisé, faible liberté d'expression, science fondée sur l'idéologie - les marxistes comme Gould ou Lewontin ne finissaient pas persécutés aux USA -, etc.).

Je vais pas relever le reste des lieux communs (et franchement inexactes) que tu cite sur la prétendue « dystopie » soviétique mais sérieusement, tu crois vraiment que la science se conçoit en dehors de toute idéologie ?! :rire:

Lire Latour te ferait le plus grand bien. Et Kant aussi. Et Hegel. Et Marx. Et Engels.

BanDef-Chancla2
2024-06-21 02:17:42

Je prendrais le temps de consulter les références que tu as partagé à l'avenir, je ne vais pas revenir dessus sur ce topic. Comme tu le dis, l'échange commence à se faire long, mais il y a des points sur lesquels je dois revenir ou te répondre. Je vois que tu cites Latour comme autorité, j'admet ne pas l'avoir encore lu (il est dans ma liste). Mais de ton côté, as-tu lu des auteurs tels que Ian Hacking ou Paul Boghossian ? Ou des philosophes des sciences tels que Bas Van Fraassen ou James Ladyman, qui sans accepter un bête réalisme scientifique ou poppérien, rejettent les interprétations relativistes ?

Pour commencer, rapidement : tes références sur la Chine ne remettent pas en question le processus que j'ai décris plus haut, qui laisse à penser que la croissance chinoise devrait ralentir. Bien sûr, d'un point de vue scientifique, la Chine possède un gros potentiel, d'autant qu'elle attire bon nombre de cerveaux occidentaux. À voir si elle saura lutter contre le fort taux interne de corruption et de fraudes, et si les USA et l'Europe sauront se réveiller et réagir suffisamment. Pour le moment, les grandes percées se font toujours principalement aux USA, on évoquera l'IA, et celle-ci est d'une importance capitale.

Tout le monde fonctionne en établissant des proxy et des probabilités, sans quoi toutes nos décisions seraient couvertes d'un voile tel que nous serions incapables de prendre de meilleures décisions qu'un somnambule. Cela n'implique pas d'y croire fermement à l'instar d'une loi physique, mais de considérer les proxy pour ce qu'ils sont : des cartes parfois efficaces qui ne se réduisent pas au territoire, et qu'il faut améliorer constamment (la démarche critique est essentielle, on en revient aussi à l'importance de la réfutabilité de Popper, sans réduire toute la science à ce principe). Du reste, crois-tu que le développement du génie génétique et de la technologie OGM se sont faits sur la base d'une pleine compréhension de la biologie ? Ou même pour des domaines encore moins scientifiques que la psychologie ou la sociologie, que le succès historique des génies en stratégie militaire reposait seulement sur le hasard et la divination ?

Concernant l'utilitarisme, c'était un exemple pour critiquer ta pente glissante qui irait de l'acceptation de la validité du QI à l'inhumanité. Un utilitariste sincère ne considère pas autrui comme des pions, sans quoi il ne sacrifierait pas son temps et son intérêt personnel dans l'espoir d'apporter le maximum de bonnes choses à l'humanité, dans une démarche purement altruiste. Il adopte simplement une démarche de calcul rationnel en espérant que cela maximise ses chances de faire le bien. Est-il vraiment mieux de se réduire à une déontologie quelconque dont on ne saurait ce qui l'a soutient d'un point de vue méta-éthique ? Faut-il refuser de mentir à des nazis qui chercheraient des juifs abrités chez nous car, après tout, nous ne pouvons pas prédire l'avenir, qui sait si ces mêmes juifs ne se sont pas enfuis pendant ce temps et de ce fait tomberaient nés à nés avec les nazis qui ne seraient pas entrés chez nous suite à notre mensonge ? Ne fait pas comme si le déontologisme dogmatique et le refus de tout calcul inférentiel ne posait pas également des problèmes, et ne limitait pas foncièrement notre horizon. D'ailleurs, tu te réfutes toi-même puisque tu te permets non seulement d'excuser, mais même de défendre, les révolutions léninistes, qui on fait partie des mouvements les plus brutaux et froidement conséquentialistes dans leur mode opératoire de l'histoire (massacres, exécutions sommaires, expropriations massives, collectivisations forcées, totalitarisme idéologique, etc.).

Dans tous les cas, je ne suis pas utilitariste au sens strict, je connais bien la cluelessness objection, qui me paraît valide et pourrait mener à une abolition des fins au profit d'une instrumentation perpétuelle du monde. Cependant, si pour moi la moralité repose sur la bonne volonté au sens kantien, et le refus de réduire l'humanité ou la subjectivité d'autrui au rang de simple moyen, le calcul utilitariste et la réflexion approfondie et probabiliste paraissent essentiels (d'autant plus si tu acceptes une forme d'individualisme ouvert schopenhauerien où l'intérêt de tous les êtres sentients du cosmos devraient t'importer autant : avec une telle pression et une telle quantité de souffrance dans le monde, je ne crois pas que tu saurais te satisfaire d'un déontologisme strict et local). Bien sûr, cela n'empêche en rien d'avoir des raccourcis déontologiques (à l'instar de l'utilitarisme à deux niveaux) qui permettent de prendre rapidement des décisions tendanciellement bonnes, qui éviteraient de se trouver paralyser dans un calcul perpétuel des conséquences, mais la justification finale d'un tel déontologisme demeure conséquentialiste.

Enfin, le néo-eugénisme est inévitable compte-tenu des évolutions technologiques, à moins d'accepter un autoritarisme étatique qui interdirait toute intervention sur les embryons (et pourquoi autoriser l'avortement ou la contraception, si c'est le déontologisme qui prime ? Pourquoi même ne pas les interdire, après tout on sait que la contraception féminine peut avoir des effets délétères sur le système nerveux et le psychisme des femmes, quid des conséquences imprévisibles à long terme ? Peut-être faudrait-il même abandonner toutes nos technologies, qu'est-ce qui justifie déontologiquement d'avoir joué à Dieu en altérant à ce point la nature, en épuisant les ressources, en modifiant le climat ?).

Et si ce n'était que ça, mais quid des conflits géopolitiques ? L'occident peut-il raisonnablement laisser la Chine développer ces technologies, augmenter le QI de sa population, pendant que nous, nous ne faisons rien, par déontologisme ?

Quelle morale peut justifier de laisser à la nature le contrôle de notre génétique ? La connivence avec les communistes qui vouent un culte aux forces productives et à la planification rationnelle n'est-elle d'ailleurs pas évidente ? Le néo-eugénisme n'est jamais que la continuité de la domination de l'homme sur les forces aveugles de la nature. C'est aussi une résultante naturelle du pragmatisme kantien : la science n'est plus une méthode pour dévoiler la nature dans son être, mais pour la contrôler.

Cela dit, l'eugénisme libéral ne saurait permettre n'importe quoi : les parents ont une responsabilité à l'égard de la vie qu'ils souhaitent créer, on parle d'êtres sensibles susceptibles de souffrir. On ne saurait autoriser, malgré que certains gauchistes le souhaitent, la création artificielle d'enfants à la carte aveugles ou handicapés, sous prétexte d'inclusion ou de relativisme à l'égard des caractéristiques humaines (ce qui est déjà une forme de totalitarisme anti-pluralisme puisqu'on ira absolutiser le caractère relativiste et immanent du monde). Dans tous les cas, le respect de la subjectivité d'autrui ne s'applique pas aux enfants qui ne sont pas encore nés, en cela qu'on ne saurait parler de négation de leur subjectivité en leur léguant le meilleur patrimoine génétique possible, au contraire le devoir nous incombe de leur préparer la meilleure vie possible et le plus large accomplissement possible de leur autonomie rationnelle et de leurs souhaites futurs, et je crois justement qu'il serait un crime moral de préférer laisser faire le hasard à un stade où la planification serait possible, sans risques majeurs, ce qui conduirait à la damnation d'un grand nombre de vie humaines (maladies génétiques : incapacité de vivre dignement, propension aux troubles mentaux ou à la dépression : incapacité d'être heureux, laideur physique : incapacité d'être pleinement désiré et aimé, limites cognitives : incapacité d'accomplissement de certains rêves, par exemple être physicien ou poète, etc.) sous prétexte d'une valeur intrinsèque accordée à l'état de nature (là justement se situe un biais métaphysique anti-kantien et anti-pragmatiste).

En plus, le néo-eugénisme sera probablement à terme le seul moyen d'empêcher l'effondrement des sociétés avancées et de la médecine personnalisée, je n'ai toujours vu personne capable de réfuter ces données : https://academic.oup.com/genetics/article/202/3/869/5930150

Il n'y a rien de métaphysique dans le fait d'accorder de l'intérêt à l'eugénisme, c'est tout le contraire, ce n'est que la résultante de la domination de l'homme sur la nature, et donc de l'accomplissement sans restrictions métaphysiques de la volonté de celui-ci. Bien sûr, se pose la question : quelle fin doit-on rechercher ? Je crois qu'il faut permettre le pluralisme (et donc la liberté), car nous ne saurions imposer de façon totalitaire à l'humanité une fin plutôt qu'une autre, et les fins que cherchent les hommes sont parfois incompatibles entre-elles. Néanmoins, je crois que la morale impose d'universaliser le respect de la subjectivité de chacun et la recherche du bonheur contre la souffrance, cela se constate par introspection de la valence de nos états psychiques, analyse des rapports sociaux (voir les travaux des constructivistes kantiens et post-kantiens) et à travers l'histoire philosophique (consensus des moralistes sur la valeur du bonheur tant qu'il ne s'oppose pas à l'intérêt général, à l'humanité ou à la grandeur qui, à son tour, ramène toujours au bonheur pris comme état supérieur d'existence, voir les propos de Mill sur Socrate).

Tout cela est en partie lié à l'intelligence, à la beauté, à la santé, etc. Et toutes ces vertus peuvent être favorisées par l'eugénisme. La liberté y compris, car un animal, soumis à ses instincts, ne saurait être pleinement considéré libre. Or, l'eugénisme peut permettre d'éviter la naissance d'êtres humains atteints de maladies cérébrales leur empêchant d'actualiser leur intelligence normale. Pour aller plus loin, augmenter l'intelligence ne pourra qu'augmenter tendanciellement notre autonomie et notre faculté à nous comporter dignement comme agents moraux, que ce soit envers d'autres agents moraux ou envers les sujets moraux (que sont les animaux, les enfants, les êtres humains atteints de pathologies mentales ou cognitives et, de façon générale, tous les êtres sentients incapables de liberté considérée comme autonomie rationnelle ; on rappellera qu'actuellement, la quasi-totalité de l'humanité mange de la viande et préfère donc le conformisme social psychopathique plutôt que l'exercice de leurs facultés éthiques d'agents rationnels, là où près de la moitié des philosophes académiques - un des groupes sociaux avec le plus haut QI - accepte le végétarisme, qui n'a soit dit en passant rien de récent puisqu'il en allait de même de bon nombre de philosophes antiques).

Quoi que tu en dises, la rationalité est d'abord héritée, car nul être ne peut devenir rationnel sans posséder le capital cérébral requis, qui est de l'ordre de la biologie. On a jamais vu un être humain en état de démence avancée capable de s'autodéterminer rationnellement, pas plus qu'un enfant de trois ans, qui n'a jamais que l'intelligence des animaux évolués, qui eux-mêmes sont soumis à leurs instincts.

Concernant l'analyse matérialiste, le problème n'est pas d'en avoir une : les rapports matériels de production et de domination ont évidemment une influence sur le monde des idées, qui saurait le nier ? Le problème est de tout réduire à cela, par exemple lorsque tu suggères que les idées eugénistes de la gauche anglaise à l'époque du colonialisme du 20e siècle constituaient une pseudo-science idéologiquement justifiée (et quand bien même ce le serait, ce n'est pas le cas du néo-eugénisme actuel), ce que tu ne démontres pas, d'autant que le colonialisme date d'il y a plus longtemps, et que Darwin était lui-même déjà partisan de certaines thèses eugénistes et racistes, au même titre en passant que l'ensemble des philosophes de l'Histoire, y compris Kant que tu considères comme une autorité. Tout ramener à la matérialité, appliquer constamment ce biais de confirmation, comme si nous étions incapables de la moindre autonomie psychique et rationnelle, voilà ce qui est fallacieux.

À noter que les thèses de Bruce Gilley sont académiquement minoritaires, et ses idées, au même titre que celles de la sphère HBD, sont broyées et pratiquement passées sous silence dans l'académie (pourrait-on dire par la cathédrale, pour reprendre le concept des NRx). Les partisans de l'HBD sont même persécutés et ont bien du mal à faire publier leurs travaux. Même des transhumanistes et des rationalistes, plutôt de gauche et de la sphère de l'altruisme efficace, comme Nick Bostrom, pour prendre un scandale récent, subissent des représailles invraisemblables pour, en l'occurrence, avoir suggéré dans un mail vieux de deux décennies que les noirs seraient tendanciellement moins intelligents que les blancs. Beaucoup, comme Scott Alexander, tiennent pour acquis ce fait sans jamais l'assumer publiquement. Tu n'as pas l'air de réaliser que tes idées marxisantes sont pratiquement dominantes idéologiquement tout en prenant la forme d'une néo-inquisition, et on ne saurait ouvrir un bouquin récent d'Oxford (je pense notamment aux VSI) sans trouver des dizaines de pages consacrées aux études décoloniales et aux biais induits par le suprémacisme occidental et patriarcal dans la science et la politique. De nos jours, le meilleur moyen d'être frappé d'anathème par les institutions intellectuelles est d'être héréditarien, paradoxal pour une société fondée sur le néolibéralisme et le darwinisme social ! Et d'ailleurs, quitte à rester sur une analyse matérialiste des rapports de pouvoir, je crois que la domination des idées constructivistes et antiracistes dans l'académie s'explique plutôt bien par le concept de léninisme biologique développé par Spandrell. Non pas que je sois partisan de la néoréaction dans son ensemble (je trouve les idées de Yarvin assez adulescentes), je reconnais qu'on y trouve des analyses pertinentes. Nick Land lui-même, dont tu t'inspires en partie, fait partie de la néoréaction.

Je dois admettre une erreur : en effet, les soviétiques n'ont pas fusillé tous les philosophes slaves et détruits se faisant la philosophie russe, ils se sont contentés pour la plupart de les expulser brutalement de leur pays, sans pouvoir emporter ni leurs affaires ni leurs ouvrages, par centaines, car ils avaient leurs propres idées qui n'entraient pas en concordance avec le totalitarisme idéologique antipluraliste du communisme soviétique. Quelle magnanimité ! Voilà ce qu'il résulte de la "critique radicale" que tu te plais à prôner (comme ton déontologisme, ton respect de la subjectivité d'autrui et de l'importance accordée à l'amour). Après tout, comment nier que des philosophes comme Berdiaev constituaient une menace existentielle pour l'URSS en construction ? Qui sait d'ailleurs s'ils n'étaient pas secrètement des agents du néolibéralisme en construction ?

Concernant Taleb, puisque tu persistes à le citer : https://emilkirkegaard.dk/en/2019/09/replies-to-taleb/

Concernant les échecs des prédictions de Marx : https://socialdemocracy21stcentury.blogspot.com/2016/04/marxs-capital-volume-1-chapter-32.html

Pour conclure, si en tant que l/acc j'accepte des éléments du marxisme, j'aurais tendance dans l'ensemble à rejoindre les positions de Veblen :

https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/5/1718929007-image-22.png

BanDef-Chancla2
2024-06-21 02:30:56

Concernant l'avortement, une précision : je suis contre au-delà de douze semaines, puisqu'il ne serait pas impossible que le foetus puisse être sentient et ressentir la douleur à partir de ces douze semaines.

https://jme.bmj.com/content/46/1/3

EcceCorvus
2024-06-21 02:57:51

Je prendrais le temps de consulter les références que tu as partagé à l'avenir, je ne vais pas revenir dessus sur ce topic. Comme tu le dis, l'échange commence à se faire long, mais il y a des points sur lesquels je dois revenir ou te répondre. Je vois que tu cites Latour comme autorité, j'admet ne pas l'avoir encore lu (il est dans ma liste). Mais de ton côté, as-tu lu des auteurs tels que Ian Hacking ou Paul Boghossian ? Ou des philosophes des sciences tels que Bas Van Fraassen ou James Ladyman, qui sans accepter un bête réalisme scientifique ou poppérien, rejettent les interprétations relativistes ?

Pour commencer, rapidement : tes références sur la Chine ne remettent pas en question le processus que j'ai décris plus haut, qui laisse à penser que la croissance chinoise devrait ralentir. Bien sûr, d'un point de vue scientifique, la Chine possède un gros potentiel, d'autant qu'elle attire bon nombre de cerveaux occidentaux. À voir si elle saura lutter contre le fort taux interne de corruption et de fraudes, et si les USA et l'Europe sauront se réveiller et réagir suffisamment. Pour le moment, les grandes percées se font toujours principalement aux USA, on évoquera l'IA, et celle-ci est d'une importance capitale.

Tout le monde fonctionne en établissant des proxy et des probabilités, sans quoi toutes nos décisions seraient couvertes d'un voile tel que nous serions incapables de prendre de meilleures décisions qu'un somnambule. Cela n'implique pas d'y croire fermement à l'instar d'une loi physique, mais de considérer les proxy pour ce qu'ils sont : des cartes parfois efficaces qui ne se réduisent pas au territoire, et qu'il faut améliorer constamment (la démarche critique est essentielle, on en revient aussi à l'importance de la réfutabilité de Popper, sans réduire toute la science à ce principe). Du reste, crois-tu que le développement du génie génétique et de la technologie OGM se sont faits sur la base d'une pleine compréhension de la biologie ? Ou même pour des domaines encore moins scientifiques que la psychologie ou la sociologie, que le succès historique des génies en stratégie militaire reposait seulement sur le hasard et la divination ?

Concernant l'utilitarisme, c'était un exemple pour critiquer ta pente glissante qui irait de l'acceptation de la validité du QI à l'inhumanité. Un utilitariste sincère ne considère pas autrui comme des pions, sans quoi il ne sacrifierait pas son temps et son intérêt personnel dans l'espoir d'apporter le maximum de bonnes choses à l'humanité, dans une démarche purement altruiste. Il adopte simplement une démarche de calcul rationnel en espérant que cela maximise ses chances de faire le bien. Est-il vraiment mieux de se réduire à une déontologie quelconque dont on ne saurait ce qui l'a soutient d'un point de vue méta-éthique ? Faut-il refuser de mentir à des nazis qui chercheraient des juifs abrités chez nous car, après tout, nous ne pouvons pas prédire l'avenir, qui sait si ces mêmes juifs ne se sont pas enfuis pendant ce temps et de ce fait tomberaient nés à nés avec les nazis qui ne seraient pas entrés chez nous suite à notre mensonge ? Ne fait pas comme si le déontologisme dogmatique et le refus de tout calcul inférentiel ne posait pas également des problèmes, et ne limitait pas foncièrement notre horizon. D'ailleurs, tu te réfutes toi-même puisque tu te permets non seulement d'excuser, mais même de défendre, les révolutions léninistes, qui ont fait partie des mouvements les plus brutaux et froidement conséquentialistes dans leur mode opératoire de l'histoire (massacres, exécutions sommaires, expropriations massives, collectivisations forcées, totalitarisme idéologique, etc.).

Dans tous les cas, je ne suis pas utilitariste au sens strict, je connais bien la cluelessness objection, qui me paraît valide et pourrait mener à une abolition des fins au profit d'une instrumentation perpétuelle du monde. Cependant, si pour moi la moralité repose sur la bonne volonté au sens kantien, et le refus de réduire l'humanité ou la subjectivité d'autrui au rang de simple moyen, le calcul utilitariste et la réflexion approfondie et probabiliste paraissent essentiels (d'autant plus si tu acceptes une forme d'individualisme ouvert schopenhauerien où l'intérêt de tous les êtres sentients du cosmos devraient t'importer autant : avec une telle pression et une telle quantité de souffrance dans le monde, je ne crois pas que tu saurais te satisfaire d'un déontologisme strict et local). Bien sûr, cela n'empêche en rien d'avoir des raccourcis déontologiques (à l'instar de l'utilitarisme à deux niveaux) qui permettent de prendre rapidement des décisions tendanciellement bonnes, qui éviteraient de se trouver paralysé dans un calcul perpétuel des conséquences, mais la justification finale d'un tel déontologisme demeure conséquentialiste.

Enfin, le néo-eugénisme est inévitable compte-tenu des évolutions technologiques, à moins d'accepter un autoritarisme étatique qui interdirait toute intervention sur les embryons (et pourquoi autoriser l'avortement ou la contraception, si c'est le déontologisme qui prime ? Pourquoi même ne pas les interdire, après tout on sait que la contraception féminine peut avoir des effets délétères sur le système nerveux et le psychisme des femmes, quid des conséquences imprévisibles à long terme ? Peut-être faudrait-il même abandonner toutes nos technologies, qu'est-ce qui justifie déontologiquement d'avoir joué à Dieu en altérant à ce point la nature, en épuisant les ressources, en modifiant le climat ?).

Et si ce n'était que ça, mais quid des conflits géopolitiques ? L'occident peut-il raisonnablement laisser la Chine développer ces technologies, augmenter le QI de sa population, pendant que nous, nous ne faisons rien, par déontologisme ?

Quelle morale peut justifier de laisser à la nature le contrôle de notre génétique ? La connivence avec les communistes qui vouent un culte aux forces productives et à la planification rationnelle n'est-elle d'ailleurs pas évidente ? Le néo-eugénisme n'est jamais que la continuité de la domination de l'homme sur les forces aveugles de la nature. C'est aussi une résultante naturelle du pragmatisme kantien : la science n'est plus une méthode pour dévoiler la nature dans son être, mais pour la contrôler.

EcceCorvus
2024-06-21 02:58:03

Concernant l'avortement, une précision : je suis contre au-delà de douze semaines, puisqu'il ne serait pas impossible que le foetus puisse être sentient et ressentir la douleur à partir de ces douze semaines.

https://jme.bmj.com/content/46/1/3

EcceCorvus
2024-06-21 02:58:17

Je précise que l'eugénisme libéral ne saurait permettre n'importe quoi : les parents ont une responsabilité à l'égard de la vie qu'ils souhaitent créer, on parle d'êtres sensibles susceptibles de souffrir. On ne saurait autoriser, malgré que certains gauchistes le souhaitent, la création artificielle d'enfants à la carte aveugles ou handicapés, sous prétexte d'inclusion ou de relativisme à l'égard des caractéristiques humaines (ce qui est déjà une forme de totalitarisme anti-pluraliste puisqu'on ira absolutiser le caractère relativiste et immanent du monde). Dans tous les cas, le respect de la subjectivité d'autrui ne s'applique pas aux enfants qui ne sont pas encore nés, puisqu'ils n'existent pas encore, on ne saurait donc parler de négation de leur subjectivité en leur léguant le meilleur patrimoine génétique possible, il n'en reste pas moins un devoir de leur préparer la meilleure vie possible et le plus large accomplissement possible de leur autonomie rationnelle et de leurs souhaits futurs, et je crois qu'il serait immoral de préférer laisser faire le hasard naturel à un stade où la planification serait possible, sans risques majeurs, ce qui conduirait à la damnation volontaire d'un grand nombre de vies humaines (maladies génétiques : incapacité de vivre dignement et/ou sans souffrances chroniques, propension aux troubles mentaux ou à la dépression : incapacité d'être heureux, laideur physique : incapacité d'être pleinement désiré et aimé, limites cognitives : incapacité d'accomplissement de certains rêves, par exemple être physicien ou poète, et limitation de notre rationalité) sous prétexte d'une valeur intrinsèque accordée à l'état de nature (là justement se situe un biais métaphysique anti-kantien et anti-pragmatiste).

De plus, le néo-eugénisme sera probablement à terme le seul moyen d'empêcher l'effondrement des sociétés avancées et de la médecine personnalisée, je n'ai toujours vu personne capable de réfuter ce papier, écrit par une autorité dans le domaine de la génétique : https://academic.oup.com/genetics/article/202/3/869/5930150

Il n'y a rien de métaphysique dans le fait d'accorder de l'intérêt à l'eugénisme, c'est tout le contraire, ce n'est que la résultante de la domination de l'homme sur la nature, et donc de l'accomplissement sans restrictions métaphysiques de la volonté de celui-ci (ce qui n'empêche pas de construire une téléologie esthétique prométhéenne, cosmiste ou teilhardienne). Bien sûr, se pose la question : quelle fin doit-on rechercher ? Je crois qu'il faut permettre le pluralisme (et donc la liberté comme but en soi), car nous ne saurions imposer de façon totalitaire à l'humanité une fin plutôt qu'une autre, et les fins que cherchent les hommes sont parfois incompatibles entre-elles. Néanmoins, je crois que la morale impose d'universaliser le respect de la subjectivité de chacun (ce qui permet ensuite le pluralisme) et la recherche du bonheur contre la souffrance, cela se constate par introspection de la valence de nos états psychiques, analyse des rapports sociaux intersubjectifs (voir les travaux des constructivistes kantiens et post-kantiens) et à travers l'histoire philosophique (consensus des moralistes sur la valeur du bonheur tant qu'il ne s'oppose pas à l'intérêt général, à la dignité humaine ou à la grandeur qui, à son tour, ramène toujours au bonheur pris comme état supérieur d'existence, voir les propos de Mill sur Socrate et les imbéciles heureux, même si je pense que ce n'est pas qu'une question de bonheur mais aussi de valeur en soi accordée à la faculté d'être un agent moral, ce dont sont moins capables les imbéciles et, pas du tout, les porcs ou tout autre animal dénué de théorie de l'esprit).

La liberté, les capabilités et le bonheur sont en partie liés à l'intelligence, à la beauté, à la santé, à la vitalité, etc. Et toutes ces vertus naturelles peuvent être favorisées par l'eugénisme. La liberté y compris, car un animal, soumis à ses instincts, ne saurait être pleinement considéré libre. C'est un sujet moral, pas un agent. Or, le néo-eugénisme, sans coercition et sans violence, sans même le besoin d'avorter, peut permettre d'éviter la naissance d'êtres humains atteints de maladies cérébrales leur empêchant d'actualiser leur autonomie rationnelle, leur intelligence "normale" (pour un être humain). Pour aller plus loin, augmenter l'intelligence de la population ne pourra qu'augmenter tendanciellement notre autonomie et notre faculté à nous comporter dignement comme agents moraux, que ce soit envers d'autres agents moraux ou envers les sujets moraux (que sont les animaux, les enfants de bas âge, les êtres humains atteints de pathologies mentales ou cognitives et, de façon générale, tous les êtres sentients incapables de liberté considérée comme autonomie rationnelle ; on rappellera qu'actuellement, la quasi-totalité de l'humanité mange de la viande et préfère donc le conformisme social psychopathique plutôt que l'exercice de leurs facultés éthiques d'agents rationnels, là où près de la moitié des philosophes académiques - un des groupes sociaux avec le plus haut QI - accepte le végétarisme, qui n'a soit dit en passant rien de récent puisqu'il en allait de même de bon nombre de philosophes antiques).

Quoi que tu en dises, la rationalité est d'abord héritée, car nul être ne peut devenir rationnel sans posséder le capital cérébral requis, qui est de l'ordre de la biologie. On a jamais vu un être humain en état de démence avancée capable de s'autodéterminer rationnellement, pas plus qu'un enfant de trois ans, qui n'a jamais que l'intelligence d'un mammifère évolué, qui est gouverné par ses instincts.

EcceCorvus
2024-06-21 02:58:39

Concernant l'analyse matérialiste, le problème n'est pas d'en avoir une : les rapports matériels de production et de domination ont évidemment une influence sur le monde des idées, et en particulier celles qui ne passent pas pas par l'examen critique qu'est l'application de la méthode scientifique, qui saurait le nier ? Le problème est de tout réduire à cela, par exemple lorsque tu suggères que les idées eugénistes de la gauche anglaise à l'époque du colonialisme du 20e siècle constituaient une pseudo-science idéologiquement justifiée (et quand bien même ce le serait, ce n'est pas le cas du néo-eugénisme actuel), ce que tu ne démontres pas, d'autant que le colonialisme date d'il y a plus longtemps, et que Darwin était lui-même déjà partisan de certaines thèses eugénistes et racistes, au même titre en passant que l'ensemble des philosophes à travers l'histoire, y compris Kant que tu considères comme une autorité. Tout ramener à la matérialité, appliquer constamment ce biais de confirmation, comme si nous étions incapables de la moindre autonomie psychique, scientifique et rationnelle, voilà ce qui est fallacieux.

Les thèses de Bruce Gilley sont académiquement minoritaires, et ses idées, au même titre que celles de la sphère HBD, sont broyées et pratiquement passées sous silence dans l'académie (pourrait-on dire par la cathédrale, pour reprendre le concept des néoréactionnaires). Les partisans de l'HBD sont même persécutés, censurés et ont bien du mal à faire publier leurs travaux. Même des transhumanistes et des rationalistes, plutôt de gauche et de la sphère de l'altruisme efficace, comme Nick Bostrom, pour prendre un scandale récent, subissent des représailles invraisemblables pour, en l'occurrence, avoir suggéré dans un mail vieux et personnel qui date de deux décennies que les noirs étaient tendanciellement moins intelligents que les blancs (ce que la littérature scientifique confirme abondamment). Beaucoup, comme Scott Alexander, tiennent pour acquis ce fait sans jamais l'assumer publiquement. Tu n'as pas l'air de réaliser que tes idées marxisantes sont pratiquement dominantes idéologiquement tout en prenant la forme d'une néo-inquisition, et on ne saurait ouvrir un bouquin récent d'Oxford (je pense notamment aux VSI) sans trouver des dizaines de pages quasiment hors-sujet consacrées aux études décoloniales et aux biais induits par le suprémacisme occidental et patriarcal dans la science et la politique. De nos jours, le meilleur moyen d'être frappé d'anathème par les institutions intellectuelles est d'être héréditarien, paradoxal pour une société fondée sur le néolibéralisme et le darwinisme social ! D'ailleurs, quitte à rester sur une analyse matérialiste des rapports de pouvoir, je crois que la domination des idées constructivistes et antiracistes dans l'académie s'explique plutôt bien par le concept de léninisme biologique développé par Spandrell, ce qui renverse complètement ta perspective. Non pas que je sois partisan de la néoréaction dans son ensemble (je trouve les idées de Yarvin assez adulescentes), je reconnais qu'on y trouve des analyses pertinentes. Nick Land lui-même, dont tu t'inspires en partie, fait partie de la néoréaction.

Pour finir, je dois admettre une erreur : en effet, les soviétiques n'ont pas fusillé tous les philosophes slaves et détruits se faisant la philosophie russe, ils se sont contentés pour la plupart de les expulser brutalement de leur pays, sans pouvoir emporter ni leurs affaires ni leurs ouvrages, par centaines, car ils avaient leurs propres idées qui n'entraient pas en concordance avec le totalitarisme idéologique antipluraliste du communisme soviétique. Quelle magnanimité ! Voilà ce qu'il résulte de la "critique radicale" que tu te plais à prôner (c'est pourtant toi qui parle de déontologisme, de respect de la subjectivité d'autrui et de l'importance qu'on devrait accorder à l'amour). Après tout, comment nier que des philosophes comme Berdiaev constituaient une menace existentielle pour l'URSS en construction ? Qui sait d'ailleurs s'ils n'étaient pas secrètement des agents du néolibéralisme ?

Concernant Taleb, puisque tu persistes à le citer : https://emilkirkegaard.dkk/en/2019/09/replies-to-taleb/

Concernant les échecs des prédictions de Marx : https://socialdemocracy21stcentury.blogspot.com/2016/04/marxs-capital-volume-1-chapter-32.html

Pour conclure, si en tant que l/acc j'accepte des éléments du marxisme, et principalement de Marx plutôt que de ses successeurs communistes, j'aurais tendance dans l'ensemble à rejoindre les positions de Veblen :

https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/5/1718931515-image-22.png

EcceCorvus
2024-06-21 03:09:39

Concernant l'analyse matérialiste, le problème n'est pas d'en avoir une : les rapports matériels de production et de domination ont évidemment une influence sur le monde des idées, et en particulier celles qui ne passent pas par l'examen critique qu'est l'application de la méthode scientifique, qui saurait le nier ? Le problème est de tout réduire à cela, par exemple lorsque tu suggères que les idées eugénistes de la gauche anglaise à l'époque du colonialisme du 20e siècle constituaient une pseudo-science idéologiquement justifiée (et quand bien même ce le serait, ce n'est pas le cas du néo-eugénisme actuel), ce que tu ne démontres pas, d'autant que le colonialisme date d'il y a plus longtemps, et que Darwin était lui-même déjà partisan de certaines thèses eugénistes et racistes, au même titre en passant que l'ensemble des philosophes à travers l'histoire, y compris Kant que tu considères comme une autorité. Tout ramener à la matérialité, appliquer constamment ce biais de confirmation, comme si nous étions incapables de la moindre autonomie psychique, scientifique et rationnelle, voilà ce qui est fallacieux.

Les thèses de Bruce Gilley sont académiquement minoritaires, et ses idées, au même titre que celles de la sphère HBD, sont broyées et pratiquement passées sous silence dans l'académie (pourrait-on dire par la cathédrale, pour reprendre le concept des néoréactionnaires). Les partisans de l'HBD sont même persécutés, censurés et ont bien du mal à faire publier leurs travaux. Même des transhumanistes et des rationalistes, plutôt de gauche et de la sphère de l'altruisme efficace, comme Nick Bostrom, pour prendre un scandale récent, subissent des représailles invraisemblables pour, en l'occurrence, avoir suggéré dans un mail vieux et personnel qui date de deux décennies que les noirs étaient tendanciellement moins intelligents que les blancs (ce que la littérature scientifique confirme abondamment). Beaucoup, comme Scott Alexander, tiennent pour acquis ce fait sans jamais l'assumer publiquement. Tu n'as pas l'air de réaliser que tes idées marxisantes sont pratiquement dominantes idéologiquement tout en prenant la forme d'une néo-inquisition, et on ne saurait ouvrir un bouquin récent d'Oxford (je pense notamment aux VSI) sans trouver des dizaines de pages quasiment hors-sujet consacrées aux études décoloniales et aux biais induits par le suprémacisme occidental et patriarcal dans la science et la politique. De nos jours, le meilleur moyen d'être frappé d'anathème par les institutions intellectuelles est d'être héréditarien, paradoxal pour une société fondée sur le néolibéralisme et le darwinisme social ! D'ailleurs, quitte à rester sur une analyse matérialiste des rapports de pouvoir, je crois que la domination des idées constructivistes et antiracistes dans l'académie s'explique plutôt bien par le concept de léninisme biologique développé par Spandrell, ce qui renverse complètement ta perspective. Non pas que je sois partisan de la néoréaction dans son ensemble (je trouve les idées de Yarvin assez adulescentes), je reconnais qu'on y trouve des analyses pertinentes. Nick Land lui-même, dont tu t'inspires en partie, fait partie de la néoréaction.

Pour finir, je dois admettre une erreur : en effet, les soviétiques n'ont pas fusillé tous les philosophes slaves et détruits se faisant la philosophie russe, ils se sont contentés pour la plupart de les expulser brutalement de leur pays, sans pouvoir emporter ni leurs affaires ni leurs ouvrages, par centaines, car ils avaient leurs propres idées qui n'entraient pas en concordance avec le totalitarisme idéologique antipluraliste du communisme soviétique. Quelle magnanimité ! Voilà ce qu'il résulte de la "critique radicale" que tu te plais à prôner (c'est pourtant toi qui parle de déontologisme, de respect de la subjectivité d'autrui et de l'importance qu'on devrait accorder à l'amour). Après tout, comment nier que des philosophes comme Berdiaev constituaient une menace existentielle pour l'URSS en construction ? Qui sait d'ailleurs s'ils n'étaient pas secrètement des agents du néolibéralisme ?

Concernant Taleb, puisque tu persistes à le citer : https://emilkirkegaard.dk/en/2019/09/replies-to-taleb/

Concernant les échecs des prédictions de Marx : https://socialdemocracy21stcentury.blogspot.com/2016/04/marxs-capital-volume-1-chapter-32.html

Pour conclure, si en tant que l/acc j'accepte des éléments du marxisme, et principalement de Marx plutôt que de ses successeurs communistes, j'aurais tendance dans l'ensemble à rejoindre les positions de Veblen :

https://image.noelshack.com/fichiers/2024/25/5/1718932175-image-22.png

EcceCorvus
2024-06-21 03:12:25

JE REPOSTE MON PREMIER MESSAGE ICI. Visiblement, Webedia a mal codé son forum.

Je prendrais le temps de consulter les références que tu as partagé à l'avenir, je ne vais pas revenir dessus sur ce topic. Comme tu le dis, l'échange commence à se faire long, mais il y a des points sur lesquels je dois revenir ou te répondre. Je vois que tu cites Latour comme autorité, j'admet ne pas l'avoir encore lu (il est dans ma liste). Mais de ton côté, as-tu lu des auteurs tels que Ian Hacking ou Paul Boghossian ? Ou des philosophes des sciences tels que Bas Van Fraassen ou James Ladyman, qui sans accepter un bête réalisme scientifique ou poppérien, rejettent les interprétations relativistes ?

Pour commencer, rapidement : tes références sur la Chine ne remettent pas en question le processus que j'ai décris plus haut, qui laisse à penser que la croissance chinoise devrait ralentir. Bien sûr, d'un point de vue scientifique, la Chine possède un gros potentiel, d'autant qu'elle attire bon nombre de cerveaux occidentaux. À voir si elle saura lutter contre le fort taux interne de corruption et de fraudes, et si les USA et l'Europe sauront se réveiller et réagir suffisamment. Pour le moment, les grandes percées se font toujours principalement aux USA, on évoquera l'IA, et celle-ci est d'une importance capitale.

Tout le monde fonctionne en établissant des proxy et des probabilités, sans quoi toutes nos décisions seraient couvertes d'un voile tel que nous serions incapables de prendre de meilleures décisions qu'un somnambule. Cela n'implique pas d'y croire fermement à l'instar d'une loi physique, mais de considérer les proxy pour ce qu'ils sont : des cartes parfois efficaces qui ne se réduisent pas au territoire, et qu'il faut améliorer constamment (la démarche critique est essentielle, on en revient aussi à l'importance de la réfutabilité de Popper, sans réduire toute la science à ce principe). Du reste, crois-tu que le développement du génie génétique et de la technologie OGM se sont faits sur la base d'une pleine compréhension de la biologie ? Ou même pour des domaines encore moins scientifiques que la psychologie ou la sociologie, que le succès historique des génies en stratégie militaire reposait seulement sur le hasard et la divination ?

Concernant l'utilitarisme, c'était un exemple pour critiquer ta pente glissante qui irait de l'acceptation de la validité du QI à l'inhumanité. Un utilitariste sincère ne considère pas autrui comme des pions, sans quoi il ne sacrifierait pas son temps et son intérêt personnel dans l'espoir d'apporter le maximum de bonnes choses à l'humanité, dans une démarche purement altruiste. Il adopte simplement une démarche de calcul rationnel en espérant que cela maximise ses chances de faire le bien. Est-il vraiment mieux de se réduire à une déontologie quelconque dont on ne saurait ce qui l'a soutient d'un point de vue méta-éthique ? Faut-il refuser de mentir à des nazis qui chercheraient des juifs abrités chez nous car, après tout, nous ne pouvons pas prédire l'avenir, qui sait si ces mêmes juifs ne se sont pas enfuis pendant ce temps et de ce fait tomberaient nés à nés avec les nazis qui ne seraient pas entrés chez nous suite à notre mensonge ? Ne fait pas comme si le déontologisme dogmatique et le refus de tout calcul inférentiel ne posait pas également des problèmes, et ne limitait pas foncièrement notre horizon. D'ailleurs, tu te réfutes toi-même puisque tu te permets non seulement d'excuser, mais même de défendre, les révolutions léninistes, qui ont fait partie des mouvements les plus brutaux et froidement conséquentialistes dans leur mode opératoire de l'histoire (massacres, exécutions sommaires, expropriations massives, collectivisations forcées, totalitarisme idéologique, etc.).

Dans tous les cas, je ne suis pas utilitariste au sens strict, je connais bien la cluelessness objection, qui me paraît valide et pourrait mener à une abolition des fins au profit d'une instrumentation perpétuelle du monde. Cependant, si pour moi la moralité repose sur la bonne volonté au sens kantien, et le refus de réduire l'humanité ou la subjectivité d'autrui au rang de simple moyen, le calcul utilitariste et la réflexion approfondie et probabiliste paraissent essentiels (d'autant plus si tu acceptes une forme d'individualisme ouvert schopenhauerien où l'intérêt de tous les êtres sentients du cosmos devraient t'importer autant : avec une telle pression et une telle quantité de souffrance dans le monde, je ne crois pas que tu saurais te satisfaire d'un déontologisme strict et local). Bien sûr, cela n'empêche en rien d'avoir des raccourcis déontologiques (à l'instar de l'utilitarisme à deux niveaux) qui permettent de prendre rapidement des décisions tendanciellement bonnes, qui éviteraient de se trouver paralysé dans un calcul perpétuel des conséquences, mais la justification finale d'un tel déontologisme demeure conséquentialiste.

Enfin, le néo-eugénisme est inévitable compte-tenu des évolutions technologiques, à moins d'accepter un autoritarisme étatique qui interdirait toute intervention sur les embryons (et pourquoi autoriser l'avortement ou la contraception, si c'est le déontologisme qui prime ? Pourquoi même ne pas les interdire, après tout on sait que la contraception féminine peut avoir des effets délétères sur le système nerveux et le psychisme des femmes, quid des conséquences imprévisibles à long terme ? Peut-être faudrait-il même abandonner toutes nos technologies, qu'est-ce qui justifie déontologiquement d'avoir joué à Dieu en altérant à ce point la nature, en épuisant les ressources, en modifiant le climat ?).

Et si ce n'était que ça, mais quid des conflits géopolitiques ? L'occident peut-il raisonnablement laisser la Chine développer ces technologies, augmenter le QI de sa population, pendant que nous, nous ne faisons rien, par déontologisme ?

Quelle morale peut justifier de laisser à la nature le contrôle de notre génétique ? La connivence avec les communistes qui vouent un culte aux forces productives et à la planification rationnelle n'est-elle d'ailleurs pas évidente ? Le néo-eugénisme n'est jamais que la continuité de la domination de l'homme sur les forces aveugles de la nature. C'est aussi une résultante naturelle du pragmatisme kantien : la science n'est plus une méthode pour dévoiler la nature dans son être, mais pour la contrôler.

Franciste
2024-06-21 06:19:21

Ton avis sur les 65 millions de morts, chiffre minimum pas celui du Livre Noir, et ton argument sur le fait que toutes les applications concrètes du communisme ont été catastrophiques?

Franciste
2024-06-21 06:20:15

Si tu me sors que le capitalisme fait au final plus de morts t'es un relativiste, et si tu me sors que le vrai communisme n'a jamais été appliqué parce que dévoyé à chaque fois t'es de mauvaise foi

EcceCorvus
2024-06-21 06:27:17

Le 21 juin 2024 à 06:20:15 :
Si tu me sors que le capitalisme fait au final plus de morts t'es un relativiste, et si tu me sors que le vrai communisme n'a jamais été appliqué parce que dévoyé à chaque fois t'es de mauvaise foi

Il te diras que ces chiffres sont issus de manipulations historiques, que Staline - le petit père des peuples - a fait ce qu'il a pu pour aider l'Ukraine à l'époque de la famine (provoquée par des causes naturelles) et te citeras des pseudo-historiens comme Grover Furr (curieux d'ailleurs que la CIA ne l'ai pas neutralisé). :)

EcceCorvus
2024-06-21 06:34:14

Pour revenir rapidement sur l'éthique, sur le rapport étroit que Kant aurait pu entretenir avec l'utilitarisme (du développeur de l'utilitarisme à deux niveaux) : https://ir101.co.uk/wp-content/uploads/2018/05/hare-1993-could-kant-have-been-a-utilitarian.pdf

Sur le rapport entre l'éthique kantienne, l'éthique animale et la sentience : https://www.goodreads.com/book/show/38254607-fellow-creatures

Voir aussi : https://twitter.com/kantbulldog

Et sur l'aristocratie, pour préciser ma position : je ne nie pas la pertinence de l'analyse matérialiste, y compris la tienne, et c'est justement une des raisons pour lesquelles je ne suis pas fasciste ni partisan de l'aristocratisme ancien appliqué de nos jours (ce que peuvent défendre des gens comme Costin Alamariu). Certains éléments idéologiques étaient effectivement construits artificiellement pour justifier leur domination, par exemple la théorie de l'esclavage d'Aristote ou la supériorité prétendument ontologique d'une race sur une autre (alors que la science montre qu'elle n'est, au mieux, que tendancielle). Cependant, ce n'est pas parce qu'il existe une connivence entre une science et une domination politique que celle-ci doit être à rejeter complètement. Il s'agissait à bien des égards d'un raisonnement proto-scientifique qui a par la suite été confirmé par le darwinisme, la génétique, etc. qui se sont développés bien plus tard, d'autant que la défaite de certains peuples par d'autres ne s'explique pas toujours seulement par le hasard ou des spécificités géographiques ou climatiques (qui ont cela dit pu expliquer, par pression sélective, l'acquisition de certains traits avantageux par une ethnie par rapport à une autre).

Enfin, je ne reviens pas sur la difficulté épistémologique de déterminer ce qui fut le plus prépondérant entre le monde des idées et les rapports matériels d'existence, d'autant que dans certains cas, l'influence des idées a semblée particulièrement majeure : sur le développement des grandes idéologies du 20e siècle (les marxistes sont souvent obligés d'user de contorsions et d'acrobaties historiques pour essayer de créer un lien entre le fascisme, les américains et le néolibéralisme bourgeois), la révolution française et la pensée des Lumières qui a précédée, le rapport entre le rationalisme cartésien et le pragmatisme kantien et la domination technique de la science sur la nature qui s'est généralisé plus tard, etc.

Sur les origines et les différentes interprétations du fascisme, d'un des fascistes les plus rigoureux à ma connaissance :

https://fascio.substack.com/p/on-the-different-interpretations

https://fascio.substack.com/p/the-best-book-recommendations-on

EcceCorvus
2024-06-21 06:39:36

Une partie de ma réponse étant constamment supprimée, je renvoies ici :

https://jv archive.com/forums/message/1259863697

GaryValentine
2024-06-21 14:28:41

Je te répondrai demain parce que je ne suis pas là ce soir. Ou au plus tard dimanche. Y a toujours d’énormes problèmes qui rendent ta position intenable et tu ne peux pas (parce qu’en fait, tu n’es pourras jamais) les résoudre.

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