Le 13 avril 2022 à 13:19:19 :
En même temps, vous surestimez assez largement la capacité d'une certaine partie de l'électorat mélenchonniste (que vous placez sous l'égide du Front de Gauche) à "virer à droite" ou à se désolisariser complètement de l'autre gauche (wokiste) quitte à laisser passer l'extrême-droite devant.
Pour avoir énormément parlé à cet électorat que la gauche wokiste qualifie parfois de rouges-bruns (à tort, il y a en, mais ce n'est pas que ça), ils ont une aversion plus grande envers toute velléité identitaire qu'au wokisme qu'ils voient comme une sortie de route sentimentale dangereuse pour leur combat fondamental : la solidarité de classe et la lutte contre la bourgeoisie.
Dès lors qu'ils se pensent en classe, et non en peuple, il n'y a aucune alliance possible avec la droite. Ils accepteraient volontiers les anciens droitards convertis à cette lutte, mais n'abandonneront pas leur lutte.
S'ils consentent à légiférer sur l'immigration, ça ne sera jamais qu'avec des arguments classiques de la (vraie) gauche (outil du capital, pression à la baisse sur les salaires), mais il ne sera jamais question de peuple, de français "de souche", ou quoi que ce soit du genre.
Et encore une fois, la jeunesse se précipitera plus volontiers à gauche et qu'elle choisisse de favoriser des luttes sociétales ou sociales, dans les faits, et aux urnes, il n'aura selon moi qu'un seul mouvement (pro-social, progressiste, et anti-identitaire).
Il faut bien voir ce qu'est la gauche fondamentalement (remise en cause des structures, croyance en un eschaton heureux) et non de façon contingente. Quelqu'un de gauche ne peut pas avoir une lecture identitaire, et peut difficilement considérer une telle lecture comme autre chose que tout ce qu'il doit combattre.