Pp2027
2024-10-11 10:56:05
La paléo pill c'est ce concept provocateur qui, sous couvert de nostalgie anthropologique, te hurle que la modernité t’a arraché à ta condition naturelle de chasseur-cueilleur insouciant, pour te plonger dans une dystopie de bureau climatisé et d’abonnements Netflix. Spoiler alert : tu es aussi déprimé qu’un tigre en cage, mais tu n’oses pas l’admettre. Alors prends cette pilule, elle promet de t’ouvrir les yeux sur ce que tu as perdu - ou plutôt, sur ce que tu n'as jamais connu, parce qu'à ce stade, ton instinct de survie est aussi affûté que celui d’un hamster en captivité.
Commençons par les stats qui frappent : chez les chasseurs-cueilleurs, les troubles anxieux et dépressifs sont quasi inexistants, à hauteur d’un 1 sur 2000. Chez nous, champions de la modernité ? 1 sur 4. Oui, tu as bien lu, 1 sur 4. Ça veut dire qu'en gros, dans ton open-space, un quart des gens est prêt à sombrer dans le gouffre de la dépression, et ce, malgré la machine à café et les pauses clopes. Et encore, chez nos amis primitifs, ce maigre taux est presque exclusivement dû à des dépressions post-partum. Alors qu’ici, dans notre belle société, c'est dépression à la chaîne, avec une diversité de causes aussi foisonnante qu’une carte de menu chez McDonald's.
Imagine un peu : tu vois ces lions, ces gorilles en cage, qui tournent en rond, se mutilent, et semblent perdre le goût de vivre ? On est ces animaux. Mais avec des smartphones, des montres connectées, et des hashtags. La grande différence ? Eux, on peut encore les relâcher dans la nature. Toi, la nature, c’est un souvenir flou d’une promenade dominicale dans un parc mal entretenu.
Le mythe de l'espérance de vie et la dentition parfaite
Ah, l'espérance de vie des chasseurs-cueilleurs. 60, voire 70 ans. Et attention, pas comme nos retraités sous Xanax qui se baladent en déambulateur, mais avec une vitalité impressionnante. Pas de maison de retraite, pas de couches pour adultes, juste des vieux toujours en pleine forme qui pourraient te mettre une raclée dans une course en forêt.
Et ne me lance même pas sur la dentition. Parfaite. Pas une seule carie, des mâchoires développées, tout ça sans dentiste, sans appareil dentaire ni bains de bouche. Toi, tu te nourris de farine ultra transformée et de sucre raffiné, et tu as la chance d’avoir une mutuelle pour payer ce qui te reste de molaires.
L'alimentation ? Pas de super aliments, juste des besoins comblés
Si tu penses que ton régime paléo vegan sans gluten avec supplément spiruline te sauve, détrompe-toi. Eux, ils avaient une alimentation diversifiée, équilibrée, couvrant tous leurs besoins nutritionnels sans jamais consulter Instagram ou TikTok pour trouver le dernier ingrédient à la mode. Nous, on est là, skinnyfat, obèses et carencés, oscillant entre régimes yo-yo et crises de malbouffe.
Vie sociale vs solitude moderne
Dans ces communautés primitives, tout le monde se connaît. Pas besoin d’application de rencontre ni de réseaux sociaux pour échanger des moments humains. C’est du face-à-face, du soutien, de l’entraide. Ils sont ensemble, et toi ? Tu es seul, coincé dans ton appart surchargé de gadgets inutiles, payé à un propriétaire qui pourrait tout aussi bien être un tyran néolithique.
L’amour à vie ? Une réalité, pas un algorithme
Pour eux, l'amour, c'est du naturel, pas un parcours du combattant digital où tu te ruines en abonnements Tinder, en vêtements hors de prix et en abonnements à la salle de sport. Pas besoin de ghosting, pas de « vu » sur Instagram. Juste des relations fidèles et durables, sans effort. Et toi, tu raques pour chaque rencontre manquée, chaque swipe tinder qui te laisse encore plus désabusé.
Pour info le sédentaire bouffeur de graine voilà à quoi ressemble l'amour humain à l'état NATUREL :
https://streamable.com/c1zhvu
La modernité, une cage dorée
En échange de cette vie d’abondance, tu as gagné la possibilité de bouffer de la nourriture industrielle bourrée de toxines, de boire de l'eau polluée par des perturbateurs endocriniens, et de regarder un ciel noirci par la pollution lumineuse où tu ne peux plus voir les étoiles. Mais t’inquiète, tu as ton abonnement Netflix. Le repos ? Oublie. Même les lions, ces rois de la jungle, se reposent 18 heures par jour. Toi, c’est plutôt 18 heures de productivité, et encore, si tu ne comptes pas tes insomnies à ressasser des to-do lists.
La paléo pill, c'est le rappel que notre course effrénée vers la "civilisation" t’a volé l’essentiel. On te vend l'idée que tout ça, c'est le sommet de la condition humaine, alors que tout ce que tu fais, c'est produire et consommer jusqu'à l'épuisement. L'explosion des maladies mentales, des infarctus et des cancers ne te paraît pas suspecte ? Spoiler : c'est pas parce que tu n'as pas encore mangé assez de graines de chia.
Et la guerre dans tout ça ?
Le mythe du sauvage violent, qui vivrait en état de guerre permanent, est tout aussi faux que tes influenceurs préférés. Les preuves archéologiques ? Inexistantes. Pas de fosses communes, pas de massacres systématiques avant la révolution néolithique. Et quand la guerre commence vraiment ? Juste après l'invention de l’agriculture. Parce que la guerre, c’est une affaire de sédentaires, pas de nomades pacifiques qui vivaient en harmonie avec leur environnement.
Conclusion : on est les vrais dégénérés
On se moque souvent des chasseurs-cueilleurs, qualifiés de « sauvages ». Mais franchement, en regardant notre quotidien surréaliste fait de gadgets inutiles, d’aliénation numérique et de pathologies modernes, qui est vraiment le sauvage ici ? Nous, qui avons échangé notre humanité contre un mirage de confort technologique, ou eux, derniers représentants d’une vie vraiment humaine ?
Alors voilà, la paléo pill te rappelle brutalement une vérité amère : tu as perdu ta nature, ton équilibre et même ton bonheur, pour devenir une machine à produire, à consommer et à survivre dans une cage dorée.
Game Over.
Pp2027
2024-10-11 11:52:38
Le 11 octobre 2024 à 11:48:26 :
C'est vrai que passer quinze heures par jour à chasser te donnait pas le temps d'être dépressif. Et tout ça juste pour un steak, rien d'autre. Une vie passionnante.
Les chasseurs cueilleurs ne passent pas quinze heures par jour à chasser. Ils branlent rien et sont plus heureux et en meilleure santé que toi. L'essentiel de leur temps est consacré aux loisirs et activités sociales.
Les données ethnographiques de diverses régions du monde (Brésil, Ghana, Laos ou Zimbabwe), ont permis l'élaboration du modèle économique des sociétés primitives.
Même dans des milieux naturels apparemment peu accueillants à l'installation humaine, les sociétés des chasseurs-cueilleurs ne sont pas des sociétés de pénurie, mais d'abondance, dans lesquelles il n'est pas nécessaire de travailler beaucoup pour subvenir aux besoins essentiels. Le « sauvage » ne lutte pas sans cesse pour sa subsistance. Mais l'abondance consiste à ne produire et consommer que ce dont on a besoin. Et la détermination des besoins est déterminée par la culture.
"L'homme n'a pas de besoins ? Il faut lui en créer.”
Jacques Ellul en parlant de la société technique.
Les chasseurs cueilleurs trouvent aisément leur subsistance, utilisent des outils et des matières premières facilement mobilisables (bois, peau, os, etc.), consacrent à cette activité un temps limité, ce qui leur permet de se livrer à d'autres occupations plus culturelles. Nomades, ils ne transportent presque rien et ne stockent pas la nourriture, ce qui favorise le partage des biens. Il s'agit donc d'une première société d'abondance
Au demeurant, plus une société est marquée par des progrès techniques, moins ses membres disposent de temps à accorder aux loisirs ou à la culture.
Le sauvage ne survit pas. Il vit tout court.
L'homme civilisé lui ne vit même plus.