Les chroniques de tonton sanctus :ok:

sancturisitum10
2023-01-25 15:53:02

Je me lance dans les chroniques de livres, de disques, et de films :oui:

Maxime Descondans De la mitretière, Paraboles, auto-édition, 2022, 48 pages, 14 €

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674658348-livre1.png

Notre Maxime national nous revient avec son troisième ouvrage, au sein duquel il décrit laborieusement les murs de sa chambre 48 pages durant.
Auteur majeur du descriptivisme, ce dernier s’est enfermé avec un dictionnaire des synonymes, pour le meilleur, et pour le pire. Rien de bien transcendant pour cet essai transformé, qui ne fera pas date, comme son premier ouvrage, mais qui enfonce toutefois le clou. J’ai toutefois réussi à relever plus de 53 synonymes et autres nuances du mot ‘’ blanc ‘’, ce qui relève, en lui-même, d’une certaine forme de performance artistique. L’auteur n’est donc pas dénué de talent, excelle dans son domaine, et reste le maître incontesté du descriptivisme lequel n’a pas fait, je le crains, d’émules. Un petit trois étoiles pour cette performance dont on ne se lasse qu’une fois le livre clos.

Note : 3 / 5

Slurpdemiam2
2023-01-25 15:54:05

48 pages pour décrire 4 murs ? Mais personne achète ça :rire:

sancturisitum10
2023-01-25 15:54:51

Philomène, le caveau des inconnus, éditions Poésie sociale, 2022, 82 pages, 24 €

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674658454-livre2.png

De la poésie locale en prose. Des mots qui s’effeuillent. Un grand moment de poésie, avec un grand P. Les éditions de la poésie sociale ont frappé un grand coup. J’en perds mes mots. Récit d’un dialogue à bâtons rompus entre trois sourds-muets dans une pièce vide. Haïkus en pagaille. Je ne mets que quatre étoiles et non cinq, car, entre nous, dix minutes de lecture pour 24 euros, c’est
un peu léger.

Note : 4 / 5

sancturisitum10
2023-01-25 15:57:29

Un peu de musique, avec de nouveaux cd chroniqués par mes soins :oui:

The stylo tapes 388, Untitled, éditions Musique concrète, 27 minutes, 18 euros, digipack cartonné

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674658595-disque1.png

Déjà 8 ans que the stylo tapes 388 encombre les bacs des disquaires indépendants avec ses expérimentations sonores. C’est quand même le 27ème album où l’on n’entend que du stylo gratter du papier !… Autant j’ai adoré le premier album, autant, là, au bout d’un moment, va falloir apprendre à se renouveler, parce que c’en devient lassant !… Je me souviens encore de la polémique qui avait opposé John Fruttuci d’avec le critique de l’époque Mick Owells quant à savoir s’il allait, ou non, nous ressortir éternellement la même sauce ad vitam aeternam. La réponse était donc oui, sans surprise. Je mets quand même deux étoiles pour la beauté du conditionnement de l’objet-disque, ainsi que pour l’acharnement dont semble faire preuve l’auteur de ce méfait musical pour être capable, sans sourciller et sans discontinuer, de nous fournir tous les trois mois le même album. Une performance artistique je suppose ?…

note : 2 / 5

sancturisitum10
2023-01-25 15:57:53

Le 25 janvier 2023 à 15:54:05 :
48 pages pour décrire 4 murs ? Mais personne achète ça :rire:

Bah moi :(

sancturisitum10
2023-01-25 15:59:38

Modernity en avant ! Fuck the ancient world, cd-r, 2022, 47 minutes, 15 euros chez l’auteur

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674658730-disque2.png

Pape du futurisme avant-gardiste musical, Modernity en avant ! Tape encore une fois un grand coup dans la fourmilière. Point de nostalgie chez lui. Il nous revient avec ses bruits futuristes venus de l’espace. Pots d’échappements trafiqués pour ressembler à des bruits étranges tout droit sortis d’une soucoupe vraiment volante, rugissements d’horlogerie, bref, un cd-r gravé avec soin vraiment imaginatif. Quatre étoiles donc. J’en ai enlevé une parce que la pochette est vraiment laide bien que provocatrice, et parce que le disque est bien trop court. J’aurais aimé qu’il dure plus longtemps, preuve, s’il en est, que son travail est qualitatif.

Note : 4 / 5

Aristocrin
2023-01-25 15:59:54

AYAAAAAAAAAAAA

novaKZ
2023-01-25 16:01:07

encore

sancturisitum10
2023-01-25 16:02:28

Anonyme, Empty Tape number 47, 90 minutes, 10 euros, microcassette

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674658906-disque4.png

Bon, et une 47ème microcassette vide, sans son, sans rien, pas même du bruit blanc. Sans commentaires. S’il l’avait fait qu’une fois, pourquoi pas, mais là, non, trop c’est trop. Je connais quelqu’un qui les collectionne. Il lui manque la 28ème et la 3ème. A ce qui paraît, certaines se vendent très cher sur Ebay. Pourquoi pas. J’ai envie de mettre une seule étoile, mais comme je trouve ça marrant comme concept, j’en mets deux. Pour le principe.

Note : 2 / 5

sancturisitum10
2023-01-25 16:04:17

Un peu de cinéma maintenant :oui:

Pierre Crostounstz, lumières… et ceatera… , 2022, 3 h 28 ( uncut edition ), tarif de la projection privée sur pellicule 8 mm : 8 euros

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674659016-film1.png

Le porteur de lumière Pierre Crostounstz nous revient de loin. Après 15 années d’interruption forcée liées à une longue maladie, ce dernier nous sort en toute tranquilité un long-métrage narrant sans le narrer sa dernière expérience de mort imminente. Inutile de préciser que les thuriféraires de la pensée rationnelle occidentale et matérialiste en prendront un sacré coup. Quatre étoiles, donc, pour moi qui ai eu la chance d’assister en avant-
première à la projection privée de ce très long métrage. Je ne mettrais pas cinq étoiles non plus parce que j’ai trouvé ça un peu long.

Note : 4 / 5

sancturisitum10
2023-01-25 16:06:12

Collectif A bas la marchandise ! CON sommation ? 2022, entrée libre au chapeau, 1 heure 20 environ

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674659119-film2.png

Un carton. Seul. Sur un fond blanc. Filmé pendant 1 heure et 20 minutes. Sans son. Sans rien. Dire que j’ai payé pour ça. Traitez-moi de réac, j’ai vraiment trouvé ça naze. Je sais que je ne serais plus invité aux projections de ce collectif, mais je m’en fiche. Ils savent qui je suis, ils savent ce que j’en pense, je préfère vous prévenir, c’est tout. Film de merde sans intérêt.

Note : 0 / 5

sancturisitum10
2023-01-25 16:09:16

Et je bide.

sancturisitum10
2023-01-25 16:09:37

bref

HiroRetour
2023-01-25 16:11:19

C'est excellent, encore :bave:

HiroRetour
2023-01-25 16:11:52

Le 25 janvier 2023 à 16:06:12 :
Collectif A bas la marchandise ! CON sommation ? 2022, entrée libre au chapeau, 1 heure 20 environ

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674659119-film2.png

Un carton. Seul. Sur un fond blanc. Filmé pendant 1 heure et 20 minutes. Sans son. Sans rien. Dire que j’ai payé pour ça. Traitez-moi de réac, j’ai vraiment trouvé ça naze. Je sais que je ne serais plus invité aux projections de ce collectif, mais je m’en fiche. Ils savent qui je suis, ils savent ce que j’en pense, je préfère vous prévenir, c’est tout. Film de merde sans intérêt.

Note : 0 / 5

Ça ne t'a pas emballé, visiblement :(

C'est dommage, ça a tout pour faire un carton.

sancturisitum10
2023-01-25 16:25:18

J'ai aussi interviewé une metteuse en scène :oui:

Voici le verbatim de cette interview :

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674660064-mld.png

Mireille Lafourcade-Desblés, metteuse en scène, interviewée par sancturisitum, chroniqueur et journaliste local de la culture underground à Besançon :ok:

Le mythique The box, LE lieu IN des soirées bisontines undergound, qui accueillera la nouvelle performance théâtrale de Mireille Lafourcade-Desblés tous les soirs jusqu’au 8 avril…

S : Ma chère Mireille, on ne vous présente plus.
MLD : En effet. Je m’en vais donc de ce pas ne pas me présenter.
S : Votre nouvelle performance théâtrale est, pour ainsi dire, une véritable révolution dans le monde des arts et des lettres…
MLD : En effet, mon brave Sanctus, je pense qu’il s’agit là, de l’une des pièces les plus osées de notre génération…
S : Dites-m ’en plus.
MLD : Au risque de divulgâcher la fin, je dois dire qu’il s’agira enfin d’une pièce, pour ne pas dire, la première pièce, sans acteurs, sans dialogue, sans décors, sans rien.
S : Et sans metteur en scène ?...
MLD : Mon nom n’est pas sur l’affiche, mais c’est moi qui suis derrière ce projet. Ah, et, petite précision, cette pièce n’a pas de titre.
S : Elle dure combien de temps, cette fameuse pièce ?...
MLD : 1 heure 30.
S : Pourquoi 1 heure 30 et pas 1 heure ou 2 ?...
MLD : Je sais pas, j’ai mis la durée au pif, et après la première répétition, j’ai trouvé que c’était assez une durée convenable afin de ne pas émousser l’attention du spectateur lambda. Il faut dire qu’en ces temps où les
gens veulent tout tout de suite, où les gus veulent être divertis en permanence, eh bien, j’ai décidé de prendre le contre-pied absolu de ce que VEULENT les gens.
S : Eh bien, ça a l’air réussi !...
MLD : Je l’avoue, et j’en suis plutôt fière. C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pour l’histoire du théâtre contemporain.
S : La prestation sera filmée ?
MLD : Oui. Y aura même une version longue, mais faudra payer pour avoir les bonus.
S : Un making-of en quelques sorte ?...
MLD : Même pas. La même pièce, mais en deux fois plus longue. Les gens doivent se réapproprier leur temps de cerveau disponible, leur corps, etc etc… C’est aussi pour cela que j’ai décidé de laisser les spectateurs debout.
S : Excellente idée !
MLD : Effectivement. Les gens passent leurs journées assis, par conséquent, je pense faire une bonne action en leur proposant de redécouvrir leur corps en leur faisant découvrir la position prolongée debout.
S : Pourront-ils sortir s’ils le souhaitent ?
MLD : Non. A l’heure du tout-zapping, j’ai décidé d’empêcher les gens de sortir. C’est une convention tacite. Interdiction de parler, de bâiller, téléphones éteints, enfin bref, la totale, quoi.
S : Trois représentations ont déjà eu lieu. Pour l’instant, personne n’est encore venu. Pourquoi ?
MLD : Parce que je fais tout pour que personne ne vienne. D’ailleurs, si personne ne vient, ça sera une victoire pour moi. Un spectacle sans public, ça c’est révolutionnaire !... Bref. J’ai créé un spectacle sans nom, sans acteurs, sans décor, sans dialogue, et je l’espère, sans public, mais pas sans intérêt.
S : C’est le cas de le dire. On se retrouve en avril dans cette même revue afin d’en reparler ?
MLD : Volontiers !
S : Une dernière précision, afin de satisfaire nos éventuels lecteurs… Le tarif ?

MLD : J’aurais aimé le faire sans argent, mais comme il faut bien gagner sa croûte, c’est 20 euros l’entrée. Quand les gens vont au cinéma, ils paient et ne se plaignent pas. En espérant que mon dvd ne sera pas piraté d’ailleurs…
S : Les pirates, ces fléaux !... Allez, à plus Mimi !...

sancturisitum10
2023-01-25 16:26:39

bref

sancturisitum10
2023-01-25 16:30:23

Jean-Lou Crostoux, cinéaste, interviewé par sancturisitum, dans le cadre de son nouveau long-métrage, fragments... :ok:

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674660456-frag.png

Fragments , le nouveau long-métrage de Jean-Lou Crostoux.

S : Tour à tour poète de la fange, cinéaste des ordures, vous avez longtemps passé votre carrière à l’ombre des déchetteries et autres poubelles du quotidien. La critique ne vous a jamais épargné, vous qualifiant, je cite, de
‘’ vulgaire anthropophage des pulsions éthérées ‘’. Mais qui êtes-vous vraiment, Jean-Lou Crostoux ?...

JLC : Moi ?... Je ne suis rien. J’ai conscience de ne rien être, de ne rien valoir, et de me complaire dans ma passion morbide, celle qui consiste à filmer l’indicible.

S : Pourquoi ?...

JLC : Parce que je ne savais rien faire d’autre, je présume. Pourtant, ces tas d’ordures, je les exècre, mais ça, je l’ai déjà raconté dans mon autobiographie.

S : ça fait combien d’années que vous filmez les poubelles ?...

JLC : ça va faire trente ans.

S : Je vous ai connu plus bavard…

JLC : Oui, mais aujourd’hui, je suis un peu tristounet.

S : Pourquoi ?...

JLC : Mon chat est mort ce week-end. Et en plus j’ai la grippe. Ça pourrait être pire.

S : Il s’appelait comment, votre chat ?...

JLC : Félix. Rien de bien original. Bref, je suis un homme tout à fait normal.

S : Pourquoi persistez-vous à vous entêter dans le cinéma d’auteur ?

JLC : Pas d’auteur. D’odeur.

S : J’en ai faites combien des interviews avec vous, dix, onze ?... Pourquoi vous ressortez toujours la même vanne ?... Même votre auto-bio parue chez Vanden plastz a pour nom : film d’odeur. Vous ne craignez pas de lasser votre public ?...

JLC : Quel public ?...

S : Vous avez bien quelques fans, hein, faites pas le mec modeste…

JLC : Oui, mais ce sont des détraqués. Et des idiots. Souvent les deux à la fois, d’ailleurs.

S : Donc je suis un idiot doublé d’un détraqué ?...

JLC : Vous, c’est pas pareil. Vous, en plus d’être bête et dégénéré, vous êtes fou.

S : Merci.

JLC : De rien.

S : Connard.

JLC : Enchanté, moi, c’est Jean-Lou Crostoux.

( l’interview a du s’interrompre à cet instant très précis, puisque notre intervieweur, un peu susceptible, a quitté la pièce, fou de rage. )

sancturisitum10
2023-01-25 16:34:37

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674660687-glucksmiche.png

Interview de Glucksmiche, compositeur de musique concrète.

S : Enchanté Glucksmiche.

G : Enchanté camarade !...

S : Présentez-nous un peu votre projet…

G : Alors voilà, mon nom de compositeur, c’est Glucksmiche, et je produis de la musique concrète.

S : Concrètement, si j’ose dire ?...

G : C’est très simple. J’enregistre le bruit de la rue pendant 1 heure, ou le bruit de moi en train de prendre un bain pendant une heure, etc etc, enfin bref, tous les bruits de la vie quotidienne faisant partie de la vie de l’homme moyen du XXIème siècle, et je les grave sur cd. J’écris Glucksmiche dessus au feutre noir, je mets même pas de pochette, rien, et je pose les disques par terre dans la rue. Si les gens les trouvent, tant mieux, sinon, tant pis. Si c’est rayé, tant pis aussi. Je suis le premier artiste de rue au monde qui s’exprime juste par cd en
fait . J’espère que les gens qui tomberont dessus se poseront des questions quant à la musique concrète. Ça les rendra moins cons.

S : Vous avez déjà eu des retours ?...

G : Hélas, non. J’espère qu’un jour j’entendrais des gens dans la rue dire qu’ils ont trouvé mon cd, l’ont écouté, et se sont documentés sur la musique concrète à la médiathèque ou sur internet. Le jour où ça arrivera, j’arrêterais de faire de la musique.

S : Vos parents, vos amis sont au courant ?...

G : Non, et je ne préfère pas qu’ils le soient. Je préfère rester dans l’ombre. Je suis underground, moi. D’ailleurs, si j’ai accepté cette interview, c’est pour que les gens comprennent ce qu’était ce disque en mode cd r s’ils l’ont trouvé par terre. Mais je doute que le commun des mortels ne lise votre revue…

S : Tu tires quand même à 10 exemplaires, et y a jamais d’invendus, même si ça se vend pas, hein !...

G : Même… Moi, je veux toucher le public moyen, pas le bobo de province.

S : Bon, ben on vous souhaite bonne chance, et à bientôt, j’ai bientôt plus de crédit là…

sancturisitum10
2023-01-25 16:39:37

Patrick Deschamps, artiste-peintre

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/04/3/1674661167-monochrome.jpeg

S : Patrick Deschamps, vous êtes désormais un peintre monochromiste talentueux et reconnu par vos pairs, une seule question me vient à l’esprit : pourquoi cette obsession du noir ?

PD : Noir, couleur du vide, du néant, du désespoir, mais également absence totale de couleur, de vie. Retour à l’état originel, au fœtus, à ce mot si usurpé qu’est le rien, le rien du tout. Offrande morbide, divinité exacerbée, chantage au musc et à l’encens, sépulture des vivants, damné soit je.

S : Cela fait désormais quarante ans que vous exposez en dehors de votre véritable métier, qui est, pour un artiste, relativement original.

PD : Oui, je suis représentant en sanitaires. Je considère, sans vouloir faire preuve de cynisme aucun, qu’il peut exister un lien certain entre ces deux métiers. Voyez-vous, il faut bien que je cotise pour ma retraite. Ce n’est
pas en vendant mes œuvres au black, sans mauvais jeu de mots, que je parviendrais à me constituer une épargne solide en prévision de mes vieux jours. Comme tous les artistes présents, il me semble, au sein de ce journal, je
ne vis que pour l’art et par l’art. Par conséquent, point de subventions douteuses et la réglementation, paf dans le cul la balayette comme disent les gueux. Car oui, je suis un homme très élitiste, pour ne pas dire un peu snob,
mais c’est un secret de polichinelle, n’est-ce pas.

S : Je me souviens des réactions enflammées au sein de la presse underground de l’époque. Certains vous traitaient d’escroc, de vendu, de mec insensible, enfin, on connaît la rengaine. Aujourd’hui, votre art semble davantage apprécié par vos contemporains.

PD : En effet, je me rappelle très bien des réactions outrées émanant de la part des prétendus tolérants et autres amis de l’art. Toutefois, je ne m’en formalise pas. J’estime que mon art ne sera reconnu à sa juste valeur qu’une fois mon moment venu, c’est-à-dire post-mortem. C’est la marque de grands, qu’on le veuille ou non, et ce, quoiqu’on en pense. J’aurais sûrement, un jour ou l’autre, ma place au Louvre, mais bon, patience, patience…

S : Et votre femme, qu’en pense-t-elle de tout ça ?...

PD : Quelle femme ?...

S : Ah oui, c’est vrai, j’oubliais…

PD : Pas grave, ce n’est rien… Mon chat, lui, en revanche, est toujours de très bon conseil, et a, pour un chat, de très bon goûts. Il a tout de suite su reconnaître la valeur de mon génie.

S : N’avez-vous pas peur de passer pour un cuistre imbu de lui-même à force de crier à votre propre génie ?

PD : A VOTRE PROPRE GENIE !

S : Non mais, sérieusement ?...

PD : Comme vous pouvez le constater, j’ai horreur de l’esprit de sérieux. Ce que les gens pensent de moi, je m’en tamponne le coquillard.

S : Du coup, votre prochaine expo ?...

PD : Le plus tard possible. Vous savez, on me surnomme, dans le milieu, le maître du noir. Il faut donc que je continue à travailler mon noir. Sans relâche. Quitte à le blesser. L’enchaîner, non merci. Mon noir est libre.

S : Vous n’avez jamais pensé à passer à la couleur ?...

PD : Mais le noir est une couleur, mon brave !... C’est même LA couleur, la seule couleur, dirais-je même, ma seule raison de vivre, bref. Le noir doit vivre, sinon, il n’est pas. Seuls les gens sinistres, disait Hémophrystène D’acquilon, n’aiment pas la couleur noire, car ils ont peur de s’y perdre, et d’y retrouver les
tumultes malicieux de leur existence pré-fœtale… Vous, par exemple, je sens que vous n’aimez pas le noir…

S : Bof bof…

PD : Je le savais… Bref, je tenais à signaler à mes nombreux admirateurs que j’expose, surtout le dimanche après-midi, qu’ils sauront où me trouver, voilà voilà, à plus maintenant, j’ai du pain sur la planche…

Infos
Gestion du forum

contact@geevey.com

API disponible. Utilisez le paramètre "api" en GET, peu importe le contenu, sur une page du site.

Notes

    ⚠️ Les archives de novembre sont désormais disponibles.
Non-assumage
    Personne n'a pas assumé de topic pour le moment.