ActionJV2
2021-09-16 11:46:52
C’est un fait désormais connu, les métiers du monde médical sont plus à risque de suicide que l’ensemble des professions. Les médecins, les infirmiers, les internes, même les étudiants en médecine sont touchés. Moins connu, le suicide des dentistes, un phénomène dont on parle peu, mais surreprésenté dans la population des soignants. Ces témoignages d’étudiants pour Remede.org doivent alerter nos confrères.
Un métier qui a changé
Les statistiques sont rares, mais les faits sont là. Le métier de dentiste a beaucoup changé ces 20 dernières années, tout comme le métier de médecin ou de pharmacien. Les pharmaciens mettent de plus en plus la clé sous la porte, les médecins voient leur image de notable s’effriter, et les dentistes sont aujourd’hui vus comme les garagistes de la médecine, des escrocs, malgré des frais de fonctionnement toujours plus grands et un niveau de vie toujours plus bas comparativement à leurs aînés retraités.
Les étudiants endettés
Cette évolution du métier n’est pas toujours connue des jeunes étudiants qui réussissent le concours de PACES. Maria, étudiante en 5e année à la faculté dentaire de Lyon, explique « que beaucoup s’imaginent riches, et s’endettent dès la fac pour une belle voiture ou une soirée arrosée », mais beaucoup se retrouvent surpris par la somme de travail une fois en cabinet. Benoit, installé depuis un an en région parisienne, nous explique, « des étudiants commencent à s’endetter dès la 2e année, sûrs de gagner beaucoup d’argent facilement, mais c’est un mirage ». Peu connu du grand public, le prix pour s’équiper est de 200 000 € en moyenne, fauteuil, chaîne de stérilisation, radio panoramique, etc. « Les patients, et les futurs dentistes eux-mêmes n’imaginent pas le coût de l’installation » précise Benoit, dentiste depuis 4 ans. « Le dentiste ne prend que 35 % sur sa facturation » ajoute t’ il, le reste va dans le fonctionnement du cabinet et dans les charges, « cela pousse donc les plus jeunes à un rythme de travail effréné pour obtenir le rythme de vie et le pouvoir d’achat qu’ils imaginaient ».
Un métier source d’isolement
L’argent et l’endettement des dentistes ne sont pas la seule source de stress, l’isolement est aussi en cause, car une grande partie des dentistes pratiquent seuls. Contrairement aux médecins, dont beaucoup pratiquent à l’hôpital, les dentistes se retrouvent en face à leur patient, sans confrère à proximité en cas de problème. En outre, un cabinet exigu, peu de lumière naturelle, des gestes répétitifs, une profession méprisée par les patients augmentent le stress généré par l’intensité d’une journée de travail.
Une formation insuffisante
La durée de formation d’un dentiste n’est que de 5 années après la PACES, pour la grande majorité qui choisit de ne pas passer l’internat, « les médecins nous dénigrent » et les « patients ne nous font plus confiance » explique Julien. L’image du dentiste semble pâtir encore plus de la détérioration de l’image des autres professionnels en blouse blanche. La formation des dentistes en France est souvent remise en cause, et beaucoup se retrouvent face à leur premier patient avec des formations insuffisantes pour certains gestes. Le stress est d’autant plus grand lorsque l’on se retrouve face à des patients avec la nécessité de prodiguer des soins que l’on ne se sent pas capable de faire.
Les plus exposés au burn-out après les policiers
On identifie communément la profession de chirurgien-dentiste comme étant la plus exposée aux symptômes du burn-out, le Bureau International du Travail la place juste après celle des policiers. Or, la profession de chirurgien-dentiste, toutes professions libérales confondues, est sans aucun doute celle qui pâtit des contraintes administratives, fiscales, sociales, matérielles et humaines les plus lourdes.
Les dentistes français ne sont pas les seuls, c’est un problème qui dépasse nos frontières. Aux États-Unis, la Société américaine de Dentisterie rappelle dans un rapport que les dentistes sont beaucoup plus touchés par les maladies cardiovasculaires liées au stress, les troubles neuropsychiatriques et un taux de suicide deux fois plus élevé que celui des autres professionnels de santé.
Au-delà de la nécessité de dénoncer ce fléau qui touche la profession, il devient nécessaire de donner les clés aux plus jeunes pour réussir leurs vies professionnelles. De meilleures compétences techniques, mais aussi des compétences managériales, de comptabilité et de fiscalité sont plus que nécessaires. Redonner le sourire aux dentistes devient un véritable enjeu de santé publique pour le bien de la profession et celui des patients.
http://www.remede.org/documents/dentiste-profession-a-risque.html
El famoso dentiste dream
Elasmosaurus
2021-09-16 11:56:18
La odonto-pill est réelle, mais très rarement dispensée avec lucidité. Parce que ce qui est génial avec dentaire, c'est moins le salaire... que la flexibilité et la diversité que ça t'offre.
Bien sûr, tu sauves rarement des vies, tu peux pas te draper du même prestige que les jean-médecine. Mais c'est un taf avec une vraie polyvalence, où tu joues tantôt les chirurgiens, tantôt les pédiatres, tantôt les manips radios ou les radiologues... à ton petit niveau, certes, mais avec une autonomie rare dans les milieux de la santé.
Ce qui est dangereux avec ce taf, c'est d'y aller en partant du principe que tes patients sont des vaches à traire. Parce que là, ton travail devient aliénant. Clairement. Et j'y reviendrai plus tard.
Mais si tu sais sentir ce qu'y a de précieux dans le sourire d'un papy à qui t'as redonné des dents, dans celui d'un gamin dont l'incisive à sauté suite à un trauma, d'une jeune femme avec une paro agressive qui menaçait de lui faire tomber toutes ses dents... alors tu seras heureux dans ton exercice.
Parce que ton travail sert, parce que ton boulot te rend libre. Tu es suffisamment nécessaire pour ne jamais tomber à court de travail, qu'on t'offre des chocolats, qu'on te fasse te sentir utile. Mais tu ne joues pas avec des composantes vitales, d'aucuns diront que ça entache le prestige, mais je dirais que ça rend les responsabilités un brin moins écrasantes et que ça tient la mort à distance.
Ce qui a de génial avec odonto, c'est que tu peux faire CE QUE TU VEUX de ta vie une fois le diplôme en poche. Tu peux t'occuper exclusivement d'enfants, de patients handicapés, de chirurgie ou de greffes de gencives, tu peux te spécialiser en ortho, ou faire de la médecine légale, c'est toi qui décides.
Ton rêve c'est de faire de la musique ? De composer ? Fonce, tu peux ne bosser qu'un jour par semaine en tant que dentiste et vivre de ta passion à côté tout en vivant décemment.
Ton ambition c'est d'avoir une famille nombreuse et une grande maison ? Tu peux faire ça sans te mettre en danger.
Ton but ultime, c'est de voyager ? Tu peux bosser six mois de l'année et découvrir le monde les six mois qui restent, si tu t'arranges bien.
Je connais très, très peu de métiers qui autorisent cette liberté. Dentiste, c'est un métier intéressant en soi. Mais c'est surtout un métier qui laisse ta vie intacte, et te laisse la liberté de trouver l'équilibre entre ta vie professionnelle et ta vie personnelle
Quant à ce que ça demande comme qualité : je dirais que tout le monde peut apprendre à devenir dentiste. Par contre, je dirais aussi que ça exige de savoir mettre sa cupidité de côté pour voir ce travail comme ce qu'il est, un métier du soin. Rémunérateur, certes, mais avant tout un métier de soignant. Oublier ça, c'est foncer dans le mur.
Dès lors que tu deviens un technicien plutôt qu'un soignant, tu commences à subir ton travail. Parce que ton boulot pourra alors s'apparenter à du travail à la chaîne, et avec les actes les plus rémunérateurs (implants, prothèses de haut vol, greffes...) vont les risques, les responsabilités engagés et les contentieux de patients mécontents ou véreux.
C'est essentiel d'aller en odonto pour des raisons qui tiennent la route. Et pas juste dans l'oeil naïf d'un étudiant qui veut se faire du blé, il faut y aller avec la pleine lucidité concernant ce que représente le métier et son rythme de travail.
Les dentistes qui ne tiennent pas le rythme sont ceux qui se sont laissés bouffer par leur travail et/ou qui n'ont pas su le rendre cohérent avec leur vie personnelle. Et ils sont nombreux, car c'est un métier qui est très souvent considéré par le prisme de l'argent, au détriment de tout le reste.
ActionJV2
2021-09-16 12:01:10
Le 16 septembre 2021 à 11:56:18 :
La odonto-pill est réelle, mais très rarement dispensée avec lucidité. Parce que ce qui est génial avec dentaire, c'est moins le salaire... que la flexibilité et la diversité que ça t'offre.
Bien sûr, tu sauves rarement des vies, tu peux pas te draper du même prestige que les jean-médecine. Mais c'est un taf avec une vraie polyvalence, où tu joues tantôt les chirurgiens, tantôt les pédiatres, tantôt les manips radios ou les radiologues... à ton petit niveau, certes, mais avec une autonomie rare dans les milieux de la santé.
Ce qui est dangereux avec ce taf, c'est d'y aller en partant du principe que tes patients sont des vaches à traire. Parce que là, ton travail devient aliénant. Clairement. Et j'y reviendrai plus tard.
Mais si tu sais sentir ce qu'y a de précieux dans le sourire d'un papy à qui t'as redonné des dents, dans celui d'un gamin dont l'incisive à sauté suite à un trauma, d'une jeune femme avec une paro agressive qui menaçait de lui faire tomber toutes ses dents... alors tu seras heureux dans ton exercice.
Parce que ton travail sert, parce que ton boulot te rend libre. Tu es suffisamment nécessaire pour ne jamais tomber à court de travail, qu'on t'offre des chocolats, qu'on te fasse te sentir utile. Mais tu ne joues pas avec des composantes vitales, d'aucuns diront que ça entache le prestige, mais je dirais que ça rend les responsabilités un brin moins écrasantes et que ça tient la mort à distance.
Ce qui a de génial avec odonto, c'est que tu peux faire CE QUE TU VEUX de ta vie une fois le diplôme en poche. Tu peux t'occuper exclusivement d'enfants, de patients handicapés, de chirurgie ou de greffes de gencives, tu peux te spécialiser en ortho, ou faire de la médecine légale, c'est toi qui décides.
Ton rêve c'est de faire de la musique ? De composer ? Fonce, tu peux ne bosser qu'un jour par semaine en tant que dentiste et vivre de ta passion à côté tout en vivant décemment.
Ton ambition c'est d'avoir une famille nombreuse et une grande maison ? Tu peux faire ça sans te mettre en danger.
Ton but ultime, c'est de voyager ? Tu peux bosser six mois de l'année et découvrir le monde les six mois qui restent, si tu t'arranges bien.
Je connais très, très peu de métiers qui autorisent cette liberté. Dentiste, c'est un métier intéressant en soi. Mais c'est surtout un métier qui laisse ta vie intacte, et te laisse la liberté de trouver l'équilibre entre ta vie professionnelle et ta vie personnelle
Quant à ce que ça demande comme qualité : je dirais que tout le monde peut apprendre à devenir dentiste. Par contre, je dirais aussi que ça exige de savoir mettre sa cupidité de côté pour voir ce travail comme ce qu'il est, un métier du soin. Rémunérateur, certes, mais avant tout un métier de soignant. Oublier ça, c'est foncer dans le mur.
Dès lors que tu deviens un technicien plutôt qu'un soignant, tu commences à subir ton travail. Parce que ton boulot pourra alors s'apparenter à du travail à la chaîne, et avec les actes les plus rémunérateurs (implants, prothèses de haut vol, greffes...) vont les risques, les responsabilités engagés et les contentieux de patients mécontents ou véreux.
C'est essentiel d'aller en odonto pour des raisons qui tiennent la route. Et pas juste dans l'oeil naïf d'un étudiant qui veut se faire du blé, il faut y aller avec la pleine lucidité concernant ce que représente le métier et son rythme de travail.
Les dentistes qui ne tiennent pas le rythme sont ceux qui se sont laissés bouffer par leur travail et/ou qui n'ont pas su le rendre cohérent avec leur vie personnelle. Et ils sont nombreux, car c'est un métier qui est très souvent considéré par le prisme de l'argent, au détriment de tout le reste.
Intéressant ton pavé khey
Elasmosaurus
2021-09-16 12:04:03
Le 16 septembre 2021 à 12:00:12 :
Le 16 septembre 2021 à 11:57:25 sacmajestueux a écrit :
Le 16 septembre 2021 à 11:52:34 :
Le 16 septembre 2021 à 11:51:51 sacmajestueux a écrit :
oui oui payé 12 000 balles par mois à rien foutre, les pauvres
Preuve ?
Pourquoi n'être pas devenu dentiste ?
J'ai jamais eu le niveau scolaire pour faire médecine, tu veux quelle autre raison ? Si j'avais pu j'aurais fait, c'est la planque du siècle
Par contre, j'ai des sources directes et ils ont des vies de pacha.
Ah très bien
Mais comme toute libéralité il faut avoir son cabinet, acheter son matériel qui n'est pas donné, payer des taxes, etc...
Un dentiste libéral a environ 70% à 80% de charges, oui.
Mais un boulanger, un artisan, ou énormément d'autres métiers s'approchent plus du 95%. En termes de proportions, on est clairement pas à plaindre. C'est juste qu'en effet, on joue avec des sommes, en substance, plus importantes.