Appoigny, village situé près d'Auxerre, le 22 janvier 1984
Des policiers débarquent allée des Violettes, au domicile de Claude et Monique Dunand. Ils découvrent, dans la cave du pavillon, une jeune femme amaigrie entravée sur une croix, manifestement torturée et en état de choc.
C'est une autre jeune fille, séquestrée au même endroit pendant plusieurs mois, qui a donné l'alerte après avoir réussi à s'enfuir.
A l'intérieur du pavillon, les policiers saisissent deux carnets, qui contiennent la liste de ces mystérieux adeptes prêts à dépenser des fortunes pour infliger des sévices atroces à des jeunes femmes sans défense.
Hormis pour un ou deux d'entre eux, on ne remontera jamais les pistes. Et pour cause : les carnets ont disparu du palais de justice d'Auxerre.
Un magistrat de l'époque l'affirme, un avocat confirme: «Ils ont été retirés de l'instruction, jamais exploités ».
Mikaela et Huguette, ne seront pas interrogées sur ces fameux clients.
Etonnement, autour de cette affaire on dénombre plusieurs morts subites non expliquées, et cela concerne en particulier les personnes qui auraient pu fournir des témoignages importants dans l'identification des clients.«Les deux jeunes filles d'Appoigny furent sauvées in extremis. D'autres, auparavant, ont dû mourir.»
Tout comme Emile Louis, Claude Dunand choisit des proies faciles, isolées, sans famille : des jeunes filles sortant de la DDASS.
Le 1er novembre 1991, Claude Dunand était condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par les assises de l'Yonne... sans peine de sûreté.
Aujourd'hui il est libre, après moins de 15 années passées en prison.
https://www.liberation.fr/evenement/2001/02/10/un-sinistre-pavillon-a-appoigny_354184
Claude Dunand. L'Yonne. Les années 80. Des filles de la DDASS torturées et violées
Oui oui comme un certain Émile Louis
Évidemment le carnet contenant la liste de ses clients a disparu au Palais de justice d'Auxerre. Vous savez l'endroit même où ont disparu les éléments concernant le fameux "suicide" du gendarme Jambert qui enquêtait lui sur le réseau d'Émile Louis
Le tortionnaire d’Appoigny se présente comme un monsieur « tout le monde » , VRP pour une société de produits surgelés, entraîné par son épouse dans l’échange puis les clubs sado-masochistes.
Il prétendra ensuite ne pas comprendre l’enchaînement qui le fera devenir un tortionnaire, on le plaindrait presque …
Les faits parlent d’eux-mêmes, le couple monstrueux Claude et Monique Dunand va prendre l’habitude pendant toutes les années 70 de commettre les pires saloperies pour le compte de leurs bien particulières relations. À partir de 1981 les exactions s’organisent sur le mode d’une routine. Les Dunand recrutent par annonce une « jeune fille pour s’occuper d’une personne âgée » dans leur pavillon, allée des Violettes à Appoigny, près d’Auxerre. Une des victimes est ferrée en octobre 1983, il s’agit d’Huguette, handicapée mentale légère sous la tutelle de la DDASS.
Les Dunand et leurs amis vont lui réserver un comité d’accueil à leur façon, pieds et mains enchaînés, fixée à un tuyau elle sera fouettée par ces malades. Le lendemain Claude Dunand va la violer. Puis, ils l’attacheront nue sur une des madriers croisés dans la cave aménagée en salle de torture,afin de la livrer à une bonne centaine de clients répertoriés dans la région, mais aussi ailleurs en France et également en Suisse et en Allemagne.
Ce qui attend les jeunes filles ainsi enfermées fait l’objet d’un abject menu tarifé de 200 francs les coups de cravache à 800 francs pour des brûlures à la cigarette sur le clitoris en passant par le perçage par aiguilles à 300 francs ou encore les décharges électriques. Pour le reste elles sont régulièrement violées et nourries à la pâté pour chiens, certaines comme Huguette sont forcées à boire leur urine !
Le calvaire durera jusqu’au 20 janvier 1984, date à laquelle une des torturées réussit à prendre la fuite. Elle se réfugie à l’hôpital d’Auxerre et signale la présence sur place d’une autre jeune fille. Pourtant il faudra attendre le 23, un lundi pour que la police soit envoyée afin d’arrêter le couple Dunand. Dans le pavillon se trouve bien cette autre victime qui les subissait dans la cave depuis une semaine.
Beaucoup de matériel sado-maso est retrouvé, mais aussi des carnets d’adresses de relations dont le plus important dit « le carnet noir » va très opportunément disparaître lors de l’instruction. D’autres répertoires sont trouvés dans le pavillon mais « n’auraient pas été exploitables ».
Les deux « clients » poursuivis seront arrêtés, pincés sur place, pensant se rendre à une des séances particulières des Dunant, ils débarqueront en pleine perquisition. Ces deux là d’ailleurs décèderont avant de comparaître en cours d’assises et n’auront que le temps de mentionner l’existence d’une des torturées dont Dunand avait dit « s’être débarrassé ». Quant à Monique Dunand elle cirait tellement bien ses escaliers qu’elle s’y tuera aussi d’un vol plané avant audience.
Une organisation de pédocriminels protégés est évoquée un moment par Dunand, qui explique que des jeunes filles étaient enlevées et vendues aux enchères, que certaines étaient tuées rapidement. Mais il se rétracte et ne lâchera plus rien. Une de ses victimes dira que Dunand parlait souvent de « l’organisation » qui lui donnait ses ordres.
En novembre 1991, la cour d’Assises de l’Yonne le condamne à la réclusion à perpétuité pour séquestrations et viols accompagnés d’actes de torture et de barbarie.
Mais qui était les victimes, pourquoi leur disparition n’inquiétait-elle pas ?
Les torturées d’Appoigny identifiées sont au nombre de trois seulement. Ce sont des victimes à peine majeure comme Huguette M et Mickaëlla G.
Des cibles faciles comme le sont les jeunes placés auprès de la protection de l’enfance.
D’ailleurs, le monde est petit, Huguette M était justement placée à Montmercy puis au foyer d’Auxerre, Mickaëlla a fait un passage dans un foyer de l’APAJH. Ce même foyer qui servait de terrain de chasse à Émile Louis. En creusant un peu plus on trouve le vivier des Dunand et il vient bien de la DDASS. Pour Claude Dunand ce sont des victimes faciles, comme il s’en explique, elles n’ont pas de famille et la DDASS a trop à faire, pour les rechercher.
Christian Jambert, le suicidé opportunément, avait aussi établi que le monde n’est pas si petit et que la coïncidence n’en était pas une. Il prouve qu’Émile Louis et Claude Dunand ont des amis communs, qu’ils ont travaillé l’un et l’autre à la gare routière d’Auxerre et habité dans un même village : Migennes. Il a prétendu qu’Émile Louis aurait amené des jeunes filles au couple Dunand puis en aurait enterré.
Maître Didier Seban, avocat des familles victimes a fait le compte des jeunes filles mortes ou disparues dans la région d’Auxerre, elles se chiffrent à une trentaine entre 1965 et 1990, toutes n’ont pas été retrouvées et il pourrait y en avoir encore d’autres !
Citons Lucette Evain, dont le cadavre est retrouvé sur un terrain vague en 1970, enfant de la DDASS, le rapport d’autopsie a disparu mais l’enquête est vite bouclée : suicide.
Marie-Angèle Domece, encore une enfant de la DDASS, disparue en juillet 1988, classée.
Elisabeth Fontaine, disparue au bord de l’Yonne, les parents écrivent sans succès au procureur à deux reprises, pas de réponse, dossier clos.
Nous ne savons rien de plus sur les victimes et les clients de Claude Dunand.
Quant à Dunant, il sera incarcéré à la prison d’Enzisheim, proche de Mulhouse, où il semblera bénéficier d’un régime de faveur.
Il est remis en semi-liberté au 1er juin 2001 pour bonne conduite, puis bénéficie d’une libération conditionnelle le 1er janvier 2002. Certains pensent qu’il aurait été récompensé de son silence, mauvaises langues va !
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/qui-protege-emile-louis_490219.amp.html
Il faudra vingt ans et la ténacité exceptionnelle d'un homme pour exhumer ce scandale que les pouvoirs publics et la «nomenklatura» auxerroise voulaient ignorer. Il se nomme Christian Jambert. C'est un gendarme. Du genre obstiné. En 1981, il est chargé de l'enquête sur le meurtre de Sylviane Lesage, 23 ans, dont le corps a été découvert dans un abri à bestiaux de Rouvray, près d'Auxerre. La victime est la maîtresse d'Emile Louis, un quinquagénaire fruste et jovial, chauffeur de car à l'Association pour l'aide aux adultes et jeunes handicapés (Apajh), qui gère huit centres d'accueil dans le département. Très vite, les soupçons de Jambert se portent sur cet homme. Sa compagne de l'époque héberge trois fillettes de la Ddass, qui se plaignent régulièrement: monsieur Emile leur fait faire «de drôles de choses». Inculpé, puis écroué, monsieur Emile admet les attouchements sur les gamines mais nie le meurtre de Sylviane Lesage. Condamné en janvier 1983 à cinq ans de prison, il voit sa peine ramenée, en appel, à quatre ans. Mais Jambert, lui, ne revoit pas ses tarifs à la baisse. Persuadé de la culpabilité d'Emile Louis, il continue son enquête. Fouille les archives de l'Apajh. Et découvre, au hasard de ses investigations, l'existence des sept «fugueuses» tombées dans l'oubli. Toutes fréquentaient Emile Louis et lui vouaient une confiance sans bornes. Toutes ont été aperçues près de lui quelques heures avant leur disparition. En 1984, le gendarme adresse son rapport au parquet d'Auxerre. Tout y est. Tout sauf les aveux d'Emile Louis. Jambert réclame un complément d'enquête. La demande reviendra barrée d'un «non» définitif dont tous les magistrats de l'époque se rejettent aujourd'hui mutuellement la responsabilité. Durant plusieurs années le gendarme Jambert, meurtri, brisé, tentera d'établir de façon formelle la culpabilité d'Emile Louis. En août 1997, en pleine dépression, il se suicide d'une balle dans la tête. Peu de temps avant sa mort, il confiera à propos de l'unique objet de ses tourments: «Il était démoniaque, ce bonhomme. Pendant les interrogatoires, il avait une manière de répondre... Il était sûr de lui. Tout ça le faisait rire et il clamait haut et fort qu'il avait des relations.»
Des relations. Le mot qui fait peur. Le venin qui continue d'empoisonner toute cette affaire, trois mois après les aveux bien tardifs d'un grand-père aux humeurs imprévisibles. Des relations. Le soupçon mine chaque ligne du rapport accablant de l'Inspection des services judiciaires (ISJ) commandé par la garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, au lendemain de cet embarrassant coup de théâtre. En 24 pages, les enquêteurs pointent la «succession de négligences», le «manque de rigueur» et la «passivité surprenante du parquet d'Auxerre» qui ont émaillé ce feuilleton judiciaire. Deux procureurs de la République sont directement incriminés. Le premier, René Meyer, en poste de 1979 à 1986, est désigné comme le magistrat qui a relégué aux oubliettes le travail d'orfèvre du gendarme Jambert. Au second, Jacques Cazals, en poste de 1992 à 1999, l'ISJ reproche d'avoir mis beaucoup de mauvaise volonté à ouvrir une information judiciaire lors du dépôt de plainte avec constitution de partie civile de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne (Adhy), en 1996. Une question reste sans réponse: pourquoi, le 14 décembre 2000, après avoir tenu pendant vingt ans, Emile Louis a-t-il craqué, contre toute attente? «On l'entend une dernière fois et on arrête cette comédie», avait même ordonné un magistrat peu enthousiaste - encore un - au juge Lewandowski à la veille de cette ultime garde à vue.
Certes, depuis la réouverture du dossier, sur décision de la cour d'appel de Paris, en 1997, les gendarmes n'ont pas chômé. Près de 1 300 procès-verbaux ont été rédigés, plusieurs dizaines de témoins retrouvés: un travail de titan, comme un hommage posthume à leur collègue désavoué. Mais pas de quoi déstabiliser ce grognard de 67 ans vers qui tous les soupçons convergeaient mais qui, deux jours avant son interpellation, fanfaronnait encore dans Le Parisien: «Ils n'ont aucune preuve contre moi. Pas de cadavre: pas de coupable!» Pourquoi cette étrange confession - «J'étais possédé par le démon, la pleine lune, la bestiole qui était en moi» - un torrent d'incantations mystiques dépourvu du moindre détail sur le mode opératoire des sept meurtres? Et pourquoi, le mois dernier, alors que deux cadavres en voie d'identification avaient été retrouvés, sur ses indications, dans la campagne auxerroise, Emile Louis est-il partiellement revenu sur ses aveux? Il a multiplié les sous-entendus, pour le moins encombrants dans une région qu'une vieille rumeur veut friande en «ballets bleus», sur de mystérieux réseaux de prostitution et argué d'une chaîne de complicités qui impliquerait «beaucoup de monde». Croyait-il, comme beaucoup, que les assassinats des sept jeunes filles étaient couverts par la prescription (la question reste toujours en suspens)? Est-il un pervers solitaire, un serial killer à la française, ou son premier métier de fossoyeur en avait-il fait l'exécuteur des basses ?uvres au sein d'un monde d'ombre, de sexe et de sang? En 1996, alors que l'Adhy tentait, dans l'émission Perdu de vue, sur TF 1, de redonner un nom et une histoire aux disparues de la Ddass, le frère de l'une d'elles, Jean-Pierre Weiss, reçoit un coup de fil de l'ex-épouse d'Emile Louis. «Vous savez, lui dit-elle, Emile est venu me voir récemment. Il connaissait bien votre s?ur. On a parlé de toute cette histoire. Quand je lui ai demandé s'il y était pour quelque chose, il a fondu en larmes et m'a répondu qu'il ne pouvait rien dire. Parce qu'on le menaçait...»
A la fin des années 70, en guise de «relations», Emile Louis ne compte guère d'amis parmi le gratin auxerrois. Mais ceux-là sont fidèles. Et influents. Pierre et Nicole Charrier dirigent d'une main de fer l'Apajh. Ce n'est pas n'importe quoi, l'Apajh, à Auxerre. «C'est même un lobby très puissant», admet Jean-Pierre Soisson. Avec 80 millions de francs de budget et 350 employés, l'association est le deuxième employeur de la ville. Le genre d'argument qui ne donne pas aux autorités concernées l'envie d'aller y regarder de plus près. Dommage, car il s'en est passé de belles, ces trente dernières années. Quand Pierre Charrier scelle le sort de ses sept pensionnaires assassinées de la mention «en fugue», son épouse, elle, expérimente des méthodes révolutionnaires auprès des jeunes handicapés. «Un jour, je l'ai vue montrer ses seins à une jeune trisomique qui n'avait même pas la parole, se souvient Bernadette Petitcollot, une ancienne éducatrice du foyer Guette-Soleil. La petite s'est mise à hurler. Alors Nicole Charrier a baissé son pantalon pour lui montrer ses fesses.» Tout est prétexte aux plaisanteries salaces et aux propos scabreux. A table, Nicole Charrier fait raconter aux gamines handicapées leurs expériences intimes et livre, à la cantonade, ses petits soucis gynécologiques ou la robustesse de son appétit sexuel. «A plusieurs reprises, je l'ai entendue claironner devant tout le monde, y compris Pierre Charrier, qu'elle avait dû prendre un amant parce son mari ne bandait plus», raconte Serge Lange. Cet ancien administrateur de l'Apajh a fait des démarches auprès du préfet de l'Yonne. Elles sont restées vaines. Tout comme le courrier de dénonciation adressé par Bernadette Petitcollot aux autorités judiciaires pour signaler une fellation dont avait été victime un déficient mental au foyer Guette-Soleil est resté lettre morte. La seule chose avec laquelle on ne plaisante pas, finalement, chez les Charrier, c'est l'honneur d'Emile Louis.
Le 12 février 1982, alors que le chauffeur de car de l'Apajh est mis en examen pour «attentat à la pudeur» sur les trois fillettes placées chez sa compagne, Nicole Charrier se porte témoin de moralité. «M. Louis se montre très près, compréhensif, voire même éducatif et éducateur dans ses contacts avec nos adolescents, écrit-elle au juge d'instruction. Vécu comme un père, parfois un grand frère à qui l'on peut tout dire, il permettait les cigarettes à 14, 15 ans ou les flirts. (...)» Bizarrement, le cas d'Emile Louis semble susciter beaucoup de sollicitude autour de lui. Pour le défendre, on réquisitionne un ténor du barreau parisien, Me Thierry Lévy. Interrogé pour savoir comment l'un des meilleurs avocats français avait atterri à Auxerre, dans ce dossier somme toute mineur, Me Thierry Lévy n'a pas souhaité nous répondre.
Et la drôle de vie continue dans les foyers d'accueil de l'Apajh. En octobre 1989, la pétulante Nicole est devenue conseillère municipale d'Auxerre, élue sur les listes de Jean-Pierre Soisson, quand son époux est surpris par une patrouille de police municipale en train de violer une handicapée mentale à l'arrière de sa voiture, tandis qu'un jeune garçon était assis à l'avant. La même séance se répétait depuis près d'un an. Le soir, le gamin essayait de consoler Nathalie «qui pleurait, pleurait...». Pierre Charrier risquait les assises: il sera condamné en correctionnelle à six ans de prison. «Et alors, quel rapport avec Emile Louis?» s'indignait, juste après l'arrestation de ce dernier, Georges Decuyper, 71 ans, qui, durant les années 90, a fini par prendre la place de Pierre Charrier dans le c?ur de Nicole et à la tête de l'Apajh. Le même qui, un an plus tôt, trouvait qu'on lui chauffait un peu trop les oreilles avec cette histoire de disparues: «Je crois savoir que la justice à Auxerre ne voit pas d'un très bon ?il le remue-ménage provoqué par l'Adhy, déclarait-il aux journalistes. Tout ça, c'est du cirque. On sait que ces jeunes filles ont quitté la région dans des conditions normales.»
Durant près de dix ans, avec le soutien tacite et réitéré des autorités, Georges Decuyper a combattu farouchement la poignée de parents de jeunes handicapés qui s'obstinaient à faire jaillir la vérité. Le 23 février dernier, sur la base d'un prérapport de l'Igas diligenté par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, à la suite des aveux d'Emile Louis, le préfet de l'Yonne ordonnait la fermeture administrative des huit établissements gérés par l'Apajh pour «des faits et des comportements d'une particulière gravité risquant de compromettre la santé et le bien-être physique des personnes qui y sont accueillies».
Il était temps, mais, à Auxerre, la chape de plomb se fendille à peine. Car une autre affaire laissant croire qu'une grande partie de la vérité a échappé à la justice - et définitivement, cette fois - resurgit à la lumière des multiples «dysfonctionnements» des pouvoirs publics qui ont émaillé le dossier Emile Louis et dont on peut se demander s'ils ne cachent pas de sombres manipulations. Le 20 janvier 1984, Huguette, 19 ans, arrive à l'hôpital d'Auxerre et explique qu'elle s'est échappée du sous-sol d'un pavillon d'Appoigny, un village des environs, où elle était séquestrée depuis trois mois. Une autre fille, Michaëla, y est encore enfermée. Huguette explique qu'elles ont été enchaînées nues sur des croix, battues, brûlées, violées et qu'on les nourrissait de pâtée pour chiens. Sur une ardoise accrochée à la porte de la salle des tortures, les tarifs étaient détaillés: 600 francs la brûlure sur les seins, 800 sur le clitoris. Le point commun avec l'affaire des disparues? Huguette et Michaëla étaient toutes deux pupilles de la Ddass, sorties des centres de l'Apajh. Mais ce n'est pas tout. Dans le pavillon, les policiers saisissent deux carnets d'adresses contenant la liste des adeptes, qui portaient une cagoule: une cinquantaine de fidèles, notables, fortunés, venus de toute la région, de Paris, de Lyon et même de Suisse. Ces carnets ne seront jamais exploités. Ils ont disparu lors de l'instruction. Seuls deux clients seront finalement mis en examen. Par hasard. Ils avaient eu le malheur d'arriver pour une séance alors que les policiers étaient en train de perquisitionner le pavillon. Ces deux PDG à la retraite n'assisteront jamais à leur procès. Tous les deux sont morts d'un infarctus au bout de dix-huit mois de détention préventive. Claude Dunand, le propriétaire du pavillon, lui, ne lâchera rien. Pas une piste. Pas un nom. Il admettra seulement avoir exercé son petit commerce depuis quinze ans.
Personne ne saura rien de l'identité ni du sort des jeunes filles qui avaient précédé Huguette et Michaëla. «Mais vu l'état, proche de la mort, de ces deux-là, il n'est pas difficile d'envisager le pire», souligne Me Jean-Yves Liénard, l'avocat de Dunand. Aux policiers Huguette expliquera que celui-ci les terrorisait en leur parlant de «l'organisation»: «Ce n'est pas moi qui donne les ordres, répétait-il. C'est l'organisation.» En 1991, Claude Dunand est condamné à la prison à perpétuité. Il est enfermé avec tous ses secrets à la centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin). «Ce dossier reste un mystère absolu, précise Me Liénard. L'enquête était truffée de zones d'ombre. L'instruction, bâclée. Aujourd'hui, vous donnez la même affaire au juge Eva Joly: dans quinze jours, il y a déjà 30 personnes en prison.»
Emile Louis, comme d'autres donc, a-t-il bénéficié de multiples concours de circonstances ou d'occultes protections? «Dans l'affaire des disparues de l'Yonne, l'Etat est responsable», a déclaré Marylise Lebranchu au cours d'un spectaculaire acte de repentance, le 1er mars dernier. La ministre de la Justice a notamment saisi le Conseil supérieur de la magistrature pour «manquement à l'honneur» à l'encontre des magistrats défaillants du parquet d'Auxerre. C'est courageux. Mais pendant le grand ménage les affaires continuent.
Celle-ci n'est pas criminelle. C'est juste de la tambouille judiciaire. Mais, dans le climat actuel, tout le monde aurait pu s'en passer. Depuis un an, le nouveau procureur de la République d'Auxerre est une ancienne collaboratrice d'Henri Nallet au ministère de la Justice, Suzanne Le Quéau. Depuis quelques mois, ses relations exécrables avec le juge Lewandowski, chargé de l'instruction du dossier Emile Louis, sont un secret de polichinelle. Or c'est ce même juge qui, en juin 1999, avait mis en examen Henri Nallet pour «abus de biens sociaux» dans l'affaire du Crédit agricole de l'Yonne. Début février, la nouvelle est tombée: au printemps, le juge Lewandowski sera muté à Paris. Une semaine plus tard, on apprenait que la mise en examen d'Henri Nallet était annulée par la cour d'appel de Paris. Une coïncidence, bien sûr. En attendant, les membres de l'Adhy sont effondrés. «Le dossier judiciaire d'Emile Louis remplit une armoire entière, explique son président, Pierre Monnoir. Le départ du juge Lewandowski, qui connaît l'affaire depuis son commencement, est une calamité supplémentaire pour la suite de l'enquête...» Tout cela fait désordre, en effet. Mais tout cela, à Auxerre, fait tellement partie du paysage.
Mystérieuse disparition du crâne du gendarme Jambert
Par
Le 22 octobre 2008 à 07h00
L'ENQUETE sur la mort suspecte en août 1997 de l'adjudant de gendarmerie Christian Jambert, le témoin clé de l'affaire des « disparues de l'Yonne » et le premier enquêteur à avoir débusqué le tueur en série Emile Louis, tourne au mauvais scénario. Plusieurs os du crâne du sous-officier retrouvé mort à son domicile d'Auxerre avec deux balles dans la tête, tirées sous des angles differents, ont disparu.
Ces pertes compromettent ainsi définitivement les expertises successives menées pour tenter d'expliquer cette mort étrange, d'abord considérée comme un suicide. Puis, en avril 2004, une information judiciaire a été ouverte pour « assassinat » après l'exhumation du corps du militaire. « Ce sont des pièces à conviction qui ont disparu, rendant ainsi impossible l'enquête sur la mort de mon père. Comment ces expertises peuvent-elles être crédibles désormais ? Il existe bien trop de dysfonctionnements dans cette enquête », constate amèrement Isabelle Jambert, la fille de l'adjudant, qui se rendra jeudi matin au ministère de la Justice pour dire sa « colère » et son « étonnement ».
C'est lors d'une exhumation effectuée en décembre 2007 que l'un des experts, la professeur Dominique Lecomte, directrice de l'Institut médico-légal de Paris, a constaté la disparition de plusieurs éléments du crâne, ce qui n'était pas le cas lors de la première exhumation en mars 2004. Des constatations confirmées aussi par l'expert balisticien : « Alors que le crâne était complet lors de l'autopsie du 31 mars 2004, nous avons constaté l'absence de mâchoire inférieureâ?¦ » Il manque en effet la mâchoire inférieure, une partie de l'os orbital gauche transpercé par les balles et la selle turcique, un os de la boîte crânienne sur lequel les projectiles ont ricoché ainsi que les dents de la partie supérieure. La fille de la victime « s'étonne de ces disparitions » alors que le corps de son père avait été escorté par des gendarmes lors de cette seconde exhumation.
Un dossier émaillé de plusieurs incidents stupéfiants
Mais ce qui ulcère encore la famille Jambert, c'est la réponse du juge d'instruction du tribunal d'Auxerre, Frédéric Ebel, qui estime dans une ordonnance de refus d'enquêter sur ces disparitions de scellés, que « l'institution judiciaire ne saurait être rendue coupable de l'état du corps (â?¦) eu égard aux nombreuses manipulations que ce corps a subies et qu'il en résulte des altérations ». L'avocat de la famille, M e Didier Seban, a décidé de faire appel de cette ordonnance. « Ce sont des pièces nécessaires à l'enquête et la justice se doit de garantir la bonne conservation des scellés et leur traçabilité en toutes circonstances », s'indigne Didier Seban. Le dossier Jambert a été émaillé de plusieurs incidents stupéfiants. Notamment la mort du gendarme a d'abord été classée en suicide par le procureur Cazals, muté depuis comme avocat général à la cour d'appel de Paris, qui aura à statuer sur le refus d'enquête du juge d'instruction.
Le 14 mai 2021 à 03:32:36 :
les torturés de la boucle
cette boucle est utile car il y a de sacré renard a déterrer
Pierre Charrier, directeur de l'institut fréquenté par quatre des disparues, donnait des consignes de discrétion face à la «contagion» de «fugues».
par Brigitte VITAL-DURAND
publié le 6 novembre 2004 à 2h54
Auxerre envoyée spéciale
Aujourd'hui, c'est un petit homme ventru aux cheveux très blancs, les yeux noyés derrière d'épaisses lunettes, les joues mangées de couperose. Pierre Charrier, 76 ans, était instituteur, puis directeur d'école. Il en a gardé les accents, l'air d'autorité, les certitudes. C'était un enseignant particulier. Dans les années 60, il avait en charge la première «classe de perfectionnement» d'Auxerre. «Quand mes collègues me raillaient, sourit-il, ils disaient que j'étais l'instituteur des fous.»
En 1963, Pierre Charrier fonde l'Apajh (Association pour l'aide aux jeunes handicapés). Il s'agissait de fournir des structures éducatives, instituts médico-éducatifs (IME) ou centres d'aide par le travail (CAT), aux plus de 14 ans. Quand l'école n'était plus obligatoire pour ceux qu'on appelait alors les «débiles», classés en trois catégories : «légers, moyens et profonds».
«Faire le singe». Dans l'Yonne, leur accueil était autant une tradition qu'une occupation lucrative. Des mères de famille envoyaient des lettres de protestation aux services sociaux qui confiaient des enfants à leur voisine et pas à elles. Dans certaines familles, il y en avait parfois en «surnombre». Comme chez Mme Simone Delagneau, première épouse d'Emile Louis, chauffeur aux Rapides de Bourgogne, jugé depuis lundi pour les assassinats de sept jeunes «handicapées mentales», comme on s'est mis à les appeler à la fin des années 80. Chez Mme Gilberte Leménorel, deuxième épouse du chauffeur, il y en avait cinq en plus de ses propres enfants, au nombre de cinq aussi.
Pierre Charrier avait son mot à dire sur ces placements. A ce titre, il était entendu vendredi comme témoin. En 1974, ce petit homme était devenu directeur de l'IME de Grattery, patron de 128 jeunes de 12 à 20 ans. «Directeur pédagogique et responsable total sur tous les plans», claironne-t-il à la barre de la cour d'assises de l'Yonne. Nicole Charrier, épouse de Pierre, avait été bombardée «éducatrice en chef». Elle n'en avait pas la qualification, elle disait qu'elle en avait les compétences. Les époux Charrier utilisaient les services du chauffeur des Rapides pour le transport de leurs jeunes élèves entre l'institut et leur domicile dans les familles d'accueil.
Quatre des sept «disparues» toutes dans la seule année 1977 fréquentaient ou avaient fréquenté l'établissement des époux. Bernadette Lemoine, Christine Marlot, Chantal Gras et Madeleine Dejust apprenaient la confection, le repassage et le conditionnement. Une «contagion», disait le directeur dans ses consignes de discrétion pour que l'épidémie de «fugues» ne se propage pas.
Jocelyne Jussot, 50 ans, était secrétaire de l'institut. Elle veillait aux entrées et aux sorties. Le président de la cour d'assises, Jean-Pierre Getti, lui demande à partir de quel moment on commençait à s'inquiéter de l'absence d'une jeune fille. «Au bout de quelques jours. Mais on nous disait : les gendarmes sont prévenus, il y a des affiches dans toute la France. Il ne fallait pas qu'on s'inquiète. Qui vous disait cela ? M. Charrier et Mme Charrier. Comment venaient les enfants ? En bus. Qui conduisait le bus ? Emile Louis.»
Emile Louis n'était pas le copain du directeur. Ce dernier lui avait fait des remontrances parce que le chauffeur attendait les filles dans le couloir de l'établissement, se mettait à «faire le singe» derrière les vitres des ateliers, et les jeunes filles se dissipaient. Dans le car, il leur donnait des cigarettes, leur racontait des blagues et les filles faisaient les fofolles. De son box, où la cour l'oublie un peu, Emile se lève. «C'est vrai que vous aviez du dégoût pour M. Charrier ?» lui demande Didier Seban, avocat des parties civiles. Emile, la main sur le coeur : «Y a des filles qui me disaient dans le car : y vient nous voir sous la douche, ce vieux dégueulasse, et en plus, y nous pelote, c'est ce que les filles m'ont dit !»
«Dérapé». Les protestations outrées de Pierre Charrier à la barre n'y font rien. Le président l'interrompt : «Et ces faits, en 1989 ?» L'ancien instituteur baisse d'un ton : «Oui, hélas.» «C'était une jeune femme de 23 ans ?» Un souffle dans le micro : «Oui, c'est vrai.» «Ce n'est pas une attitude quelque peu laxiste ?» Il relève la tête : «Non ! pas du tout. C'était un mauvais épisode dans ma vie, j'ai dérapé, je suis coupable, mais je n'ai pas abusé d'elle.» Le président, sec : «Vous avez été condamné pour quoi ? Attouchements. Sur personne vulnérable ? Oui, mais j'étais en retraite.» En 1989, Pierre Charrier était certes retraité, mais il occupait le poste important dans l'Yonne de secrétaire général de l'Apajh. La jeune fille était élève à Grattery. «Quand Mme Charrier faisait visiter l'établissement et montrait la jeune fille violée, a rappelé un avocat à la cour, elle disait : "Voilà la petite pute."»
Malaise. Le couple a aujourd'hui divorcé. A l'époque, Nicole Charrier était ouvertement la maîtresse du président de l'Apajh, son compagnon depuis. Elle aussi devait être entendue vendredi par la cour à la suite de son ex-mari. Mais Emile Louis, qu'on finissait par oublier, a été pris d'un malaise lors d'une suspension d'audience, en début de soirée. Un médecin est venu. Le vieil homme, 70 ans, est fatigué. Annonce du président : «En raison de l'état de santé d'Emile Louis, il est déconseillé de poursuivre les débats ce soir.» Le procès de la Ddass est donc écourté.
Les représentants de l'institution entendus le matin avaient gardé la tête haute. Deux inspectrices envoyées enquêter en 2001 sur les dysfonctionnements de l'action sanitaire et sociale dans le département n'ont rien vu, rien entendu. «A partir du moment où les services de police et de gendarmerie étaient saisis, les services de l'enfance s'en déchargeaient», a dit l'une. L'autre, à propos des disparues mineures : «Notre rapport ne conclut absolument pas à ce que les services aient dysfonctionné ou défailli.» Pour les majeures : «On était dans l'après-68, les jeunes manifestaient un désir d'émancipation.»
L'avocat général, Philippe Bilger, s'est levé pour conclure: «Sur le plan administratif, les choses s'étaient déroulées correctement. Mais sur le plan de l'intelligence et de l'humanité ?»
Par Jean-Marc Ducos
Le 14 janvier 2001 à 00h00
SUSPENDUE de ses fonctions de directrice de foyer depuis mercredi, Nicole Charrier, 53 ans, sera sans doute l'un des premiers témoins clés entendus cette semaine par les inspecteurs des Affaires sociales chargés de faire le ménage au sein de l'Association pour l'aide aux adultes et jeunes handicapés de l'Yonne (Apajh). Quatre des sept jeunes filles dont le tueur en série présumé, Emile Louis, 66 ans a avoué les meurtres ont été scolarisée à l'institut Grattery. Nicole Charrier y était, à l'époque des faits entre 1977 et 1979, éducatrice et son mari, Pierre, était directeur de l'établissement. « Nicole Charrier passait son temps à exploiter les handicapés », lâche crûment Jean-Marie Petitcollot, qui fut lui aussi éducateur au centre Grattery en 1979 et collaborateur de Pierre Charrier, le mari de Nicole, condamné en 1992 pour des abus sexuels sur une handicapée. « Le couple Charrier vivait dans un logement de fonction au sein de l'institut et il se faisait faire le ménage, le repassage, la vaisselle, par les élèves qui leur portaient les repas », se souvient M. Petitcollot, qui a constaté que l'ex-éducatrice « utilisait les faiblesses des handicapés ». « Elle leur faisait faire tout le contraire de la nécessaire recherche d'autonomie qu'on doit leur apprendre, insiste cet ancien éducateur qui a alerté en vain sa hiérarchie des « anomalies » constatées. Ce couple, qui régentait le comité de l'Apajh de l'Yonne, mélangeait vie professionnelle et vie privée. »
Des « moeurs légères »
C'était un clan qui recrutait, selon ce témoin, « non pas en fonction de la compétence mais des liens familiaux ». Quatre proches de la famille faisaient partie du personnel de l'institut. « Ils avaient de violentes disputes en public devant les pensionnaires », se souvient l'éducateur, indigné aussi par les « moeurs légères », de Nicole Charrier, qui recevait en soutien-gorge, des parents de pensionnaires. Ces faits étaient déjà évoqués dans le rapport rédigé en 1993 par les enquêteurs de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui recommandait déjà « de ne pas confier de fonctions plus importantes », à Nicole Charrier, qui, comme son mari, ne s'est jamais inquiétée des disparitions des handicapées ; un dossier enterré également par Georges Decuyper, devenu entre-temps son amant et le président de l'Apajh de l'Yonne. « L'Apajh 89 était devenu un paravent pour certains notables locaux », s'indigne l'éducateur. Nicole Charrier, qui a appartenu à la loge maçonnique du Droit humain dont elle a été chassée pour manque d'assiduité, s'était fait élire conseillère municipale socialiste sur la liste du maire d'Auxerre, Jean-Pierre Soissons, avant d'en être écartée en 1995. En congé maladie, elle reste injoignable. Son ex-mari, Pierre, 73 ans, interdit de séjour dans l'Yonne et qui vit à Troyes (Aube) chez son fils, a expliqué hier dans un journal local qu'il « était totalement étranger à l'affaire » et qu'il ne connaissait que « très peu Emile Louis, un homme serviable et poli ».
Bordel Nicole Charrier qui recevait en soutiens gorge des parents de pensionnaires OKLM
C’est à la même époque qu’une autre affaire liée à l’APAJH va éclater à Auxerre. En mai 1992 l’association de défense des handicapés de l’Yonne (ADHY) constituée autour d’une cuisinière de l’APAJH, s’inquiète de certaines méthodes au sein de la structure. Cette association dirigée d’une main de fer par Pierre et Nicole Charrier depuis les années 70 représente beaucoup pour la ville d’Auxerre. Avec un budget de 80 millions de francs et 350 employés, elle est le second employeur de la ville. Cela explique pourquoi l’administration n’a jamais mis son nez dans les affaires internes de l’association. Et pourtant ce sont plusieurs témoignages qui vont enfin révéler qu’il se passe des actes graves en son sein.
Bernadette Petitcollot, une ancienne éducatrice du foyer Guette-Soleil raconte qu’un jour elle a vu Nicole Charrier montrer ses seins et ses fesses à une jeune trisomique qui n'avait même pas la parole. Elle envoie même un courrier de dénonciation aux autorités judiciaires pour signaler une fellation dont avait été victime un déficient mental au foyer, sans aucune réponse.
Serge Lange un ancien administrateur de l'APAJH fait des démarches pour alerter le préfet de l'Yonne, en vain. Il prétend qu’à table, Nicole Charrier fait raconter aux gamines handicapées leurs expériences intimes et livre sans aucune gêne ses petits soucis gynécologiques ou l’ampleur de son appétit sexuel.
Par contre les époux Charrier se sont toujours montrés des amis fidèles envers Emile Louis.
Le 12 février 1982, alors que le chauffeur de car de l'APAJH est mis en examen pour «attentat à la pudeur» sur les trois fillettes placées chez sa compagne, Nicole Charrier se porte témoin de moralité et déclare qu’il est comme un père pour les handicapés.
En octobre 1989, Nicole Charrier est devenue conseillère municipale d'Auxerre, élue sur les listes de Jean-Pierre Soisson, quand son époux est surpris par une patrouille de police municipale en train de violer une handicapée mentale de 22 ans à l'arrière de sa voiture, tandis qu'un jeune garçon était assis à l'avant. La même séance se répétait depuis près d'un an. Il échappe mystérieusement à la cour d’assises et est condamné en correctionnelle à six ans de prison.
Emile Louis ,Dunand , les Epoux Charrier putain d'équipe de taré réunis ensemble faudrais un resident evil Auxerre dans les 70 /80 's
Sans compté les magistrats corrompus et les notables de la region et meme parisien qui ont du tremper dans du très sale
envoi en MP tout ça, mais après ils finiront tous en enfer donc bon
un khey peut t'il save ce topic avant qu'il se fasse suicider comme jambert svp
Le 14 mai 2021 à 03:44:01 :
Tu as vraiment cru qu'on allait lire tous ces pavés ?
y'a d'autres kheys qui ont de meilleures capacités cognitives que toi le low
Le 14 mai 2021 à 03:47:00 :
Le 14 mai 2021 à 03:44:01 :
Tu as vraiment cru qu'on allait lire tous ces pavés ?y'a d'autres kheys qui ont de meilleures capacités cognitives que toi le low
DDB