Trump n'a pas mis à feu le Moyen-Orient contrairement à plusieurs de ses prédécesseurs. Mais c'est largement insuffisant pour que son bilan en terme de politique étrangère soit bon:
- Trump a détruit la politique étrangère américaine. Sous son égide, il n'y avait aucune cohérence, aucune doctrine définie. Personne ne comprenait qui parlait pour qui et quels intérêts étaient défendus. - Il a perdu la confiance de nombreux acteurs internationaux, surtout dans la région Asie Pacifique dont Obama avait compris l'importance. Example: la Thailande, allié historique des USA, se tourne de plus en plus vers la Chine. - Trump n'a mis en oeuvre aucun effort pour une cooperation avec la Chine ou alors des efforts pour contenir la Belt and Road Iniative, une politique de "laissez faire" qui laisse le champs libre à Xi Jinping pour faire toutes ses manoeuvres comme bon lui semble. La Chine a gagné considérablement en influence en Asie, en Afrique et dans le Pacifique durant ses 4 dernières années. - La décision de quitter des organisations internationales n'a fait que renforcer davantage la position de la Chine dans le système international. - Trump a construit une rhétorique hostile envers ses propres alliés, considérant qu'ils allaient à l'encontre des intérêts américains. Il a décris le Canada comme "une menace à la sécurité nationale", intimider d'augmenter les tarifs douaniers pour l'Allemagne, s'est montré insulant avec son voisin Mexicain. Tout cela a contribué à une dégradation de la confiance des alliés envers les USA et les a poussé à se tourner vers des alliances diplomatiques où les USA ne sont pas investis. - Quitter les accords de Paris a envenimé les efforts faits en terme de coopération internationale pour la préservation de l'environnement. - Trump a également construit une rhétorique supportant l'autocratisme et l'autoritarisme, au détriment de la défense des valeurs démocratiques dans le monde. Example notable: il n'a pas condamné le régime saoudien après l'assassinat Jamal Khashoggi, il l'a même défendu. - Trump s'est progressivement désintéressé des questions nord-coréennes et iraniennes, les considérant comme réglées alors que les deux pays ont fait des progrès sur leurs programmes nucléaires sous son mandat. - En plus d'abandonner l'allié Kurde, il s'est plié aux exigences de Erdogan. Il a cédé la place à Poutine en tant qu'arbitre diplomatique du conflit Syrien. Les USA furent étrangement absent du Processus d'Astana.
La politique étrangère de Trump fut incohérente et davantage motivée par des considérations personnelles que nationale. Ses querelles d'ego ont mis à mal des relations diplomatiques avec des alliés historiques, tandis que Trump a sympathisé avec des leaders aux valeurs aux antipodes des principes américains. Sous Trump, ce ne fut pas "America First" mais "Trump first".