Yo les kheys, j'ai reçu tout à l'heure un message de l'entourage de Risitas qui nous donne des détails sur sa situation actuelle, je l'ai traduit et je vous le partage avec leur permission:
Bonjour cutface, je suis vraiment désolé du problème avec les messages sur Facebook, je vous en ai envoyé plusieurs mais vous n'en avez reçu que quelques-uns et de manière désordonnée.
Je vous écris donc à nouveau par mail à nouveau ce que je voulais vous dire.
Juan m'a dit hier qu'il avait reçu deux lettres venant de la France. En raison du Covid, nous ne pouvons pas lui rendre visite, mais je vais essayer de demander à l'un des soignants de prendre une photo avec lui et si c’est possible je vous l'enverrai.
Avant de poursuivre cette belle initiative que vous êtes en train de réaliser, j’aimerais que toute votre communauté connaisse la situation réelle de Juan, qui est loin de ce qui est rapporté dans les journaux ou à la télévision.
Tout d'abord je vais vous donner un petit aperçu de tout ce qui s'est passé, pour moi il est important que vous sachiez tout depuis le début pour éviter les malentendus et pour que vous compreniez ce que nous pensons de votre belle initiative.
Cet été, alors que nous étions tous ensemble à la plage, Juan s'est plaint que son pied lui faisait mal et nous avons alors vu qu'il avait une blessure. Il a d’abord dit qu’il pensait que s’était arrivé à cause d’un coquillage dans le sable pendant qu’il se baignait. Nous l'avons emmené au centre de santé local pour qu'ils le soignent, mais au fil des jours nous avons vu que son état ne s'améliorait pas. Nous avons alors décidé de l'emmener à l'hôpital pour qu’il se fasse examiner et avoir ainsi un deuxième avis.
À l'hôpital, ils ont découvert un grave problème de diabète et ont décidé de l'hospitaliser pour surveiller sa blessure et stabiliser son taux de sucre dans le sang. Ils ont passé des jours à le soigner, mais la blessure au pied s'est aggravée, avec le risque que l'infection s'étende à d'autres parties de son corps (septicémie) et qu'il ait un problème encore plus grave. C'est pourquoi ils ont décidé d'amputer sa jambe.
Juan n'est pas et n'a jamais été seul, en plus de ses amis, il a de la famille qui s'occupe de lui. Il a toujours vécu dans sa maison familiale avec une de ses sœurs, il a aussi une autre sœur qui s'est beaucoup occupée de lui et un neveu qui est un type formidable et qui est probablement le membre de la famille le plus proche et le plus aimé par Juan.
L'évolution de l'état de santé de Juan fut très rapide et nous avons dû réfléchir à des solutions pour sa nouvelle situation.
Une fois qu'il a quitté l'hôpital, nous avons dû évaluer les options possibles et décider ce que nous pensions être le mieux pour lui et son avenir.
Il y avait trois options :
1) La première était qu’il retourne dans sa maison. Cela a été exclu car ses sœurs sont plus âgées que lui et il a maintenant une mobilité très réduite, la blessure de l'opération devait être soignée quotidiennement, il devait suivre un régime spécial, contrôler de nombreux médicaments, etc.
2) La deuxième était de chercher une résidence publique qui puisse l'accueillir et lui donner les soins dont il a besoin. Cette option posait deux problèmes: d'une part, Juan n'a pas encore 65 ans et nous ne savions pas s'il pouvait avoir le droit d'être accueilli et, d'autre part, Juan a besoin de soins immédiats et je pense que ces résidences publiques prennent souvent des mois pour accorder une place.
3) La dernière solution était de le mettre dans une résidence privée. C'est l'option qui nous a paru la meilleure car l'admission était immédiate. À Séville, il y en a une qui, bien qu'elle soit privée et de première qualité, est de nature bénéfique. La Fraternité de la Santa Caridad ne reçoit aucune subvention de l'argent public et elle est soutenue par les contributions économiques que ses Frères apportent chaque mois. Nous avons frappé à leur porte pour voir s'ils pouvaient nous aider et tout a été assez facile. Ils ont examiné la situation de Juan et après quelques jours, nous avons eu la très bonne nouvelle de savoir qu'ils l'avaient accepté là-bas.
Il se trouve dans un établissement de la Fraternité appelé Hospital de la Caridad, mais ce n'est pas vraiment un hôpital mais une résidence pour personnes âgées qui ont besoin d'aide.
Juan n'a pas besoin d'aide financière car il a les économies nécessaires pour couvrir ses besoins, mais il a besoin d'aide pour ses soins spécialisés et en raison de la situation compliquée de ses sœurs aînées, et de son neveu qui ne pouvait pas être à cent pour cent avec lui car il s'occupait déjà de ses propres parents, et n'ayant ni femme ni enfants.... les Frères ont eu la bonne idée et la gentillesse de l'accepter là-bas.
Les installations sont de première classe, avec un médecin, des infirmières, des gardiens, des cuisiniers, un coiffeur, etc.... Avec Juan, ils ont fait un très bon travail car en plus de lui donner tous les soins dont il avait besoin, ils ont réussi après des mois de traitement que la cicatrice sur sa jambe soit enfin guérie. Ils ont constamment prélevé des échantillons bactériologiques sur la blessure de la jambe afin de changer les antibiotiques et de faire en sorte que la blessure cicatrise peu à peu. Cela aurait très difficile à faire ailleurs.
Je vous dis tout cela pour que vous puissiez connaître la réalité de l'état de Juan et pour que vous puissiez comprendre ce que je vais vous dire ensuite.
La Caridad est une institution privée qui est maintenue par les contributions que ses Frères font chaque mois et ne reçoit pas d'argent public. En outre, les personnes qui y sont accueillies doivent faire don d'une partie de leur pension de vieillesse.
Juan a 64 ans et ne perçoit pas de pension. Les frères de La Caridad ont donc décidé qu'il pouvait venir totalement gratuitement. Si vous lui donnez ce magnifique cadeau, il est possible que ce soit une nouvelle retentissante et nous pensons que les Frères de La Caridad pourraient se sentir mal à l’aise ou en colère parce qu'il est là sans rien payer et que les soins qu'il reçoit chaque mois sont très coûteux. De plus, même si ce n'était pas dans les nouvelles, nous devrions être honnêtes avec eux et leur parler de votre don financier car ils nous ont aidés et continuent à nous aider sans rien demander en retour.
Pour toutes ces raisons, si vous continuez votre initiative avec l'intention de faire ce don, la famille et moi même considérons qu'il y a deux options possibles dont j'ai déjà parlé à Juan et qu'il a accepté :
1) Lui offrir un cadeau, mais un cadeau physique, quelque chose de matériel. De cette façon, les Frères de la Caridad n'auront pas de problème à s'inquiéter.
2) Si c'est de l'argent, alors nous pensons, sa famille, moi et Juan lui même (je lui en ai parlé hier) que l’argent de la cagnotte devrait être donné à l'institution qui l'aide tant et l’a déjà tant aidé, La Caridad de Sevilla.
Merci encore de vous soucier de lui mais également pour votre fabuleuse initiative, quoi que vous décidiez de faire, cadeau ou non.
J'espère que vous nous comprenez, un gros câlin à vous tous.
Salutations, Miguel.Personnellement si Risitas décide de reverser notre cagnotte à l'hôpital qui prend soin de lui et dont il a l'air très reconnaissant je n'y vois aucun problème. Je trouve que c'est même une très belle action. Néanmoins je suis loin d'être seul et donc c'est à l'ensemble des contributeurs de prendre une décision, je ne prendrai aucune décision seul. Faire un cadeau physique à Risitas? Maintenir la cagnotte en sachant qu'il la reversa à l'hôpital?